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 Un doux rêve peut devenir un horrible cauchemar…

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Kokujin Mashiro
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MessageSujet: Un doux rêve peut devenir un horrible cauchemar…   Un doux rêve peut devenir un horrible cauchemar… EmptyDim 22 Fév 2009 - 16:19

Un doux rêve peut devenir un horrible cauchemar…

Un doux rêve peut devenir un horrible cauchemar… Rider210


Soyez les bienvenus dans ma vie, aussi déchirante qu’est cette guerre qui perdure depuis des siècles. Je vous guiderais à travers les pages pour vous montrer à quel point cette existence peut être éphémère et sanglante. J’ai été manipulée depuis bien longtemps, j’ai été conditionnée pour être une machine à tuer, une marionnette guidée par des personnes d’en haut (pour être plus précise, par des nobles de la haute société). En somme, je ne suis qu’une poupée à l’âme brisée qui a dû se réveiller bien trop tard. Insouciance de l’enfance, famille et amour irréels, tout cela n’était qu’une illusion parfaite, une pièce de théâtre qui m’a vilainement trompée. Des regrets ? Aucuns… Voici comment une pire folle de mon espèce a vu le jour dans ce monde chaotique et sans lumière.



Sommaire


I] Ouvre tes paupières petite fille du Mal

II] Premiers pas vers l'horreur

III] Une craintive rencontre

IV] Sanglante cérémonie

V] Double personnalité

VI] L'Aube mortelle

VII] L’Ephémère obscure et la blancheur immaculée

VIII] Justicière au regard voilé

IX] Bloody Mashi (Partie 1 et 2)

X] Affectation chez les exterminateurs

XI] Mission haut risque

XII] Réunion chez les plus grands

XIII] La carte du destin

XIV] Rébellion

XV] La fugitive

XVI] Le procès

XVII] Le châtiment des repentis

XVIII] Amitié nouvelle


Dernière édition par Kokujin Mashiro le Jeu 7 Mai 2009 - 22:27, édité 10 fois
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MessageSujet: Re: Un doux rêve peut devenir un horrible cauchemar…   Un doux rêve peut devenir un horrible cauchemar… EmptyDim 22 Fév 2009 - 20:51

I] Ouvre tes paupières petite fille du Mal


Je suis née, il y a vingt et un hivers de cela, par une sombre nuit glaciale, dans la demeure de mes chers parents. L'épouse, Kega, s’était mariée avec Kokujin Kyogi, richissime partisan du Mal. Tous les deux sont des Bannis de sang pur et je ne fais pas exception à la règle. Je sais que ma mère était elle aussi issue de famille noble. Vous l’aurez remarqué, ils ont des noms bien lugubres. Kega signifie "la blessure et le mal" et Kyogi veut dire "le faux, le mensonge, la tromperie et la fabulation". Pourquoi ma mère a-t-elle voulu me donner quelque chose de complètement contraire ? Mashiro "le blanc immaculé" ? Pourtant, je ne suis pas aussi pure que l’on pourrait le croire. D'après ma mère, elle m'aurait donné ce prénom par rapport à la neige qui était tombé la nuit de ma naissance. Le nom de Kokujin, comme vous l’aurez deviné, a un sens encore plus ironique. On l’interprète par "personne noire". Oui, j’ai une part obscure en moi, puisque je viens d’une lignée directe de méchants. Je suis une abominable fille. J’ai un rire sans joie en écrivant ses affreuses lignes. Je vous dégoûte, n’est-ce pas ? Je suis monstrueuse et pourtant, j’ai changé le court de l’histoire.

Pour en revenir à ma naissance, début de mon calvaire, j’ai vu le jour dans la chambre parentale. Ma pauvre mère était incapable de se déplacer, clouée sur place. Le médecin avait fait le chemin le plus rapidement possible. Elle a souffert, mais elle a pu accoucher sans incidence. Ils remarquèrent, lorsque j’ouvris les yeux, que mes iris étaient d’une forme assez particulière : rectangulaire. Cela ne m’a pas empêchée de voir les couleurs, différencier les divers objets et animaux. Je possédais aussi le cinquième sens qu’est la vue. Mes parents et le docteur étaient assez suspicieux au départ, mais ils acceptèrent le fait que j’étais tout simplement unique en mon genre. Ils ne voulurent pas d’autres enfants et pourtant, ils auraient dû engendrer un petit frère ou une petite sœur, peut-être que mon benjamin ou ma benjamine aurait été plus docile et ils n’auraient pas été massacrés. Peut-être… Suppositions qui ne verront jamais le jour… Pour en revenir à moi-même, mon nom de famille et mon prénom symbolisent tous les deux le Yin et le Yang. Je suis à moi seule le Bien et le Mal.
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MessageSujet: Re: Un doux rêve peut devenir un horrible cauchemar…   Un doux rêve peut devenir un horrible cauchemar… EmptyVen 27 Fév 2009 - 0:28

II] Premiers pas vers l’horreur


Depuis toute petite, j’étais très intuitive. Je devinais pas mal de choses moi-même. Je ne me rappelle pas avoir pleuré. En fait, je n’ai quasiment pas versé de larmes. La douleur me faisait pleurer lorsque je me blessais, mais sinon, je n’étais jamais triste. Les enfants hurlent toujours la nuit quand ils font des cauchemars. Pour moi, ce n’était pas le cas. Je ne me souvenais pas de mes rêves. Je crois que c’était moi qui créais ces songes pour les autres. Mes parents s’occupaient très bien de moi et je ne manquais de rien. Ma mère m’instruisait. Elle m’apprenait à lire, écrire, compter, déchiffrer des langues inconnues et des messages secrets, me donnait une éducation très stricte, surtout pour les bonnes manières et la politesse. Quant à mon père, il me faisait faire des exercices assez étranges. Il me demandait de faire de la gymnastique comme par exemple faire le pont, marcher sur les mains et d’autres trucs qui étaient très simples à exécuter dès le plus jeune âge. Il me demandait aussi de trouver des objets pour tester mes capacités futures. C’était sous forme de jeux et je le voyais comme tel, mais en réalité, c’était pour voir si j’étais douée pour déceler les pièges que j’aurais à rencontrer lors de missions périlleuses quand je serais plus expérimentée. J’étais fière de moi quand je trouvais et c’était à chaque fois. J’avais vraiment un don. Puis, il vint un jour où on m’apprit que le monde de Zanar était en guerre depuis fort longtemps. On m’expliqua les différentes races qui existaient, les conflits, etc. Les humains, les anges, les juges, les mutants, les démons et les bannis. Alors qu’on essayait de me faire comprendre assez simplement l’histoire, moi, je posais des questions qui demandaient beaucoup plus de savoir et de connaissances.

- Pourquoi on ne s’entend pas entre nous tous ? Il n’y a pas un moyen pour qu’on fasse la paix ? On est tous égaux, non ? Pourquoi on ne fait rien ? Demandais-je, penchant légèrement la tête sur le côté.

J’avais à cette époque-là, ce tic d’incliner ma tête sur le côté droit ou sur le côté gauche. Je clignais des yeux, faisant une mine assez curieuse. J’étais assise sur une chaise, mes mains sur les genoux, mes jambes et mes pieds bougeaient sans cesse. J’attendais ma réponse et je fixais attentivement la femme aux longs cheveux ondulés qui était en face de moi. Les cheveux de ma mère lui arrivaient jusqu’aux omoplates, châtains clairs et brillants. Elle possédait de magnifiques yeux bleus clair. Tandis que mon père était brun, cheveux courts, légèrement en pics, les yeux également de la même couleur que sa chevelure. Ils étaient tous les deux très grands. Moi, je me sentais si petite et j’étais à l’époque un peu complexée parce que j’avais le sentiment que je ne ressemblais pas à mes parents physiquement. La jeune maman ferma le livre qu’elle avait entre les mains et le posa sur la table. Elle fit un léger sourire un peu triste.

- Tu le comprendras mieux quand tu seras plus grande, ma chérie. Dit-elle avec sagesse.

C’est alors que j’eue une idée géniale selon moi. Je me redressais, me mettant debout sur le siège et je levai les bras pour montrer la hauteur où j’étais à présent, comparé à l’instant d’avant.

- Je suis grande maintenant ! Tu peux me le dire ! M’exclamais-je le plus sérieusement du monde.

Ma mère ria de bon cœur. J’agissais toujours de façon à obtenir ce que je désirais, mais aussi pour faire rire les autres quand il le fallait. J’étais déjà comme ça et j’avais à peine cinq ans. Vers l’âge de huit ans, j’étais déjà très souple et agile. J’avais une connaissance et une éducation vraiment parfaite. J’apprenais tout par cœur et j’étais fière de pouvoir tout réciter sans aucune erreur. Pour ce qui était de l’enseignement par mon père, je pouvais facilement manipuler des petits explosifs et des petites armes comme des poignards. Il me demandait de reconnaître les différentes armes qui existaient. Une seule a retenue mon attention : une longue chaîne dont une pointe acérée était au bout et à l’opposé, se trouvait un anneau. Mon père en possédait deux identiques. Voyant mon intérêt tout particulier à ces objets, il décida de me les offrir et de m’apprendre à les manier. Avec, on pouvait s’accrocher quelque part et se déplacer dans les airs, planter le dard dans la cible en guise de couteau, enrouler la chaîne autour d’un bras ou d’une jambe d’une personne (en gros on peut immobiliser l’adversaire) et l’emmener vers soi, attaquer par surprise en étranglant l’ennemi par derrière. Il y avait beaucoup de possibilité avec cette merveille. Tout allait dans le meilleur des mondes, même les plus jeunes enfants, ceux de mon âge que je rencontrais, étaient très gentils avec moi. J’aimais les taquiner un peu, mais ce n’était pas aussi pire que maintenant. L’un d’eux était très proche de moi, même s’il trouvait étrange que mes yeux iris étaient rectangulaires. Il m’avoua même qu’il en avait un petit peu peur et même de mon regard, mais qu’il s’y habituerait. Je le croyais vraiment et j’avais l’impression qu’il ne me mentait pas. Mon instinct me le disait. J’étais heureuse et j’avais une joie débordante. Mais tout ce brisa jusqu’à ce jour fatidique.
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MessageSujet: Re: Un doux rêve peut devenir un horrible cauchemar…   Un doux rêve peut devenir un horrible cauchemar… EmptyDim 1 Mar 2009 - 14:46

III] Une craintive rencontre

Spoiler:


Avant que ne raconte le drame qu’il s’est produit, je dois vous raconter quelques moments qu’ils se sont passés bien avant. Grâce au statut de mes parents, je voyais des personnes de hauts rangs et leurs enfants. Je pouvais m’amuser avec eux depuis plusieurs années. Les adultes veillaient sur nous tout en discutant d’affaires sérieuses, tandis que les bambins que nous étions, jouions à des jeux un peu idiots. Nous nous coursions les uns après les autres, nous nous cachions, nous racontions des histoires rocambolesques et pleins d’autres choses encore. Les jeunes garçons me regardaient étrangement, toujours par rapport à mes yeux. Quand je les observais, on pouvait lire leur crainte. J’adorais leur faire peur et c’était très comique de les voir réagir. Malgré cela, tout ce passait bien. Seul un garçonnet restait en retrait, étant très timide de nature. J’essayais de lui parler à chaque fois, voulant faire plus ample connaissance, mais impossible de s’approcher sans qu’il aille vers sa mère. Ce n’est que vers mes neufs ans qu’il fit le premier pas, balbutiant un peu.

- Bon… Bonjour Mashiro… Je… Je voulais te parler depuis bien longtemps, mais… Je n’arrivais pas à… Venir te voir… Je…

Il baissa légèrement la tête, rougissant un peu aux joues. C’était si mignon ! Il me faisait craquer. Sans prévenir, je le pris immédiatement dans mes bras, l’enlaçant tendrement pour lui montrer qu’il n’y avait aucune raison d’avoir peur de moi. Il écarquilla les yeux, ne s’attendant pas du tout à cet acte peu commun. Puis, je fis un pas en arrière et mon sourire s’élargissait un peu plus, montrant mes dents blanches. Je mis mes mains derrière mon dos et je me penchais légèrement en avant.

- Et comment se nomme ce mystérieux garçon qui n’osait pas venir me voir jusqu’à maintenant ? Demandais-je en faisait de petites mimiques un peu stupide.

J’essayais de le faire rire et surtout de le détendre un peu, car on ressentait toujours cette peur en lui. Je le terrorisais même. Je faisais de drôles de gestes avec mes jambes et ma bouche, grimaçant presque pour arriver à lui faire tirer ses lèvres. Cela marchait très bien et sur lui aussi. Il mit une main devant sa bouche, voulant camoufler son envie de rire. Il se contrôla admirablement bien et fini par répondre à mon interrogation.

- Tu devras m’appeler Himitsu. Je ne dévoile jamais mon vrai patronyme. Fit-il en faisant un petit clin d’œil.

J’étais assez surprise, mais je ne montrais pas, étant ravie de pouvoir faire plus ample connaissance avec lui. Il était légèrement plus grand que moi, il était un peu svelte, mais il devait très certainement cacher une véritable force en lui. Je ne pourrais pas le décrire vraiment. Il avait une drôle de particularité : il arrivait facilement à changer la couleur de ses cheveux et de ses yeux. Par contre, la forme de son visage était toujours le même. Il arrivait même à reproduire des iris et rétines différents, ainsi que la longueur des cheveux qui changeaient en fonction de ses envies. C’était très drôle à voir et il pouvait même être une copie conforme. Il voulait me comprendre dans mes faits et gestes, imitant mon apparence et ça me faisait rire. J’avais presque une sœur jumelle. C’était vraiment drôle à le voir faire. J’avais à cette époque les cheveux très longs, ne me les coupant jamais (sauf les pointes qui étaient très abîmées). J’attachais ma chevelure en deux longues couettes, avec des élastiques, une de chaque côté de la tête. J’avais une frange bien plus courte que maintenant. Etant plus jeune, cela m’allait très bien. J’avais une espèce de bandeau en dentelle sur la tête, un autour du cou et j’avais une robe qui mettait à nu mes épaules. Tout était en noir et blanc, un bel ensemble qui m’allait si bien. Aux pieds, des sandales blanches ou bien noires et même violettes. Ces dernières allaient parfaitement avec mes bracelets que j’avais aux poignets. Bref…

Nous étions, Himitsu et moi, inséparable. Cela suscitait chez nos petits compagnons une sorte de jalousie, car ils se moquaient de nous. Pour me défendre, je les provoquais en faisant de grands sourires, lançant des répliques cinglantes, leur clouant le bec. J’adorais les voir être enragés. Je n’attirais plus vraiment leur sympathie. En m’approchant de l’adolescence, je devenais une véritable petite chipie, mais ce n‘était rien à ce qu’il allait se passer un peu plus tard. Je les effrayais et j’avais développé un pouvoir que je nommais "Akumu". Il consistait à voir les pires craintes qu’une personne puisse avoir tout au fond d’elle. Je ressentais aussi leur peur et je pouvais voir aussi les images qu’ils avaient en tête. Cela m’aidait énormément pour déstabiliser un peu plus mon adversaire. J’étais fière de moi et de mon potentiel. Mes parents le ressentaient qu’il était temps de m’apprendre la véritable vie dans ce monde. Ce fut à ma dixième année que tout ce joua.
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MessageSujet: Re: Un doux rêve peut devenir un horrible cauchemar…   Un doux rêve peut devenir un horrible cauchemar… EmptyDim 1 Mar 2009 - 18:12

IV] Sanglante cérémonie

Un doux rêve peut devenir un horrible cauchemar… Rider_11


Le jour de mon dixième anniversaire, jour très attendu pour ma famille et moi-même, nous avions organisé une somptueuse fête. J’eus droit à une quantité extravagante de cadeaux et j’en étais comblée. Des magnifiques tenues, des bijoux, des objets en tout genre… Je n’arrêtais pas de sautiller et de danser, montrant ma souplesse et mon élégance. C’était une extraordinaire journée. Mais bien entendu, mes ennuis réels allaient commencer. J’étais dans ma chambre, devant ma coiffeuse, me brossant ma longue chevelure violette, tout en me contemplant dans le miroir quand j’entendis quelqu’un frapper à la porte. Je me tournais légèrement, étant un peu surprise, car ce n’était pas encore l’heure de dîner.

- Oui ?

- Mashiro, j’aimerais que tu finisses de te préparer et que tu m’accompagnes au sous-sol. Dépêche-toi s’il te plaît. Fit la voix de mon paternel, légèrement pressante.

Le bruit des pas s’éloignèrent dans le couloir et ce fut le silence le plus complet. Prise au dépourvue, je posais tout ce que j’avais en main, attachant en deux couettes mes cheveux et je sortis de mes appartements. Je courus, ne voulant pas faire patienter mon père et puis, j’étais très ponctuelle et je faisais toujours en sorte de ne pas être en retard quand on me donnait un rendez-vous important. Je parcourais le manoir à toute vitesse, dévalant les escaliers en sautant une dizaine de marches à chaque fois, atterrissant sur mes pieds et bondissant pour exécuter d’autres sauts. Après avoir réalisé cette course infernale, j’arrivais juste au moment où mon père allait ouvrir une salle que je connaissais que trop bien. Il posa son regard sur moi et attendit que je reprenne mon souffle avant de prononcer quelque chose.

- Je t’ai fait venir ici pour t’évaluer sur une chose essentielle. Tu seras seule face à toi-même et je ne pourrais en aucun cas intervenir. Je t’ai apporté tes chaînes et tu devras t’en servir. La chance seule ne sera pas suffisante pour t’aider. Tu devras être guidée par ton instinct de survit.

Mon cœur qui avait légèrement baissé le rythme, reprit de plus belle, n’aimant pas cette tension qui était bien forte. J’étais parcourue de frissons, mélange d’excitation et d’angoisse. J’ignorais totalement ce qu’il allait me tomber dessus en entrant à l’intérieur de cette pièce. Mais pourquoi cet homme avait parlé de l’instinct de survit ? Le pire allait arriver, je le sentais. Restant prudente, je pénétrais en silence et tout doucement dans ce lieu qu’était mon entraînement quotidien. Il faisait un peu sombre, mais je voyais distinctement des formes. Je ramassais mes armes qui étaient sur le sol et je m’avançais toujours sans un bruit. Mon géniteur me suivait et referma immédiatement l’entrée. C’est alors que je remarquais sans peine une personne que je ne connaissais absolument pas. Son Aura me parraissait bien jeune, environ de mon âge, celui d’un juge pour être plus exacte. C’était la première fois que j’en voyais un pour de vrai.

- Il sera ton adversaire. Ce sera un combat à mort. S’il gagne, il sera libre. En revanche, tu auras perdu ta fierté et ton honneur et peut-être la vie. Tu devras le tuer ou être tuée. Maintenant que tu connais les enjeux, tu devras faire en sorte d’être la vainqueur. Maintenant, commencez le combat.

Aucune échappatoire pour sortir d’ici. Tout avait été planifié pour que je ne puisse pas m’enfuir. Ni même ce pauvre gamin qui était obligé de mettre sa vie en péril, tout comme moi. Il possédait qu’une épée courte, mais bien aiguisée pour qu’elle soit tranchante et blesser quiconque serait à portée de lame. Il courut droit devant, fonçant sur moi. Je fis tourner une de mes chaînes au-dessus de ma tête et l’autre, je la lançais vers mon assaillant. Je manquais ma cible de peu, car l’adolescent esquiva en allant sur le côté. J’en profitais pour lancer à l’endroit où il était positionné ma deuxième arme. Rien à faire, il était aussi agile que moi. Il arriva devant moi, levant le sabre pour me couper en deux. Je fis un salto arrière et j’atterrissais plus loin. Je remarquais que j’avais une légère coupure à la joue droite et le sang coula lentement sur mon visage. Cela prouvait que j’étais encore incompétente, malgré les années de formation. Le duel était interminable. Nous étions tous les deux à bout de souffle, mais nous continuons, la sueur ruisselant de nos fronts. Nous avions des blessures de partout : aux bras, aux jambes, au visage et au ventre. Des coupures qui n’étaient pas très profondes, certes, mais on perdait un peu d’hémoglobine et cela fatiguait encore plus. Bientôt, ce serait la fin…

Sans m’y attendre, ayant relâché un peu trop mon attention, le petit juge me frappa violemment dans l’estomac avec le manche de son arme. Je crachais une quantité importante de liquide pourpre et je tombais sur le dos. Il en profita pour plaquer ses deux mains sur ma gorge et serrait le plus fort qu’il pouvait. Il approcha son visage du mien, moi essayant de me débattre, étant complètement bloquée. Je fus étonnée de l’entendre chuchoter ces mots que jamais je n’ai oublié durant mon existence.

- Tue-moi… Si jamais je gagne ce match, je mourrais de la main de ton père… Alors, fait en sorte de me tuer, toi. Je ne pourrais pas sortir vivant d’ici de toute façon…

Il fit exprès de décontracter légèrement son étreinte, jouant parfaitement la comédie. Alors, tout ceci était faux ? Qu’est-ce qui était vrai au juste ? Je ne comprenais plus rien. J’avançais ma main vers une des pointes, mais elles étaient trop éloignées de moi. Ne pouvant avoir d’autre recourt qu’à cette méthode assez barbare, je levais brusquement ma tête et je frappais avec toute la puissance qu’il me restait contre le crâne du jeunot. Il tituba et tomba en arrière, mettant ses mains sur son visage. J’attrapais en vitesse un de mes pics et au moment où j’allais frapper en plein cœur le garçon, je m’arrêtais. Il n’avait aucune once de peur, mais un sourire. Il ne craignait pas la mort et ça me troublait. Il murmura faiblement d’autres paroles qui me brisa littéralement mon âme.

- Tu es courageuse et tu mérites mieux que cette existence. N’hésite pas à vivre ailleurs. Reste en vie et accroche-toi à tout ce que tu peux… Vas-y… Fini vite avant que cela ne soit trop tard…

Ma main tremblait, j’étais prête à tout plaquer pour le sauver, mais je n’arrivais pas à faire quoi que ce soit… Que pouvais-je faire ? Rien… Absolument rien. La réalité était là : vivre ou mourir. C’était ça la guerre, c’était ça la rivalité entre les camps, c’était tout ça… Misère, mort, tristesse, sang, blessure… J’avais envie de vomir en ayant eu cette sale vérité en pleine figure. Sachant pertinemment que mon créateur était en train d’observer, je brandis bien haut mon arme, les tintements des chaînes étaient comme un glas qui retentissait au nom de ce petit bonhomme courageux. Et avant que je ne fasse quoi que ce soit, je lui dis tout doucement cette phrase qui le fit fermer les yeux, étant apaisé et souriant toujours.

- On se rejoindra dans l’autre monde quand j’aurais accompli mon devoir, mon frère…

Je plantais le pieu en pleine poitrine, la substance rouge éclaboussant mes vêtements et mon visage. L’odeur était forte et c’en était écoeurant. Je restais sans rien faire et sans rien dire, admirant ce guerrier qui avait rendu son dernier soupire.
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MessageSujet: Re: Un doux rêve peut devenir un horrible cauchemar…   Un doux rêve peut devenir un horrible cauchemar… EmptyDim 1 Mar 2009 - 22:40

V] Double personnalité


Spoiler:



Mon père avait ordonné aux domestiques de nettoyer la pièce, sans oublier d’emmener le corps du jeune juge dans une fosse commune pour les personnes de sa race. C’était ainsi que mon camp procédait pour enterrer les cadavres. Comme c’est cruel et répugnant ! Je m’étais levée et je me dirigeais machinalement à l’extérieur de cette salle qui me dégoûtait horriblement. Je ne voulais plus y retourner, plus jamais. Malheureusement, je savais que mon apprentissage était loin d’être terminé et je devais y revenir un jour ou l’autre. D’un pas lent et monotone, je parcourais la demeure familiale, le regard vide de sens. Je n’allais pas dans la salle de bain pour me laver, mais directement dans ma chambre. Je fermais la porte et je m’appuyais contre le mur, me laissant glisser et je me retrouvais assise sur le sol. Je mis mes bras en croix, mes mains sur mes avants-bras et je me griffais avec mes ongles. Je ne savais pas pourquoi j’agissais ainsi, mais je le faisais. Je continuais à faire des marques, la peau s’enlevant jusqu’à ce que le sang coulait. J’entendais les clapotis que produisaient les gouttes de sang contre le plancher. J’avais pris conscience de quelque chose dès l’instant où j’avais tué ce garçon : je n’avais plus cette innocence qui faisait de moi un être pur. Je n’étais plus la petite fille d’autrefois, j’étais tout simplement une jeune fille qui allait devenir une guerrière, au service des chefs. Un pantin, un jouet, une sale petite marionnette… Un instrument de guerre et de combats qui allaient tout simplement détruire des vies innocentes comme ce pauvre garçon. Je me haïssais dès cet instant. C’est alors que dans ma tête, un engrenage maléfique se mit en marche.

J’avais l’impression qu’une autre personne en moi était née. Une personne qui était tapi dans l’ombre, attendant le moment propice pour venir me susurrer des mots perfides. Ce soir-là, tout commença par un rire. Je relevais la tête et je cherchais qui cela pouvait bien être. Mais rien. J’étais la seule individu dans mes appartements. Je continuais de faire du mal en m’écorchant un peu plus. J’étais maculée d’hémoglobine et j’avais mal, physiquement et psychologiquement. J’étais à la merci de moi-même, cette part sombre qui était celle de mes ancêtres, de ma famille, des Kokujin. Le rire résonnait dans mon esprit, je fermais les yeux pour essayer de ne plus l’entendre, mais en vain.


- Tu as peur ? Tu te sens seule ? Comme c’est triste…

- Tais-toi… Fis-je assez froidement.

- Tu sais que je suis là, maintenant. Tu peux me faire confiance…

- Ferme-là ! M’exclamais-je sèchement.

- Je peux te dire quel sera ton avenir…

- Je t’ai dit de la boucler ! Criais-je presque de fureur.

J’ouvris mes paupières, fronçant les sourcils, très énervée. Je tremblais de tout mon corps et j’étais haletante. Rien que le fait d’être en colère me fatiguait. Je n’en pouvais plus. Je mis les paumes de mes mains sur mes oreilles, ne voulant plus entendre les sarcasmes de ce double qui me perturbait. Mais cela ne servait strictement à rien. J’avais cette voix lugubre dans mon être, mon âme, ma chair et mon sang. Cette chose était imprégnée dans tout mon organisme et le contrôlait parfaitement bien. Elle me connaissait par cœur et je n’avais aucun secret pour elle.


- Si tu restes ici, tu ne vivras pas longtemps. Ce petit juge a raison et moi aussi. Tu dois m’écouter…

- Dégage ! Je ne veux pas de toi ! Fis-je en pressant un peu plus fort sur mes oreilles.

- Oh ! En voilà des façons de parler. Tu devrais plutôt dire : "Auriez-vous l’obligeance de vous en aller et me laisser en paix, je vous pris ?" Pourtant, maman te l’a enseigné…

- Ce n’est pas ta mère ! C’est la mienne ! Casse-toi de là ! Vociférais-je en me levant.

- Regarde ce que tu es devenue… Une meurtrière. Tu as enlevée une pauvre petite vie, une âme en moins chez le Bien…

- Ce n’est pas vrai… Mensonge ! Arrête ça ! Je ne veux plus t’entendre ! M’écriais-je en tournant le dos à une personne invisible.

- Si et tu le sais… Tu es à moi…

- Non… Murmurais-je dans un souffle.

- Petite fille, viens à moi. Douce folie, s’empare de toi. Tu ne t’échapperas pas. A jamais tu m’appartiendras.

C’était la phrase de trop pour moi. Ces paroles étaient une complainte qui donnait froid dans le dos. Je prenais des objets au hasard et je les lançais à travers la pièce de toutes mes forces. Je faisais tout tomber, je cassais tout ce que j’avais à portée de main. Je me mis à hurler de toute la puissance de ma voix, déchirant le silence de ce lieu maudit. Je m’écroulais à genoux, continuant à crier, sans me soucier du reste. La porte s’ouvrit à la volée, mes parents étaient là, se demandant ce qu’il se passait. Ma mère était complètement épouvantée de me voir réagir comme cela. J’étais en proie à une crise de folie. J’étais complètement hystérique et je faisais de grands gestes qui auraient pu assommer quelqu’un par mégarde.

- Mashi-chan, qu’est-ce qu’il t’arrive ? Demanda-t-elle, voulant s’avancer vers moi.

Mon père mit son bras devant son épouse, refusant tout net son approche. Je le comprenais, il ne tenait pas à ce que je lui donne des coups. Il lui demanda d’aller dans la salle d’eau pour me préparer un bain chaud. Sans rajouter quoi que ce soit, elle tourna les talons et sorti, laissant son mari se charger du reste. Je continuais à crier, mais de moins en moins fort. D’un geste vif, mon paternel m’empoignait avec une main seulement mes deux bras et me bloquait les jambes, se mettant juste au-dessus de moi. Je gigotais comme une furie, voulant m’échapper malgré moi. Il prit mon visage avec sa main de libre et me forçait à le regarder droit dans les yeux. Cela eut pour effet de me calmer immédiatement et il put me parler tranquillement.

- Mashiro, je sais que ce que je t’ai demandé aujourd’hui était une épreuve bien pénible, mais je n’avais guère le choix. Je voulais t’enseigner ce qu’il aurait pu arriver plus tard. J’espère que tu arriveras à le comprendre et que tu ne m’en tiendras pas rigueur. Je souhaitais simplement que tu saisisses ce qu’est le monde actuel où nous vivons.

Il patienta quelques minutes, appréhendant une quelconque réaction de ma part. Mes lèvres frémirent légèrement et ce fut une nouvelle rechute. Je poussais des hurlements encore plus forts et stridents, faisant presque exploser mes cordes vocales et les tympans de mon géniteur. Sans broncher, il me prit dans ses bras et m’emmena dans la salle de bain où ma mère nous attendait. Je me débattais toujours avec acharnement. Impassible, l’homme me posa et me giffla sans prévenir. Je me tus immédiatement et je regardais mes pieds. Un grand silence s’était installé et personne ne fit rien, restant plantés comme des piquets. C’est alors que je me mis à prendre la parole, la voix un peu cassée, à force de m’être égosillée.

- Je te déteste… Je te hais ! Tu aurais dû le savoir comment j’allais réagir ! Je n’ai plus rien à faire maintenant ! Je ne veux plus jamais te revoir !

Je sortais en trombe, ne voulant pas être rattrapé. Mais la fatigue eut raison de moi. Je titubais et je finissais par m’écrouler sur le sol. Je n’avais parcouru que quelques mètres. Je souffrais tellement. J’avais si mal que j’en gémissais. Des larmes roulaient sur mes joues pâles. Je ne bougeais plus du tout, ayant perdu toute mon énergie. Je sentais seulement une force me soulever précautionneusement et me serrer contre un corps chaud. Mon père m’embrassait sur le front et retournait sur ses pas. Il me confiait à ma mère et parti après avoir dit ceci :

- Tu auras beau m’en vouloir, je t’aimerais toujours. Je tiens à toi et à Kega plus que tout au monde. Je veux ton bonheur et rien d’autre.

Tout au fond de moi, je le savais que ce n’était pas un mensonge et je ne pouvais renier cet amour. J’aimais mes parents et ils le savaient aussi. Nous étions une famille unie. Je ne pouvais pas leur en vouloir. J’étais à présent seule avec la jeune femme qui s’occupait de moi, me déshabillant et me lavant entièrement pour enlever tout le sang et soigner mes plaies. J’avais l’impression que ce petit moment de solitude avec elle me replongeait des années en arrière, quand je n’arrivais pas encore à m’occuper de moi-même.
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MessageSujet: Re: Un doux rêve peut devenir un horrible cauchemar…   Un doux rêve peut devenir un horrible cauchemar… EmptyDim 8 Mar 2009 - 19:46

VI] L’Aube mortelle

Un doux rêve peut devenir un horrible cauchemar… Rider_10


Il m'a fallu une semaine entière pour me remettre totalement. Pour cela, j’étais enfermée dans le manoir, afin d’éviter tout contact avec les autres. Pendant cette semaine, j'étais chétive et je ne devais pas me forcer pour l'entraînement. Mon père me faisait revoir les bases uniquement pour me faire rappeler ce qu'il m'avait enseigné. Bien entendu, je faisais tout sans broncher, j'avais certaines hésitations et des fois, je m'écroulais, n'ayant pas la force nécessaire de continuer. Etant assez têtue dans mon genre, je recommençais avant que mon géniteur ne fasse quoi que ce soit. Il voyait parfaitement que je ne voulais pas renoncer pour si peu. Pendant la durée de ma "convalescence", je n'avais pas prononcé un seul mot. Ma gorge était en feu, étant devenue aphone. Le médecin était même venu m’examiner et m’avait prescrit des médicaments, qui avaient un goût épouvantable d’ailleurs. La semaine suivante, je pouvais de nouveau sortir de chez moi, marchant d’un pas lent, les yeux rivés sur le sol, n’ayant pas l’ombre d’un sourire sur le visage. Pour cacher les marques que je m’étais infligées, je m’étais recouverte d’un petit gilet, cachant entièrement mes bras. Fort heureusement, il ne faisait pas très chaud ce jour-là et c’était un bon prétexte pour le cacher. Je n’étais pas de nature frileuse, mais pour éviter de tomber plus malade, il fallait bien que je rajoute une veste. Enfin bref…

Comme je pouvais m’y attendre, les jeunes adolescents, tout comme moi, étaient accourus vers moi, contents de me revoir apparemment. Ils s’étaient inquiétés, ayant demandé à pas mal de monde ce que j’étais devenue. J’étais honnête et je ne mentais jamais. Ce que je détestais le plus dans la vie, c’était les tromperies et autres calomnies. Je levais les yeux vers eux, les observant attentivement. Ils remarquèrent bien assez vite que je n’allais pas très bien. J’étais plus pâle que d’habitude, je n’avais pas ce fameux rictus aux coins des lèvres. Ils furent apeurés en voyant mon expression, j’avais l’air d’un zombi. J’ouvrais la bouche pour émettre ces phrases qui étaient les premières depuis cette interminable semaine sans avoir rien dit.

- Il s’est passé bien des choses depuis mon anniversaire. J’ai dû apprendre ce qu’était le monde actuel. La guerre, les différents camps et races… Tout cela en une soirée. Je me suis sentie infiniment bête. Je me suis rendue malade psychologiquement et j’ai découvert une autre facette de moi. Je ne suis plus qu’une ombre qui errera dans ce lieu maudit, je terroriserais mes ennemis et je leur montrerais que la vie elle-même ne repose que sur des illusions.

- Tu es devenue cinglée ! Qu’est-ce qu’ils t’ont fait ? C’est quoi ces histoires ? Demanda un jeune garçon qui écarquillait un peu plus les yeux.

Je ne répondis pas. Je me mis à rire, un rire sans joie et angoissant. Ils ne comprenaient pas ce qu’il m’arrivait et prirent peur en voyant ma nouvelle personnalité. Je m’avançais et ils reculaient. J’étais devenue un véritable petit démon qui apportait la crainte. Je fis un large sourire sadique et je m’amusais de les voir faire encore des pas en arrière.

- Ce ne sont pas des histoires, c’est la stricte vérité. Et vous, que pensez-vous de moi ? Suis-je une folle ? Vous m’aimez ? Je le sais que vous ne m’appréciez pas. Vous mentez comme vous respirez. Vous n’êtes que des lâches et vous ne méritez pas mon estime. Maintenant, vous allez souffrir… Fis-je en passant ma langue sur mes lèvres.

Dès cet instant, j’avais coupé tous liens avec ces pauvres petits bannis. Ils me fuyaient comme la peste. Je faisais exprès de les poursuivre et de les faire peur. Des garçons plus âgés que moi venaient exprès me voir, étant une sorte d’animal de foire. Pour leur montrer l’audace que j’avais, je n’hésitais pas à faire les pires choses dont une jeune fille comme moi n’aurait jamais pu faire. Je faisais du mal physiquement et psychologiquement à plus vieux que moi et surtout à ceux qui s’attaquaient à moi. J’étais pleine d’assurance. Il y avait des plaintes concernant mon attitude et mon père devait constamment veiller à mes faits et gestes. Il me réprimandait sévèrement, mais n’usait jamais de violence, parce qu’il savait que ça ne servirait à rien. Je ne le craignais pas, mais j’écoutais ses sermons. Je me calmais un peu, mais je reprenais de plus belle. Les autres parents en avaient assez et devaient prendre les choses en main. Sans même que les miens le sachent, les adultes me cherchaient pour me donner une correction dont je devais théoriquement revenir sur le droit chemin. J’étais ce jour-là, assise sur une vaste pelouse verte et douce, étant occupée à ramasser des petites fleurs qui étaient à la portée de mes mains. J’entendais des pas étouffés dans l’herbe et je me retournais pour savoir qui s’était. Je fus surprise en voyant ce groupe de bannis assez mécontent en ma personne. Surprise n’est pas le mot exact, plutôt déconcertée. J’arquais un sourcil et je me levais, saluant poliment. Je dois le rappeler, j’avais tout de même reçu une éducation pour les bonnes manières.

- Cesse ton petit jeu ! Nous le savons que tu n’arrêtes pas de te conduire de manière effrontée ! Tu en as assez fait comme ça. Tu vas devoir apprendre le respect envers tes semblables !

- Mes semblables ? Demandais-je en plaçant mes doigts sur mes lèvres.

- Oui, ceux qui ont la même race que toi ! Les bannis ! Serais-tu devenue idiote ? A mon sens, tu l’as toujours été !

- Aaaaaah !!! Je suis stupide ! Oui ! C’est vrai ! Je le suis tellement que je ne fais plus la différence entre la nuit et le jour ! Le crépuscule est tombé, l’aube fait son entrée. C’est l’heure pour moi de vous montrer ce que je sais faire ! M’exclamais-je en levant mes bras vers le ciel.

Comme ils furent tous complètement abasourdis en entendant mes propos incohérents, mais pourtant ayant un sens caché pour moi, je courais dans leur direction et je bondis au-dessus de la petite foule, volant presque. J’atterrissais derrière eux et je pivotais uniquement la tête, les toisant du regard. Ils furent tous ébahis et ne prononçaient aucune parole. Pour les provoquer un peu plus je tirais la langue et je tapotais avec ma main mon fessier, étant insolente jusqu’au bout. Je prenais mes jambes à mon cou, afin de les semer. Ils ne pouvaient plus rien faire, étant bien trop loin pour ces pauvres adultes. J’avais tout de même pris le risque de me faire attraper. Ils auraient très bien pu avoir une capacité à se déplacer plus rapide que la mienne, un pouvoir qui pouvait me saisir d’un claquement de doigts. Ils n’abandonnaient pas aussi facilement. Ils voulaient me tendre des pièges, pensant que j’allais y tomber en plein dedans. Je n’étais pas dupe et si je relâchais mon attention, cela risquait d’être très compliqué par la suite. Aussi, je me méfiais de tout le monde, même de Himitsu qui avait eu vent de tout ce qu’il s’était passé depuis que j’avais eu dix ans.

- Tu penses vraiment que je suis de leur côté ? Tu es devenue bizarre depuis la dernière fois, c’est vrai, mais je ne te ferais jamais du tord. Je veux seulement comprendre pourquoi tu agis comme ça. Dis-le-moi au moins… Commença-t-il d’un air soucieux.

- Ah, parce que tu crois que je vais te le dire ? Tout le monde me méprise, me prend pour une sotte, une machine défectueuse qui serait bonne à jeter. Haïssez-moi ! Allez-y ! Tout vous est permis ! Mais osez une seule fois me toucher, je vous tuerais tous de mes mains ! M’écriais-je énervée.

Je m’étais réfugiée sur la toiture d’une baraque abandonnée. Le jeune garçon était debout et m’observait de ses yeux qu’il avait changés pour ressembler aux miens. Il faisait exprès de faire ça pour m’attendrir, mais ça ne marchait plus du tout. J’étais assise, les jambes collées contre mon corps, les bras entourant mes genoux. J’avais mon menton posé sur les rotules, je contemplais l’horizon. L’adolescent modifia de nouveau ses yeux, remettant la couleur qu’il avait d’origine. Il grimpa pour me rejoindre, mais moi, je ne le voulais pas. Pourtant, je ne fis rien pour l’en empêcher. Je croyais en ses paroles, il ne voulait pas abuser de moi et je le savais. Il s’installait à côté de moi et attendait. Il ne me forçait pas à parler, bien au contraire. Il patientait le temps qu’il fallait, voulant savoir. Le moi d’origine reprenait le dessus, ce moi qui était plus gentille, pas la dévergondée qui sommeillait. Des larmes tombaient lentement de mon visage et je lui avouais tout ce qu’il s’était passé, détaillant minutieusement chaque chose, n’oubliant rien. C’est alors qu’il me pris dans ses bras, me caressant les cheveux avec douceur.

- Quel que soit ton caractère, même si tu changes, quoi que tu fasses, je respecterais tes choix. Tu as toujours été là pour moi et je serais là pour toi. Sois sans crainte, je garderais ce que tu m’as raconté. Je ne dirais rien à personne. Je veux seulement revoir ce sourire qui fait de toi celle que tu es aujourd’hui. Ce sourire qui m’a transformé en celui que je suis maintenant. Crois en tes capacités, deviens plus forte et affronte tes craintes.

C’était des mots que je voulais entendre. Je sanglotais de plus belle et je fermais les yeux, le remerciant. Depuis lors, je faisais comme bon me semblait de ma vie, je n’avais plus une seule fois pleurée. On continuait de me traîner dans la boue, de m’injurier et m’infliger mille maux pour me déstabiliser. Fort heureusement pour moi et malheureusement pour les autres, j’étais la gagnante. Plus je grandissais, plus j’effrayais mon peuple. J’étais devenue une sadique, une sorcière, une libertine. Mes parents continuèrent à me former et faisaient tout ce qu’ils pouvaient pour que j’évite les autres familles. De toute façon, je ne participais plus aux réunions, me barricadant dans ma chambre, apprenant toujours plus dans les livres et les documents qu’on me donnait à lire. Je m’approchais de l’âge adulte et pourtant, je n’avais pas peur. En fait, ça me rassurait de devenir plus grande parce que je n’aurais plus cette contrainte qui m’enchaînait depuis si longtemps : l’illusion.
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MessageSujet: Re: Un doux rêve peut devenir un horrible cauchemar…   Un doux rêve peut devenir un horrible cauchemar… EmptySam 21 Mar 2009 - 23:12

VII] L’Ephémère obscure et la blancheur immaculée

Spoiler:

A l’âge de mes dix-sept ans, presque dix-huit puisque c’était l’été et je suis née en hiver, je me baladais dans ma ville natale. Le manoir familial était un peu à l’écart, environ deux kilomètres. Cela ne me dérangeait pas de marcher, j’étais habituée. L’adolescence était presque terminée pour moi, j’allais passer à l’âge adulte et ça me réjouissait. Les autres bannis ne m’approchaient pas trop, mais ils voyaient bien que j’étais moins désagréable, même si parfois, je m’amusais toujours à effrayer les autres quand ils ne s’y attendaient pas. J’étais une envouteuse, une sorcière. On me surnommait souvent ainsi. Comme mon corps avait changé, possédant des formes très avantageuses, je pouvais séduire les hommes, c’était un nouveau jeu pour moi. Malheureusement, je devais être confrontée aux rencontres organisées pour avoir un futur mari. L’idée ne me plaisait guère et personne ne m’intéressait. J’avais droit à des demandes aussi grotesques les unes que les autres. Il m’arrivait de jouer la comédie et de faire semblant d’aimer quelqu’un. Certains étaient intéressés par l’argent, d’autres uniquement par ce que veulent les hommes : désirs charnelles, donc par le physique. Tous avaient peur de mes yeux, quoi de plus normal puisque j’en avais traumatisés étant très jeune. Quand je me lassais avec un de ces imbéciles, je disais les quatre vérités en pleine figure. Je m’en moquais s’ils souffraient, je voulais seulement qu’on me fiche la paix une bonne fois pour toute avec ces idioties sur l’amour qui n’était que factice.

J’étais sortie avec une vingtaine de garçons, jouant parfaitement mon rôle de parfaite fiancée. Enfin fiancée, pas vraiment, rien n’était encore concret. Quand je sentais que ça se chauffait trop, je me défendais en montrant que je n’étais pas née de la dernière pluie. Je détestais être dominée, je préfère être la dominante. Quand je le voyais trop insistant, je n’hésitais pas à employer les grands moyens. Tout d’abord, c’était les mots. Passé cette phase, c’était l’acte : je plantais mes ongles dans la chair de l’homme pour lui faire comprendre que je n’allais pas me laisser faire. Je n’étais jamais allée plus loin parce qu’on le comprenait que je n’étais pas naïve. Mais il existe toujours un gros dur qui ne craint pas la douleur. J’en ai connu un et cela à faillit mal tourner, pour lui comme pour moi. Il s’était trop approché de moi et il n’avait toujours pas compris quand je lui avais planté les ongles jusqu’au sang. Il m’avait bloqué contre un mur et serrait mes poignets très fortement.

- Je t’ai dit de me lâcher… Tu n’as pas compris que je ne t’aimais pas ? Non, tu t’en moques évidemment… Fis-je en le regardant droit dans les yeux.

Malheureusement, beaucoup de personnes réussissaient à contrecarrer mes attaques avec mon pouvoir Akumu. J’étais impuissante, mais je ne m’avouais pas vaincue pour autant. Sans prévenir, je m’approchais rapidement de l’épaule de mon ravisseur et je le mordis sauvagement. Bien entendu, il ne broncha pas, mais j’enfonçais de plus en plus profondément mes dents, sentant un liquide chaud dans ma bouche. Il gémissait et se retirait, me regardant terrifié. Je souriais, la substance pourpre coulant de mes lèvres. J’avais l’air d’une folle, d’une vraie psychopathe en puissance. Il reculait, tremblant de tout son corps. Je continuais d’avancer et je passais ma langue sur ma bouche avant de déclarer d’une voix forte.

- C’est ce qui arrive quand on ne m’écoute pas. Tu devrais le savoir que je ne suis pas normale, n’est-ce pas ? Si tu ne veux pas subir quelque chose de plus abominable que ton épaule, tu devrais déguerpir en vitesse.

Il ne se fit pas prier et parti sans se retourner. J’essuyais le sang qu’il restait sur mon visage et j’en fis de même, ne voulant pas rester dans ce lieu maudit. Cet épisode me valu pas mal de soucis par la suite. En tout cas, plus aucun garçon ne me fit de demande et j’étais bien heureuse. Himitsu passait son temps à me réprimander, mais il voyait bien que je m’en moquais totalement. Il se retrouvait seul avec moi, dans un endroit où personne ne pouvait nous déranger. Il me prenait par les épaules et me secouait légèrement, essayant de me faire entendre raison.

- Mashiro ! Tu as bientôt la majorité ! Si jamais tu continues comme ça, tu risques d’avoir des ennuis auprès des exterminateurs ! Tu voudrais être attrapée, enfermée et après être tuée ? Tu le souhaites vraiment ça ? Fit-il un peu agacé.

Les exterminateurs sont en fait les assassins qui traquent sans relâche les démons et les bannis qui seraient en faute grave. En gros, c’est le poste que j’ai actuellement. Malgré ça, je restais toujours aussi calme, égale à moi-même. Je déposais mes mains sur les siennes, l’intimidant un peu. Je restais la plus sérieuse du monde et je lui répondais, de façon assez nostalgique.

- Que veux-tu qu’ils me fassent ? Je serais moi-même une exterminatrice prochainement. Mon père croit en mes capacités et moi aussi d’ailleurs. Je ne suis qu’une meurtrière et je le resterais toute ma vie durant… Tu t’inquiètes pour moi, n’est-ce pas ? Ne t’en fais pas trop, je sais comment me débrouiller. Murmurais-je dans le creux de son oreille.

Le jeune homme ne disait plus rien et recula, me laissant passer. Je n’étais plus qu’une âme errante dans un monde où j’étais prisonnière, enchaînée à mes origines. Comment faire pour avoir une vie meilleure ? J’avais déjà dans un coin de ma tête la réponse, mais elle était invraisemblable. Pour ne plus penser à quoi que ce soit, j’évacuais tout en regardant le paysage, allongée dans une prairie, seule. J’admirais les oiseaux qui volaient, les papillons et autres insectes volants. Certains butinaient les fleurs qu’il y avait pour se nourrir, d’autres s’amusaient entre eux. D’un air vague, je tendais mon bras en avant, voulant qu’un des petits êtres éphémères se pose sur la paume de ma main. Tous effleuraient mes doigts, étant assez craintifs. Ils s’éloignèrent de moi, comme les autres, je les faisais peur. Machinalement, je baissais mon bras et je ne faisais plus rien. C’est alors qu’un papillon se posa sur le bout de mon nez. M’y attendant pas du tout, je sursautais et je le chassais en faisant un grand geste. Ce dernier s’enlevait et s’installait sur un de mes genoux. J’avais l’impression qu’il me fixait avec ses petits yeux minuscules et qu’il n’avait aucunement peur de moi. Il agitait ses petites ailes et ses antennes, restant quelques minutes comme cela dans le silence. Puis, je me mis à prendre la parole, m’adressant à ce nouvel ami.

- Tu m’as bien l’air hardi, petit lépidoptère. Que me veux-tu ? M’as-tu observée depuis tout à l’heure ? Tes congénères ne semblent pas aussi assurés que toi. Tu es bien le seul à t’approcher de moi et surtout, te poser sur mon visage sans craindre un écrasement de ma part. Oh bien sûr, je ne l’aurais pas fait, mais je ne m’y attendais pas. Voilà encore une fois que je parle seule à présent…

- Pourtant, je te comprends, chère bannie. Tu es la seule personne qui puisse me donner vie… Fit une voix, proche de moi.

Etonnée, je cherchais de partout qui venait de me parler. Personne. Pourtant, je n’avais pas rêvée. Je penchais ma tête sur le côté, observant un peu mieux le petit insecte volant, approchant mon visage de lui. J’avais l’air ridicule comme ça, louchant presque. Cela faisait rire de bon cœur la voix qui était plus masculine que féminine. Le papillon noir s’envolait et tournait autour de moi.

- Ne t’inquiète pas, c’est bien moi qui parle. Tu es la seule bannie qui puisse me donner la parole, grâce à ton Aura. Je suis bien plus spécial que mes semblables. Tu as dû t’en rendre compte. Je n’obéis à personne, sauf à toi. Dit-il d’un ton très jovial.

- Effectivement, tu es bien plus doué que les autres papillons. Quel est ton nom ? Comment se fait-il que mon Aura et uniquement le mien te soit favorable ? Demandais-je curieuse.

- Oh ! Ce n’est que peu de choses… Certaines créatures ont des propriétés magiques. Pour ma part, j’arrive à communiquer qu’avec toi. Tu peux m’entendre, mais les autres non. Si tu venais à discuter avec moi alors que tu es entourée de monde, les autres penseraient que tu parles seule. Et ton Aura m’apporte quelque chose de plus que les autres ne le pourront jamais. Pour ce qui est de mon nom, je n’en possède point. Tu peux m’appeler comme tu le désires.

- Demain, je ne te verrais plus, cher ami. As-tu oublié que tu es censé être éphémère ? Petite chose fragile qui meurt vingt-quatre heures après sa naissance… C’est si triste…

Un silence pesant se fit alors… L’insecte s’envolait vers une branche morte, dont le bout était assez pointu. Il s’y plantait dedans, au comble de mon malheur. J’étouffais un cri et je le voyais disparaître en poussière. Mon cœur battait très rapidement, je ne savais même pas pourquoi. C’est alors qu’un miracle se produisait devant moi : la poussière se reconstituait en un seul et même point. Le papillon était redevenu comme avant. J’étais tellement éberluée, que j’avais la bouche entre-ouverte. Je la refermais aussitôt, entendant l’hilarité de ce drôle d’animal.

- Tu disais, chère amie ? N’as-tu pas ressentie au plus profond de toi ce qu’il arrivait quand je suis supposé mourir ? Tant que tu restes en vie, je ne craindrais rien. Je n’aurais pas peur de la mort. Alors ? Quel sera mon nom ?

Nouveau silence. Je posais une main sur ma poitrine, sentant mon cœur cogner contre ma cage thoracique. Qu’est-ce qu’était l’éphémère au juste ? C’était comme la vie elle-même. On n’en avait qu’une seule et elle pouvait s’arrêter à tous moments… D’une voix douce et sulfureuse, je prononçais un seul mot qui était pour nous deux très important.

- Hakanai. Fis-je dans un souffle.

C’est ainsi que je faisais la connaissance d’un premier ami en tant qu’animal. Je lui racontais mon histoire et il m’écoutait avec passion, admirant ce que j’étais. C’était quelque chose de nouveau pour moi. J’avais vraiment l’impression d’avoir quelqu’un là pour me soutenir en permanence. Il m’aidait toujours et m’encourageait, voulant que je continue à m’épanouir. C’est en partie grâce à cette rencontre que j’ai pu être sauvée de ma solitude.
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MessageSujet: Re: Un doux rêve peut devenir un horrible cauchemar…   Un doux rêve peut devenir un horrible cauchemar… EmptyLun 6 Avr 2009 - 12:38

VIII] Justicière au regard voilé

Spoiler:


Hakanai et moi étions inséparables. Nous ne nous quittions jamais, même quand je m’entraînais ou quand je dormais. Afin d’éviter que tout le monde s’aperçoive de sa présence, je le cachais avec mes cheveux, lui-même posé sur une de mes épaules. Quand il n’y avait personne à proximité, il pouvait reprendre son envole et bouger à sa guise. C’était l’un des rares moments où je me sentais si bien, libre comme l’air… Mais cela ne tarda pas à dégénérer. Alors que je me promenais seule, accompagnée de mon fidèle animal, je sentais qu’on nous suivait. Personne jusqu’à maintenant avait osé le faire. Je pivotais sur mes talons, leur faisant volte-face. Je mettais mes mains sur les hanches, les contemplant de haut en bas. C’était un groupe de bannis, tous ayant quelque chose dans leur main. Des pierres, des couteaux et autres petites armes qui étaient très discrètes lorsqu’il fallait éliminer quelqu’un. Je les observais en silence, arquant un sourcil.

- Qu’allez-vous faire contre moi avec tout ça ? Me tuer ? En voilà des façons de traiter une camarade. Fis-je d’un ton calme et neutre.

- Tu penses que tu nous as traités de façon plus correcte, peut-être ? Tes yeux inspirent le mal en permanence, tu terrorises les autres sans aucune raison. Tout ce que l’on veut c’est que tu disparaisses pour toujours.

- Ah ! La bonne blague ! On n’a pas arrêté de s’en prendre à moi, alors je me défends à ma manière. Que vous le vouliez ou non, je vivrais éternellement. Que cela soit au paradis, sur terre ou en enfer, mais aussi dans vos nuits les plus mouvementées, je serais là et ce, à jamais… Murmurais-je dans un souffle.

- Sale petite garce ! Tu vas le payer très cher pour cet affront !

Sans même se concerter, ils se jetèrent tous sur moi. Ils brandirent leurs couteaux que j’évitais avec soin, on me lançait des cailloux que j’esquivais sans problème. Puis, étant lassée de leur petit jeu, je sautais en arrière et je grimpais en faisant de grands sauts sur un grand bâtiment, étant très souple pour le faire. Ils criaient, m’injuriaient, ils voulaient tous que je redescende, mais ils n’étaient pas de taille face à moi et nous le savions tous. C’est alors que le chef du groupe hurlait quelque chose d’assez improbable.

- Tu oses fuir ? Tu as toujours pris la poudre d’escampette ! Tu n’es qu’une pauvre froussarde qui n’a rien d’autre comme atout. Ah si ! La facilité de s’échapper et de faire peur les gens ! Oh oh oh ! C’est vraiment ridicule ! Tu ne vaux absolument rien ! Tu n’es qu’un déchet ! Sale monstre ! Tu n’as rien d’humain avec tes yeux maudits !

Je ne répondais pas, demeurant silencieuse. Hakanai restait en retrait, ne pouvant rien faire, étant d’aucun secours. Il était tout petit et n’avait pas la capacité à grandir encore. De toute façon, je lui interdisais de se montrer, afin de garder cet atout supplémentaire, le conservant bien précieusement. Je fixais de mes yeux mauves aux iris rectangulaire ce lot d’ignorants. N’ayant aucun sourire, sentant une horrible blessure dans la poitrine, je relevais la tête vers le ciel qui était si nuageux. L’air frais me caressait les joues et je trouvais ça très agréable. Je n’avais pas peur et je ne fuyais pas les autres. Je n’ai jamais menti sur ça, étant très honnête. Puis, voulant ne pas rester une ordure pour eux, alors que c’était eux les déchets, je répondis, étant vraiment sérieuse.

- Soit ! Vous me prenez de haut et vous aimez rabaisser les gens ! Sachez que je n’ai qu’une parole, détestant le mensonge. Je ferais en sorte de revenir vous défier et de façon équitable. Pour l’heure, j’ai des choses à faire. Essayez de me prendre au dépourvu et je vous tuerais un à un, sans le moindre remord. Adieu, pauvres ingrats !

Je prenais mon élan et je fis une longue chute, me dirigeant vers le sol à grande vitesse. J’atterrissais sans me faire le moindre mal, courant à une vitesse fulgurante. Je prenais le chemin qui me conduisait jusqu’au manoir. Après cette longue course, j’ouvrais à la volée les battants de la porte d’entrée et je la refermais de façon assez violente. Cela avait produit un écho très bruyant. Je restais là, appuyée contre les panneaux de bois et de métal, sans rien faire d’autre. C’est alors que j’entendais des bruits de pas arriver jusqu’à moi, reconnaissant la fine silhouette de ma mère.

- Mashi-chan ? Qu’est-ce qu’il y a ? Tu es complètement essoufflée. Tu vas bien au moins ? Demanda-t-elle inquiète.

Je ne faisais rien, à par respirer, cherchant de l’oxygène pour remplir mes poumons. Je me calmais petit à petit, mon cœur battant toujours aussi fortement. Il me faisait toujours mal d’ailleurs. Il ne s’était pas remis de cette humiliation qu’il avait eu droit avec ces pauvres idiots. Après quoi, je m’avançais vers cette femme qui me couvait encore comme une enfant. Oui, je l’étais encore, n’étant pas tout à fait une adulte. Je lui prenais délicatement les mains, ses mains qui étaient si douces, lui murmurant mon moment de faiblesse, lui avouant ce qui me tracassait au plus profond de mon être.

- Maman… Personne ici ne m’aime… Tout le monde déteste ce que je suis et mes yeux ne font qu’empirer la situation. Je suffoque dans ce monde, dans cette vie… Je ne sais plus quoi faire et je ne veux pas disparaître. Je n’ai pas peur de la mort, mais vouloir mettre fin à mes jours ne me plaît pas vraiment non plus… Je ferais souffrir des personnes et j’en rendrais joyeuses d’autres. Que faire ? Je ne le sais point. Toi qui es mon seul refuge, ton amour que tu m’as donné sans rien demander en retour. Toi qui m’est si chère. Maman… Maman…

Ma voix s’estompait au fur et à mesure que je parlais. Kega me prenait la tête et la serrait délicatement contre elle. Elle passa ses doigts dans mes longs cheveux violets, me cajolant. Sentant que je n’allais pas vraiment bien intérieurement, elle n’hésitait pas à dire vraiment ce qu’elle pensait. Je le savais qu’elle me disait la vérité, je ne saurais le dire pourquoi, mais j’avais toujours eue cette faculté à percevoir le vrai du faux, alors que j’étais une bannie.

- Si les autres ne t’aiment pas pour ce que tu es, oublie-les. Tes prunelles sont rares, uniques même. Mais si les gens ont peur pour ça, tu n’as qu’à fermer les yeux et apprendre à voir avec ton esprit. Impose-toi et mets-toi plus en valeur. Dit-elle en me regardant avec un air tendre.

Je n’en croyais pas mes oreilles et pourtant, tout était exact. Pour la première fois, on me permettait quelque chose. Je croyais rêver. C’était si… Merveilleux ! C’était même fabuleux ! Je posais la question pour être sûre de ce que je venais d’entendre, étant encore un peu incertaine.

- Devenir provocante ? Tu veux vraiment que je le sois ? Demandais-je, les yeux écarquillés.

- Oui, si tu le veux. Tu es ma fille et je t’aimerais telle que tu seras. Dit-elle en faisant un grand sourire.

- Merci maman ! Je t’adore ! M’exclamais-je en prenant ma mère dans mes bras.

J’étais au comble du bonheur, mais ce bonheur est toujours si court. C’était presque impossible de voir avec son esprit. Je fermais immédiatement les yeux, m’entraînant pour chaque geste, les plus simples d’abord et les plus difficiles ensuite. Bien entendu, me diriger en tant qu’aveugle me faisait faire n’importe quoi. Je trébuchais sans cesse chez moi, me prenant des meubles, glissant des escaliers et je dégringolais les marches. J’avais des blessures de partout sur le corps. J’avais même réussi à me casser des côtes lors d’une chute et foulé plusieurs fois mes poignets et mes chevilles. Mon père était un peu exaspéré de me voir faire et avait fait des reproches à ma mère parce qu’elle m’avait incité à le faire. Je prenais toujours sa défense, elle me l’avait proposé et non forcé. Kyogi restait perplexe, mais ne discutait pas plus longtemps à ce sujet. Finalement, il acceptait le fait que je fasse cet exercice pour le moins étrange. Il m’aidait même pour que je progresse. Mais je ne sortais plus de chez moi, étant encore trop tôt pour voir correctement. Au total, j’avais mis presque six mois à voir à peu près. C’était encore flou, mais je discernais des formes proches de la réalité. Objets, animaux et êtres humains. Je n’avais pas encore dix-huit ans que je faisais la connaissance de la mort. De ma propre mort qui n’est rien d’autre qu’une chimère.
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MessageSujet: Re: Un doux rêve peut devenir un horrible cauchemar…   Un doux rêve peut devenir un horrible cauchemar… EmptyLun 6 Avr 2009 - 16:15

IX] Bloody Mashi (Partie 1)

Spoiler:


Il faisait froid. C’était l’hiver. Je sortais enfin de ma "prison" pour la première fois depuis six longs mois, m’entraînant sans relâche pour voir avec mon esprit. J’étais couverte d’un long manteau qui me tenait chaud, j’avais enfilé ma capuche sur ma tête, protégeant la partie la plus sensible du corps. Mes mains portaient des gants douillets, mes pieds avaient des bottines rembourrées pour qu’ils ne soient pas congelés. Je me déplaçais par petits pas, la neige couvrant le sol et décorant le paysage d’une texture blanche et fraîche. Hakanai ne craignait pas le froid en lui-même, mais plutôt le vent. Il était très petit et pouvait se faire emporter par ce courant d’air, ne pouvant plus revenir près de moi. Il restait dans mon chaperon, au niveau du cou. On restait silencieux, étant concentré sur la trajectoire. Il veillait à ce que j’aille dans la bonne direction, même si je voyais assez bien. Je levais légèrement la tête vers le haut, admirant le ciel qui était voilé.

- C’est beau, tu ne trouves pas ? Demandais-je à mon compagnon.

Je tirais la langue, asseyant d’obtenir quelques petits flocons pour savoir quel goût cela avait. Petite, je le faisais assez souvent. J’ai toujours gardé une âme d’enfant. Tout était un jeu pour moi ou presque. Alors que je m’éloignais de chez moi, je prenais tranquillement le chemin pour me diriger vers la ville. Bien entendu, entre le manoir et les autres habitations, il n’y avait rien, à part quelques arbres sans feuillages et une rivière qui coulait sur des petits galets ronds. Mes pas faisaient crisser la neige et on pouvait facilement l’entendre. J’adorais ce bruit, sauf quand il s’agissait d’autres personnes. Je savais exactement de qui il s’agissait : c’était le groupe de la dernière fois. Hakanai paraissait soucieux, car je ne possédais aucune arme sur moi pour me défendre et j’avais fait le serment de ne plus ouvrir mes yeux, quoi qu’il arrive. J’étais dans une mauvaise posture. Ils avaient l’avantage et moi, je me retrouvais dans de sales draps.

- Comment on se retrouve ? Tu n’es pas venue durant six mois. Tu faisais quoi ? Tu rallongeais ta durée de vie ?

Le groupe ricanait et moi, je restais sans rien dire, me retournant doucement face à eux. Ils étaient légèrement surpris de voir que j’avais les yeux clos. Avant même que l’un d’eux me pose la question, je prenais la parole, leur évitant de gaspiller de la salive pour rien.

- Non, je ne suis point aveugle. Vous vous plaigniez de me voir fuir ou bien de me voir utiliser ces yeux si effrayant. Ce que j’ai fait, c’est de les fermer et de me préparer pour vous affronter. Vous m’avez offensé la dernière fois. Je ne vous crains pas et je ne suis point froussarde comme vous le prétendez. Qu’attendez-vous maintenant pour essayer de me tuer ? Vous êtes combien ? Oh ! A peine une petite quatorzaine… Si peu pour moi ! M’exclamais-je, sûre de moi.

Je leur avais presque cloué leur bec durant quelques instants, mais quelque chose me disait qu’il valait mieux rester prudent. Ils étaient eux aussi très confiants et avançaient, armes à la main. Je me jetais sur eux, donnant des coups de pieds, les envoyant valser plus loin. Je frappais avec mes poings, m’agrippant à l’un d’eux et je le mordais sauvagement. J’en griffais quelques-uns au passage aussi. C’est alors que j’entendais un cri qui n’était autre que celui du papillon noir.

- Attention ! Derrière toi ! On t’a tendu une embuscade ! Vociférait-il en tournant au-dessus de ma tête à toute vitesse.

C’est à ce moment-là que je me retournais, me mettant face à mes ravisseurs. Malheureusement, j’avais manqué de rapidité et je me prenais un coup de couteau dans le ventre. Je titubais, reculant de plusieurs mètres. J’en recevais d’autres dans le dos et dans la poitrine. Le sang coulait sur mes vêtements, sur le sol qui n’était plus aussi blanc, ni aussi pur. Il était maculé de ce liquide chaud que j’avais normalement dans mes veines. Je toussais, crachant cette substance qui remontait dans ma gorge et ma bouche. Je m’appuyais contre un vieil arbre, dont l’écorce était rugueuse. Je me sentais partir dans l’autre monde, là où personne ne pourrait s’en prendre à moi. Hakanai hurlait, ne voulant pas que je cède aussi facilement. Si je venais à mourir, il allait me rejoindre. Nous le savions tous les deux. Etrangement, mon esprit qui ne pouvait voir que ce que j’avais en face de moi, soit une vision assez standard, arrivait apercevoir ce qu’il se trouvait derrière moi et au-dessus. Etais-je en train de rêver ? Je parvenais à voir le ciel, les branches et même le tronc. Je glissais un peu, m’asseyant presque par terre. J’avais si mal... Je ne possédais plus la force qui m’était nécessaire pour me battre et pourtant, je ne voulais pas renoncer comme cela. Une grande bourrasque s’interposait entre mes agresseurs et moi. C’est là que tout dégénérait dans mon moi intérieur.

- Tu es si faible... Je te l’avais dit que tu allais mourir...

- Non... Jamais... Murmurais-je d’une voix angoissante.

- Montre ta haine et la noirceur qui réside dans ta chair... Tu en es capable et tu le sais. Tu ne t’appelles pas Kokujin pour rien...

- Crevez tous et allez en enfer ! Fis-je d’une voix rauque.

Mes agresseurs n’avaient rien compris à ce qu’il se passait. Ils pensaient que j’étais complètement amoindri. Ils se trompaient tous. Hakanai observait mon comportement qui était si calme d’habitude. Là, j’étais devenue presque hystérique, l’aversion déferlait en moi. Je me relevais à toute vitesse, comme si la douleur ne me gênait aucunement. J’arrachais des mains d’un des hommes, un couteau qui avait servi à me trouer la peau. Je les égorgeais un à un, leur faisant subir la souffrance la plus atroce possible, pour qu’ils ne l’oublient pas, même dans leur mort. Des éclaboussures volaient de toute part, montrant un peu plus une scène plus abominable que jamais. Ils ne bougeaient plus du tout. Je regardais le carnage que j’avais causé, ricanant sombrement. Je lâchais l’arme et je tombais à genoux, me tenant le ventre. Du rouge... Il n’y avait que ça, de partout. Je tremblais, n’arrivant pas à me contrôler. Ma personnalité avait repris le dessus encore une fois. Pourquoi ? Pour quelle raison ? Le danger ? Je l’ignorais à ce moment-là. J’entendais une voix me refaire prendre conscience du lieu où j’étais.

- Nous devrions partir d’ici. Si tu restes là, tu succomberas à tes blessures...

- Hakanai... Je ne peux pas bouger... Il m’est impossible de marcher pour retourner chez moi...

- Je peux t’aider ! Si tu me laisses une chance de...

Je riais d’un rire amer, le coupant dans sa phrase. Je toussotais encore, le sang coulant de mes lèvres. Je tournais ma tête lentement vers lui, l’observant avec mon esprit, gardant les yeux clos. J’étais haletante, ayant beaucoup de mal à parler.

- Comment veux-tu m’aider ? En me portant ? Je doute que tu sois capable de devenir un humain et me transporter comme un chevalier servant...

- J’ai mieux que ça, Mashiro... Fit-il sur un ton mystérieux.

Il s’éloignait et restait un moment immobile, ne battant que des ailes, faisant presque du sur place. Il se concentrait pour faire quelque chose, du moins, c’était mon impression. Je n’ai pas attendu bien longtemps pour savoir de quoi il s’agissait. Je le voyais grandir, grandir, grandir jusqu’à obtenir la taille d’un dragon moyen. J’étais interloquée, impossible de pouvoir prononcer une quelconque réplique. Il s’approchait dans ma direction, se baissant pour que cela soit plus facile pour moi de grimper sur son dos. N’attendant pas une seconde supplémentaire, je me hissais comme je le pouvais, m’accrochant de toutes mes forces. Une fois que j’étais bien installée, il décollait et se dirigeait vers le manoir, à très grande vitesse.
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MessageSujet: Re: Un doux rêve peut devenir un horrible cauchemar…   Un doux rêve peut devenir un horrible cauchemar… EmptyLun 6 Avr 2009 - 19:44

IX] Bloody Mashi (Partie 2)


Par chance, personne ne voyait la grandeur de mon ami. Le vent et la neige mélangés ensemble produisaient comme une grande brume compacte. Avec ceci, on ne distinguait rien à plus de deux mètres. Une fois arrivée devant ma demeure, j’ouvrais les lourdes portes. Bien entendu, j’étais sur mes deux pieds, Hakanai ayant reprit sa forme initiale. Ce dernier alla directement dans ma chambre, sachant qu’il ne pouvait plus m’aider dans l’enceinte de la résidence. D’une voix faible, j’appelais mes parents. J’avais du mal à émettre des sons et je devais recourir à des cris stridents.

- Maman… Papa… Vous êtes là ? Maman… Papa… Aidez-moi… Aidez-moi ! AIDEZ-MOI ! MAMAN ! PAPA !

J’entendis des pas précipités alors que j’avançais lentement, me tenant à la paroi du couloir menant vers l’étage supérieur. Je voyais mon paternel chercher de partout d’où provenaient les hurlements et il baissa la tête vers moi. Il remarquait tout de suite les traces de sang sur le sol et moi dans un piteux état. Il dévalait les escaliers et moi je chancelais, allant m’écrouler sur les dalles de pierres froides. Kyogi fut plus rapide et m’attrapa, me soulevant pour être la plus droite possible. Il me tapotait sur les joues, voulant m’éviter de tomber dans l’inconscience.

- Qu’est-ce qui t’es arrivée ? Qu’est-ce qu’on t’a fait ? Pourquoi es-tu…

- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !

Mon géniteur était coupé par un cri qui nous faisait sursauter tous les deux. On reportait notre attention sur Kega, épouvantée de voir sa chère et précieuse fille à l’article de la mort. Ne voulant pas que la situation s’éternise plus longtemps, l’homme s’adressa à son épouse.

- Fait venir le médecin. Fait venir le médecin ! Répéta-t-il, voyant que sa femme restait plantée sans rien faire.

Réagissant enfin, ma créatrice partait chercher le docteur. Mon père me prenait dans ses bras. Le poids des années se faisaient ressentir, étant plus grande, mais aussi plus lourde. Je n’étais plus cette petite fille insouciante, je n’étais plus un bébé. J’avais grandi, tout simplement. Puis, avant qu’il ne me repose les mêmes questions, je lui répondais dans un souffle, agonisant tellement je souffrais le martyre.

- On m’a… Attaquée… Je n’avais pas d’arme et je me suis défendue comme je le pouvais… Avant qu’ils ne me portent le coup fatal, j’ai pu récupérer un couteau et là… Ah… Ahahah ! Je les ai déchiquetés ! Héhéhé ! C’est marrant non ? Ils ont souffert ! Hihihi ! Ils l’ont bien mérité… Aïe !

Ma respiration était moins régulière. Mon père n’affichait aucune émotion, sachant pertinemment que j’étais encore dans le pétrin. Sauf s’il parvenait à clamer mon innocence. Je n’étais pas du genre à mentir et il le savait parfaitement. Il m’amenait dans ma chambre, m’allongeant sur mon lit. Hakanai était perché en haut d’une armoire, veillant sur tout ce qui se passait dans la pièce. Ma mère revient quelques minutes plus tard, accompagnée du médecin de famille. Sans perdre une seule seconde, car elles étaient toutes inestimables pour que l’on puisse me sauver, il commençait à me prodiguer les soins. Mes parents attendaient dans le couloir. Ma mère tournait en rond, affolée, tandis que mon père restait imperturbable, les bras croisés, adossé contre le mur. Le soir tombait très tôt en cette saison. Malgré tout, il était très tard lorsque le médecin était sorti de mes appartements. Mes parents relevèrent la tête à l’unisson, demandant du regard, mais pas de la même façon, ce qu’il en advenait de moi. Il enlevait ses lunettes et souriait, les rassurant en disant ces mots.

- Elle est hors de danger. Il lui faut beaucoup de repos pour qu’elle reprenne ses forces.

- Dieu soit loué ! S’exclama Kega, les yeux larmoyant.

Et sans plus attendre, elle accourait me voir. Les deux hommes étaient seuls, discutant tranquillement de mon état de santé.

- Monsieur Kokujin, j’ai remarqué quelque chose d’assez étrange chez votre fille.

- Quelque chose d’étrange ? C’est-à -dire ? Soyez plus explicite.

- Et bien… Vous n’ignorez pas que nous, bannis, avons le don de Patience, n’est-ce pas ? Votre fille est une bannie de pur souche, pas vrai ?

- Bien entendu que je le sais. Pour ce qui est de nos liens, c’est vraiment ma fille ! Kega et moi-même sommes issus de familles de bannis. Nous sommes des sangs purs sur des générations et des générations ! Vous prétendez que ce n’est pas ma fille ? Vous pensez peut-être que Kega m’aurait trompé ?

- Bien sûr que non ! Je ne doute pas un seul instant que votre épouse aurait eu des relations autre que la votre. C’était juste pour m’assurer d’un point qui vraisemblablement, est toujours inconnu…

- Quel rapport ? Je ne comprends pas vraiment de quoi vous voulez parler…

- Un banni normal, qu’il soit de pur souche ou non, devrait utiliser son don de Patience pour se soigner. Or, ce n’est pas le cas de Mashiro. En principe, ce pouvoir peut s’éveiller dès l’enfance et l’adolescence. Votre fille va entrer dans l’âge adulte. C’est assez préoccupant…

Mon géniteur demeura silencieux. Il savait au fond de lui qu’il n’avait pas tort. Bien au contraire. Il s’était déjà aperçu de ce problème et il n’en avait pas fait cas. Il avait agi en conséquence, m’entraînant plus durement à esquiver les coups les plus mortels. Il fallait dire que je m’en étais très bien tirée cette fois-ci. Kyogi reprenait la parole, d’un ton très froid.

- J’ai exercé ma fille pour pratiquement toutes les situations, quel quelles soient. Je n’ai rien à vous demander si ce n’est de veiller à donner les soins qu’il faut pour notre famille, les Kokujin. Est-ce bien clair ? Si vous avez terminé, je vous conseille fortement de partir. Je vous donnerais l’argent dans la semaine.

Sans demander son reste, le docteur partait, un peu déconfit. Mon père rejoignait son épouse, qui était en train de caresser avec tendresse mes longs cheveux violets. J’étais endormie, enveloppée dans des draps propres, habillée d’une chemise de nuit longue et blanche. Elle s’était occupée de moi, veillant à mon confort. Ses yeux étaient toujours brillants de larmes. A peine avait-il posé le pied dans ma chambre, elle se levait et se précipitait sur l’homme, étant la proie à l’excitation.

- Kyogi ! Je ne veux plus qu’elle soit la cible d’autres personnes ! Je ne veux pas non plus qu’elle aille chez les exterminateurs ! Je ne tiens pas à ce qu’elle meurt ! C’est notre seule enfant ! Kyogi ! Je t’en supplie... Kyo…

- Kega, calme-toi et écoute-moi ! Il ne lui arrivera plus rien. Dès ce soir, j’irais voir ce qu’il en est de cette histoire. J’ai eu les aveux de Mashiro. Elle a été attaquée et n’a eu d’autre choix que tous les tuer. Elle était en légitime défense. Quoi que l’on fasse, il y aura un procès.

- Elle… Non… Je… Balbutia-t-elle, tremblante.

- Elle devra témoigner sa version des faits. De toute façon, c’est la seule survivante. Tout va bien se passer. Elle ne s’est jamais attaquée aux autres sans une raison valable. Dit-il d’un calme olympien.

- J’espère que tu dis vrai… Murmura-t-elle d’une voix faible.

- Douterais-tu de moi ? De ton propre mari ? Tu sais pourtant bien que j’ai toujours fait ce qu’il fallait pour que vous ne manquiez de rien. Tout ce qui m’importe pour l’instant, c’est que vous soyez toutes les deux en bonne santé. Mashiro reprend des forces et elle n’est pas en danger. Dit-il en la regardant dans les yeux.

- Je ne doute pas de toi et je veux te croire. J’ai si peur pour vous deux… Fit-elle en levant légèrement la tête vers l’amour de sa vie.

En guise de réponse, Kyogi déposa un doux baiser sur les lèvres de Kega, la rassurant en faisant ce geste. Je les enviais tous les deux, ils s’entendaient si bien et pas une seule fois ils se sont séparés. Un amour inébranlable et le fruit de leur union n’était autre que moi, une demoiselle qu’ils devaient faire constamment attention, étant encore trop impulsive. Ils étaient pour moi une source d’inspiration, un modèle et en même temps, il y avait certaines choses que je n’aimais pas. Je les adorais et pourtant, j’ai l’impression que je ne leur ai pas vraiment montré combien je les appréciais.
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MessageSujet: Re: Un doux rêve peut devenir un horrible cauchemar…   Un doux rêve peut devenir un horrible cauchemar… EmptyMar 7 Avr 2009 - 16:21

X] Affectation chez les exterminateurs

Spoiler:


C’était l’incompréhension totale dans cette affaire où il y avait eu quinze morts. Etant dans l’incapacité de me déplacer, car j’étais clouée sur mon lit à cause de mes blessures, des exterminateurs et des dirigeants de plusieurs castes sont venus m’interroger. Je leur racontais tout en détail, hormis quelques passages dont je ne révélais pas le pouvoir de Hakanai et ma seconde personnalité. Déjà que j’étais considérée comme une folle, je ne voulais pas qu’on m’enferme pour de bon. Ils notaient tout, même mes réactions. J’avais un gros avantage : mes yeux étaient clos et on ne pouvait pas déceler la moindre émotion. Mon père m’avait appris à jouer la comédie et rester maître de soi. J’avais été très bien entraînée. L’un des hommes ne croyait vraiment pas que j’arrivais à voir avec mon esprit et me mettait à l’épreuve.

- Vous dites qu’ils vous ont mise au "défit" et vous aurez donc fermé les yeux, vous entraînant à voir avec votre esprit et non avec vos yeux ? Demanda un des hommes qui était relativement jeune, à peu près de mon âge.

- C’est ce que j’ai dit. Dois-je le répéter encore une fois ? Vous êtes vraiment sourd ma parole…

- Espèce de…

- Du calme vous deux ! Je te rappelle qu’elle est assez fatiguée et qu’elle ne doit surtout pas s’agiter. Mademoiselle, nous ne sommes pas sourds, simplement que cela nous étonne que vous puissiez voir sans vos yeux.

- Je n’en doute pas. Comme tout le monde avait peur de mes prunelles, j’ai décidé de faire autrement. Posez-moi des questions simples. Allez-y. Dis-je d’un ton calme.

- D’accord. Un jeu d’enfant ? Savoir quel chiffre avec les doigts. Maintenant vous pouvez dire… Commença-t-il d’un air plutôt fier.

- Vous êtes drôle ! Comment pourrais-je voir à travers votre corps si vous mettez la main dans votre dos ? Je n’ai pas la faculté de voir à travers les choses ! M’exclamais-je en l’interrompant.

- Que…

- Jeunot ! Tu me prends vraiment pour une pauvre demeurée ? Vous êtes cinq hommes dans la pièce. Mon père est appuyé contre le cadre de la porte à nous écouter et à nous observer. Vous avez tous des capes noires, deux d’entre vous ont un chapeau. Tu es le plus jeune du groupe, un pauvre petit novice qui ne croit absolument pas à mes dires et qui n’a envie que d’une chose : m’enfermer à vie dans le Parquage !

- C’est assez facile de dire tout cela ! Nous sommes en hiver et tu peux entendre les timbres de voix, donc savoir combien nous sommes et qui est plus âgé ou plus jeune ! Tu connais aussi les habitudes de ton père ! Dans les castes où nous sommes, tu as remarqué que nous avons tous une cape noire !

- Mais tu vas la fermer pauvre blondinet aux yeux gris sans cervelle ? Fis-je en me levant et en l’empoignant par le col de sa veste.

Grand silence. J’avais exactement décrit deux points physiques et sans ouvrir les yeux. Ils avaient eu leur réponse. Le blondinet était stupéfait et m’observait avec des yeux ronds. Je tremblais, ne tenant plus sur mes jambes. Il me rattrapa par la taille, m’empêchant que je m’écroule. Je ne bronchais pas, malgré mon antipathie envers ce pauvre imbécile. Il m’évitait de me faire plus mal. Mon paternel n’avait pas bougé un seul instant, sachant que j’étais apte à me défendre. Cependant, il se délogeait de l’endroit où il se trouvait et alla me récupérer, pour m’installer dans mon lit. Comme personne ne disait rien, je reprenais la parole, étant plus calme que précédemment.

- C'est des personnes comme toi qui m’ont valu cet état. Ils me détestaient et ont profité de ma faiblesse pour m’éliminer. Je n’ai peur de rien, ni de personne. La seule chose que j’ai à dire c’est que je ne suis aucunement coupable. Maintenant que j’ai tout raconté, vous pouvez tous partir et me laisser. Merci et adieu. Fis-je en me tournant sur le côté, les ignorants totalement.

Mon géniteur les amenait à l’extérieur, allant parler des autres formalités. Une fois que la porte fut refermée, je relevais légèrement la tête et je murmurais doucement le nom du papillon, afin qu’il vienne me voir. Ce dernier alla se poser sur ma main, agitant ses antennes et m’observait avec ses petits yeux globuleux. J’ignorais encore ce qu’il allait me tomber sur le nez. Qu’allait-on me dire ? Etais-je coupable ou non ? Hakanai me fit une remarque par rapport à ce que j’avais dit plus tôt. Je n’avais peur de rien, ni de personne. C’était faux évidemment. J’avais peur de quelque chose… De plusieurs choses même. De quoi ? Je ne le révélerais jamais parce qu’on pourrait s’en servir contre moi bien plus tard. Même à des personnes en qui j’ai confiance je ne leur ai jamais dévoilé. J’ai tant de secret que je garde et que je garderais pour moi, c’est indéniable. Pendant plusieurs semaines je n’avais pas de nouvelle de cette affaire. J’avais une épée de Damoclès au-dessus de la tête et ça, je n’aimais pas du tout. Un soir, alors que j’étais dans la bibliothèque, faisant des recherches personnelles, mon père entrait dans la pièce, accompagné des mêmes hommes que la dernière fois. Fronçant les sourcils, je me levais tout en refermant mon livre. Ils me saluèrent et j’en faisais de même. C’est alors qu’ils m’annonçaient le verdict que j’attendais depuis si longtemps.

- Mademoiselle Kokujin Mashiro, fille de Kokujin Kega et Kyogi, vous avez été innocentée pour l’affaire du carnage dont on vous inculpait. Vous étiez en légitime défense et aucun reproche ne vous a été déclaré.

Sans dire quoi que ce soit, je les saluais de nouveau, en guise de remerciement. Pensant qu’ils allaient repartir, je m’étais assise sur ma chaise, reprenant ma lecture. Ils restèrent encore là et se regardaient, comme s’ils avaient encore autre chose à me dire, mais qu’ils ne savaient pas comment s’y prendre. Ce fut le plus jeune, le petit blond que je trouvais vraiment andouille qui prenait la parole.

- Suite à une décision des dirigeants des castes, nous voudrions que vous deveniez un exterminateur. Votre père a donné son accord, il ne manque plus que le vôtre.

J’étais médusée. Je refermais d’un coup sec le bouquin et je tournais la tête vers le groupe, complètement éberluée. Je n’en croyais pas mes oreilles ! J’allais être une exterminatrice ? Moi ? C’était une mauvaise plaisanterie ? D’autant plus que je venais d’avoir la majorité il y a quelques jours. J’étais vraiment écœurée. Sans montrer une quelconque autre émotion, je leur demandais d’une voix assez détachée.

- Je suppose que ma mère a donné son accord à contrecœur ? Vous avez fait exprès d’attendre que j’ai la majorité pour que vous puissiez me donner un boulot ? Vous auriez fait la même chose si on m’avait déclaré coupable, n’est-ce pas ?

- Pas le moins du monde, mademoiselle. Nous ne sommes pas aussi ignobles que vous le prétendez...

- Vous êtes suffisamment tordus pour que vous le fassiez, sales menteurs !

- Mashiro ! Surveille ton langage ! Tu n’es pas obligée d’accepter. Tu peux prendre du temps pour réfléchir. Ils se sont concertés et ont trouvé en toi des qualités qui sont primordiales pour être un exterminateur. C’est une chance unique pour toi. J’aimerais que ta réponse soit favorable. Si ce n’est pas le cas, tu sais très bien ce que ta mère et moi penserions de toi.

Déshonneur, lâcheté… Les pires choses que l’on puisse imaginer. Je n’apréciais guère cela d’ailleurs. Qu’est-ce que j’allais y gagner ? Et qu’est-ce que j’allais y perdre ? Je ne répondais rien, restant à la même place. Alors qu’ils faisaient demi tour, je me redressais brusquement, faisant presque tomber mon siège. Je prononçais qu’un seul et unique mot qui résumait la suite des évènements.

- J’accepte.

Le plus âgé se retournait et sortait de sous sa veste un papier avec une plume, comme s’il attendait cela depuis le début. Un document où il fallait accepter les conditions probablement. Il posait le tout sur la table, les avançant vers moi. Je m’en saisis et je lisais tout le contenu, cherchant à décrypter un quelconque piège. Si je signais n’importe quoi, je risquais gros. Après avoir bien assimilé ce qu’il y avait d’écrit, je prenais la petite plume grise qui contenait assez d’encre pour une signature. Je griffonnais d’une belle écriture mes initiales et je rendais le tout. Après quoi, il me dit ceci.

- Nous vous attendons demain matin, à six heures. Vous aurez votre première mission. Préparez dès maintenant ce que vous pensez indispensable, tel que vos armes. Bonne soirée.

Ils partirent tous et ainsi que mon père, me laissant seule. Hakanai qui avait tout entendu, m’observait avec un air inquiet. Je restais là, à réfléchir. Tout cela ne présageait rien de bon. Néanmoins, je restais calme, malgré l’envie de tout envoyer valdinguer et de crier ma rage envers ces pauvres manipulateurs. Qu’est-ce que je hais la hiérarchie ! Du moins, je détestais celle dans laquelle je me trouvais. Je préfère nettement celle où je me trouve actuellement. J’avais à l’époque toujours l’impression d’être enchaînée à des liens invisibles, me faisant traiter comme une marionnette, de façon grotesque. Je ne suis rien d’autre qu’une femme qui a besoin de liberté et cette liberté, je la préserve et j’en fais ce que je veux. Même si je dois désobéir, j’irais où bon me semblera.
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Kokujin Mashiro
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MessageSujet: Re: Un doux rêve peut devenir un horrible cauchemar…   Un doux rêve peut devenir un horrible cauchemar… EmptyMar 7 Avr 2009 - 18:56

XI] Mission haut risque

Spoiler:


Le soleil ne s’était pas encore levé que je fus réveillée par Hakanai, me disant que c’était l’heure de me préparer. Sans attendre une seule seconde, je me hissais hors de mon lit. Je m’étirais, baillant en même temps et je me dirigeais dans la salle de bain pour me laver. Mon cher ami restait seul à voler, tournant en rond pendant une vingtaine de minutes. Le plus long pour me laver et me sécher, c’était mes cheveux. Il chantait à tue-tête, pire qu’une casserole. En retournant dans la pièce, je lui jetais une serviette et il fut pris au piège, ne pouvant plus bouger. Je ricanais en le voyant grossir pour atteindre à peu près ma taille, faisant tomber le morceau de tissu blanc.

- Au moins, ça évitera que tu te remettes à réciter des cantiques archi fausses. Fis-je en prenant des vêtements dans une armoire.

- Tu ne connais rien à l’art ! Et tu pourrais éviter de te balader comme ça, tu vas attraper froid ! S’exclama-t-il en reprenant sa forme initiale.

- Ah ah ah ! C’est la meilleure de la matinée celle-là ! Tu n’es pas un humain à ce que je sache et ce n’est pas la première fois que je le fais. Si tu le permets, je prends des habits. Dis-je en allant m’asseoir sur la bordure de ma couchette.

- Tu rigoles ? Ils sont trop courts pour être portés en plein hiver ! Tu es inconsciente ou quoi ? Demanda-t-il en se posant sur ma commode de nuit.

- Hey ! Je vais mettre une cape de voyage et ça tient chaud. Pas de soucis à se faire. Dis-je d’un ton serein.

Alors que j’enfilais ma robe, le petit insecte rouspétait tout ce qu’il savait, me traitant presque comme une gamine de cinq ans. Je mettais mes longues bottes, mes gants, sans oublier le bandeau qui recouvrait mes yeux. J’avais même attaché autour de mon cou une lanière de cuire, une sorte de collier comme avait certains animaux. J’aimais beaucoup les petits accessoires, ça donnait un genre particulier. C’est mon style à moi. Une fois que j’avais tout, mes deux chaînes et ma cape sur moi, je sortais de mes appartements, descendant pour aller manger quelque chose, histoire de ne pas tomber en hypoglycémie. Les domestiques avaient préparé mon petit-déjeuner en avance. C’était une bonne chose, car je ne devais surtout pas être en retard. J’étais très ponctuelle et c’était une de mes qualités. Mangeant rapidement, n’aimant pas rester longtemps sur place, je réfléchissais toujours à la mission qu’on allait me confier. Une fois que j’avais terminé, je partais du manoir, me dirigeant vers la ville.

J’étais bien déterminée à connaître les enjeux, car dans ce genre de mission, il y en avait toujours. Alors que je réfléchissais toujours à d’éventuelles hypothèses, j’étais déjà entrée dans l’enceinte, marchant machinalement. J’arrivais devant les bureaux et je frappais à la première porte qui était face à moi. On m’autorisait à franchir le seuil et je pénétrais à l’intérieur de la pièce. Le vieil homme de la dernière fois était présent, assis derrière sa table de travail. Il me faisait signe de m’approcher, pour qu’on puisse sans attendre, commencer le rapide entretien. J’avançais lentement et je restais debout, patientant qu’il me dise les conditions de cette tâche. Il croisait les mains, me fixant d’un air neutre. Puis, il prit la parole, d’un ton très calme.

- C’est votre première mission et vous devrez faire vos preuves. Si vous échouez, c’est terminé pour vous. C’est la mort sans condition…

- La mort ? C’est vous qui allez me tuer ? Demandais-je, septique.

- Non, pas nous. Eux. Dit-il en montrant des photographies.

Je prenais les trois images qu’il avait poussées vers moi. Il s’agissait de trois hommes, des démons espions pour le compte des anges et des juges. Je devais les éliminer avant qu’ils ne révèlent d’autres informations sur notre camp. Avant qu’ils ne puissent prendre des informations sur moi, je devais les éliminer immédiatement. J’étais très certainement dans leur registre et que j’étais une cible potentielle. Je gardais bien en mémoire leur visage et je rendais les photographies au propriétaire. Je faisais demi-tour et je sortais en silence, allant faire mon enquête. Ce fut une longue traque qui commençait. J’essayais de collecter des informations, sans questionner qui que ce soit. Je me camouflais entièrement le visage, pour ne pas qu’on puisse me reconnaître. Je ne laissais aucune trace derrière moi, disparaissant immédiatement si quelqu’un avait des soupçons sur moi. Je ne devais que tuer, efficacement et proprement. Pas de délais, mais le plus rapidement possible était le plus préférable. Pendant près de six mois, les recherches ont prolongé. Il m’était très difficile de trouver une piste sûre, sans que je me fasse remarquer et sans tomber dans un piège. Malgré tout, je me retrouvais devant une vieille bâtisse abandonnée, sur le point de s’écrouler si on venait à mettre un tout petit explosif à l’intérieur. Je m’avançais avec prudence, tandis que Hakanai me parlait, me mettant en garde.

- Tu devrais me laisser entrer et explorer les lieux. Je peux servir d’éclaireur si tu veux, cela t’éviterait d’avoir de très mauvaises surprises. Et puis, vu l’état de cette maison, j’ai bien peur que tu n’arrives pas à ressortir indemne… Commençait-il, voletant devant moi.

- Vas-y alors… N’hésite pas à hurler les informations. Il n’y a que moi qui peut entendre… Murmurais-je dans un souffle.

Sans attendre, il s’introduisait à l’intérieur, parcourant les pièces le plus discrètement possible. Pendant son exploration, je restais à attendre devant le pavillon, observant les alentours, guettant une arrivée d’une personne quelconque. C’est à ce moment-là qu’il m’appelait en criant, disant que je pouvais venir doucement. Ils étaient tous les trois dans un vieux salon, discutant d’une voix normal. Il y avait des dossiers sur la table, sûrement sur certains démons et bannis qui étaient fichés dans le camp du Bien. Je marchais d’un pas feutré, faisant attention à ce que le plancher ne grince pas sous mes pieds. Je faisais des signes discrets à Hakanai, pour qu’il fasse diversion pendant que moi, je les attaquais sans bruit. J’entendais quelques bribes de leur conversation et certaines informations avaient l’air très intéressant.

- Nous avons que peu de temps devant nous pour revenir au Palais de Justice. Vous savez fort bien que les dirigeants de castes s’impatientent pour recevoir les documents. Si nous sommes pris pour cette mission, nous sommes perdus. Je demanderais à ce qu’on arrête l’espionnage. Beaucoup de personnes nous soupçonnent de trahison depuis quelques temps…

- Je suis entièrement de ton avis. Si ça se trouve, quelqu’un est déjà sur notre piste et va tout faire pour nous éliminer à l’heure qu’il est. Même si c’est pour une bonne cause, je n’aime pas vraiment ce genre de situation. A chaque instant on risque notre peau. Franchement, être tué ne me plait pas du tout.

- Quel trouillard tu fais ! Nous avons collecté tout ce qu’il fallait et il nous reste plus qu’à aller sur le continent humain. On partira dans quelques heures. Si nous partions à l’instant, on pourrait nous suivre.

- Calmez-vous tous les deux ! Je propose de nous reposer le temps de reprendre des forces. Dans quatre heures, nous nous en irons et adieu le continent mutant ! J’espère que cela vous convient…

Sans perdre une minute, je baissais ma main pour indiquer que c’était le moment pour lui d’apparaître. Il ne fallut pas longtemps pour lui de semer la panique. Il arrivait tranquillement devant les trois hommes et grossissait en quelques secondes, les faisant reculer. Ils ne comprenaient pas ce qu’il se passait et ils ne s’attendaient pas non plus à un guet-apens. J’étais dissimulée derrière une porte légèrement entre ouverte et je me précipitais sur l’un d’eux, enroulant une chaîne autour du cou. Pour le second, je plantais directement un pic dans la nuque, lui traversant la gorge. L’un suffoquait et l’autre tombait, le sang éclaboussant le dernier encore apte à se défendre. On voyait la peur se lire sur son visage blafard, tremblant de tous ses membres. La mort était proche pour lui et il le savait. Il alla se mettre contre le mur, étant pris au piège, n’ayant aucune issue de secours. J’enfonçais le dard dans celui qui était étranglé, ne lui laissant aucun répit. Le démon me suppliait de lui laisser la vie, me promettant qu’il ferait tout ce que je voudrais. Ce que je voulais, c’était de terminer la mission, à contrecœur certes, mais je le devais. Dans un murmure, je prononçais quelque chose qu’il ne pouvait entendre, mais que mon ami avait parfaitement compris.

- Pardonnez-moi…

Je lançais mes deux armes sur lui, un pieu dans le cœur et l’autre dans la gorge. Il était planté contre la paroi, ne bougeant plus d’un millimètre. Hakanai reprit sa taille initiale et alla se poser sur le sommet de mon crâne. Je me dirigeais vers les dossiers et je les lus, un par un, très minutieusement, collectant des informations sur les personnes qui étaient catalogués. Le dernier, quand je l’ouvris pour connaître l’identité de la personne, parlait de moi. J’étais légèrement surprise, haussant un sourcil. Il y avait mes patronymes, ma description physique, mon lieu de résidence, les armes que je maniais, ma date de naissance, une partie de ma psychologie, mes capacités pour telle et telle chose, le pouvoir que je possédais et enfin, comme si on avait fouiné dans ma vie, mon familier qui n’était autre que Hakanai. Nos regards se croisaient, comprenant que nous étions des cibles pour les anges et les juges. Sauf si ces documents étaient détruits… Sans broncher, je prenais tous les dossiers et je les mettais dans une vieille cheminée qui était encore en état. Je cherchais de quoi allumer un bon feu et en l’espace d’un rien de temps, tout fut consumé. Avant de partir, je ramassais mes armes et je les nettoyais pour enlever le sang. J’avais pris le soin d’avoir emporté des explosifs pour installer de partout dans la planque des trois traîtres. Pas de témoins, pas de traces… Peu après être sortie de la demeure, je m’éloignais avec mon cher papillon, étant sur son dos pour pouvoir avancer plus vite. Un bruit sourd se fit entendre, la baraque volait en éclat, n’étant plus que ruine et poussière.

Ma mission était achevée et je fis un rapport détaillé. Je fus récompensée pour avoir réalisé cette tâche assez délicate. Bien entendu, je n’avais pas tout révélé pour certains points, ne voulant pas avoir des ennuis par la suite. J’étais affectée à bon nombre de missions plus tard et mes parents étaient fiers de moi. Pour ma part, j’éprouvais de plus en plus de dégoût pour ce que je faisais et dans le monde auquel je vivais.
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MessageSujet: Re: Un doux rêve peut devenir un horrible cauchemar…   Un doux rêve peut devenir un horrible cauchemar… EmptyJeu 7 Mai 2009 - 22:07

XII] Réunion chez les plus grands

Spoiler:



Cela faisait trois ans que je travaillais en tant qu’exterminatrice. Mes missions étaient toutes réussies. J’excellais dans ce domaine, l’espionnage. La discrétion était de rigueur dans ce domaine, c’était même primordial. Quoi qu’il en soit, on me félicitait et on parlait souvent de moi à mes parents. J’avais vingt et un ans… J’ai toujours cet âge là ! C’était à quelques mois près ! Enfin bref… On avait reçu une invitation, mes géniteurs et moi, pour une soirée en l’honneur du chef des bannis qui régnait depuis un an sur le continent mutant. Il y aurait aussi d’autres personnes hauts placés. Je ne les connaissais pas et j’allais les rencontrer pour la première fois de ma vie. Une aubaine ? Je ne sais pas en fait… Il fallait donc avoir une tenue correcte. J’avais choisi une superbe longue robe rouge en velours, légèrement fendue sur le côté gauche où l’on pouvait voir ma jambe au teint clair. Sur cette robe, il y avait des manches qui recouvraient les bras jusqu’aux mains, les doigts étant découverts. J’aimais bien ce vêtement, on pouvait voir mes fines épaules. J’avais enlevé les accessoires inutiles comme les bijoux et le bandeau que je ne prenais pas. Je me contentais de fermer les paupières, ne les ouvrant pour rien au monde, même pas pour faire plaisir à ces pauvres bourgeois de pacotille. Pour ma coiffure, j’avais laissé détacher ma longue chevelure et j’avais pris mes deux mèches qui étaient en fait ma frange, j’en faisais deux tresses et je les nouais derrière ma tête. Je trouvais cela très joli. Après m’être soigneusement préparée pour la cérémonie, je disais à mon cher compagnon de rester et de m’attendre. Je ne voulais pas qu’il vienne et puis, je ne risquais rien. Je descendais vers le hall d’entrée et je rejoignais mes parents qui m’attendaient tous les deux devant les portes. C’est dans le silence le plus complet que nous nous étions rendus dans la demeure : le Temple Maudit.

Bien avant que l’on ne parte de notre cher manoir douillet, mon père m’avait mis en garde sur ma conduite, que je devais être décente et patati et patata… D’un air lasse, je lui avais répondu qu’il n’avait pas à s’en faire, je me tiendrais bien à carreau. Il était confiant et il savait que j’étais honnête, mais il craignait que quelque chose tourne mal et que je sois en plein dedans. Je m’arrêtais devant l’édifice, le contemplant de toute sa hauteur. Des végétaux de partout, du lierre et d’autres plantes recouvraient les façades, d’innombrables fenêtres poussiéreuses étaient sur les murs. On distinguait de la lumière qui provenait de l’intérieur. Malgré ce qu’on pouvait penser, j’étais attirée par ce lieu, même si l’aspect n’était pas des plus réjouissants. Nous, les Kokujin, entrions après avoir été annoncés. Ce qu’il y avait dans ce temple, c’était tout autre : il n’y avait aucune trace de poussière, tout était propre et magnifique. Des décorations florales, des tables avec des denrées et des boissons, des convives aussi étranges les uns que les autres. Mes sourcils se levèrent légèrement, montrant mon étonnement. Il y avait de quoi ! Je ne m’attendais pas à voir autant de monde et surtout une ambiance comme celle-ci. Il y avait même une mélodie qui s’élevait plus loin dans la pièce. Du clavecin ! J’adore cet instrument ! Je me sentais bien et je souriais de bon cœur. Ma mère m’observait et remarquait aussitôt pourquoi j’étais si enjouée. J’avais appris à en jouer, mais malheureusement, je ne sais pas si j’arriverais encore à toucher ne serait-ce un clavier de ce sublime objet. Depuis que je suis devenue une juge, je n’ai pas réussi à mettre la main sur un seul clavecin. Passons…

C’est à partir de là que plusieurs personnes arrivaient, habillés de costumes splendides, un air calme, ne montrant aucune expression sur leur visage. J’en faisais tout autant, mais j’avais les yeux fermés, étudiant qu’avec mon esprit. Je faisais la connaissance de Senritsu Yoake le Patriarche des Damnés et de Lucifer le Dirigeant de l’Eden du Supplice. Un jeune homme était aux côtés du démon, un autre ange déchu. Tous les trois marchaient d’un pas lent et saluèrent les invités en faisant un signe de tête. Tous s’inclinèrent à leur passage et quand ils arrivèrent enfin devant notre famille, nous en faisions de même.

- Bien le bonsoir Kyogi Kokujin. C’est un immense honneur pour nous de vous voir à ma réception, accompagné de votre épouse et de votre fille. Madame, mademoiselle. Je suis Senritsu Yoake. Ravi de vous rencontrer. Disait-il d’un ton serein.

- Bonsoir Monseigneur. Nous aussi, nous sommes enchantés d’avoir été conviés à cette cérémonie. Voici ma femme Kega et ma fille unique, Mashiro.

Je me courbais, ma mère en faisait tout autant. Elle souriait, le visage illuminé, heureuse de pouvoir rencontrer le nouveau chef de notre race. Etrangement, je n’arrivais plus à me souvenir de l’ancien, comme s’il n’avait jamais existé durant mon existence. Je ne l’avais jamais vu non plus. Seule chose qui me restait en mémoire, c’était un monstre, un simple dictateur qui ne méritait plus de vivre. Kyogi avait caché durant des années sa haine envers cet homme et protégeait sa famille pour ne pas qu’elle soit en danger. Sa famille, c’est-à-dire, Kega et moi. Reprenons donc… Ce qu’il m’avait le plus frappé dans la physionomie et la psychologie de l’empereur, c’était son charme et son côté terrifiant. Il était si calme… Il avait l’air d’être quelqu’un ayant un bon cœur… Mais cela ne tournait pas rond, parce que pour moi, je le savais intérieurement, il n’avait aucun sentiment, son cœur était nappé par les ténèbres, son âme dévorée par le mal et l’obscurité. Il m’impressionnait et j’en avais presque la chair de poule. Ses yeux étaient vairons, mais cela n’empêchait pas d’être séduisant, loin de là. J’avais une irrésistible envie de m’approcher de lui, mais en même temps, je me méfiais. Je restais à l’endroit exacte où je me trouvais, ne montrant aucun sourire, aucune émotion, n’étant pas du tout à l’aise devant ce genre de personnage. C’est alors que Lucifer se présentait à son tour et ainsi que le jeune démon qui était à ses côtés.

- Bonsoir à vous. Je suis Lucifer, Dirigeant de l’Eden du Supplice. Voici Aëschmel, mon fidèle disciple.

Le dénommé Aëschmel faisait un bref signe de tête, tandis que Lucifer faisait un baisemain à ma mère et à moi. Je n’en revenais pas. Cet être qui autrefois, était un ange, était et est toujours aussi… Beau. Sa chevelure d’argent qui brillait à la lumière, ses yeux bleus d’acier où on avait l’impression qu’on allait s’y noyer dedans, ses ailes si sombres et si mirifiques, son visage si fin et androgyne… Devant moi, j’avais deux personnes mystérieuses et charismatiques, j’étais un peu troublée. Je ne savais plus comment réagir. Et puis, il y avait Aëschmel qui me toisait du regard, comme s’il fallait se méfier de moi. Cette pression qui se trouvait là me suffoquait, j’avais envie de fuir et de faire sortir ce trop plein d’émotion que j’avais intérieurement. Comme si on avait en partie exaucé un de mes souhaits, Lucifer demanda à son disciple de nous laisser discuter tranquillement. Sans sourciller, il s’éloignait, se dirigeant vers un autre groupe de personnes. Moi qui était assez blanche de peau, j’étais encore plus pâle que d’habitude, mais je faisais genre que tout allait bien.

- Nous avons beaucoup entendu parler de vous, Mashiro. C’est si rare de voir quelqu’un de votre trempe et qui plus est, vous êtes admirable. Disait l’ange déchu.

- Vous êtes trop aimable, monsieur. Je ne mérite pas autant d’éloges, sans vouloir être modeste. Je ne fais que mon devoir et je fais toujours de mon mieux pour accomplir les tâches qu’on m’attribue.

- Trois ans que vous êtes à mon service et vous êtes si jeune. Une femme telle que vous dans mes rangs, c’est si rare.

- Ce sont mes parents qui m’ont formé. Mon père m’entraînait pour le maniement des armes et pour les combats, sans oublier les tactiques et tout ce qui va avec. Ma mère m’instruisait pour que je puisse écrire, parler, m’apprendre les bonnes manières. Comme vous pouvez le constater, je n’ai manqué de rien et je ne regrette point ce que j’ai eu durant mon enfance.

La fin n’était pas tout à fait vraie. Certaines choses qu’il s’était passé quand je n’étais encore qu’une enfant, ne m’avait pas rendue la vie facile et je n’étais pas bien dans ma peau. Cela me faisait penser à Himitsu. Je ne l’avais plus vu depuis un moment. Avec mes missions à répétition, je n’avais guère le temps pour me consacrer aux autres. Mon esprit remarquait que mes parents étaient ravis lorsque j’avais prononcé ces mots. Yoake et Lucifer, quant à eux, restaient toujours de marbre. Ils étaient sûrement intrigués par le fait que je ne puisse pas utiliser ma vue. Je demeurais silencieuse, pendant que les "adultes" - oui, je ne me considère pas comme – discutaient par rapport à moi et ma formation, du moins tout ce qui touchait à cela. Je me perdais dans mes pensées, me demandant ce que j’allais bien pouvoir faire dans l’avenir. Continuer à vivre alors que je ne me sentais pas bien, je m’en rendais malade. Je commençais à avoir le tournis et je savais que je n’allais pas tenir bien longtemps dans cette atmosphère qui était insoutenable. Alors qu’ils étaient toujours en pleine conversation, je les coupais, ne pouvant plus attendre.

- Veuillez m’excuser, mais permettez-moi de me retirer. Je reviens dans quelques minutes. Faisais-je en m’inclinant poliment.

Après quoi, j’allais vers la sortie, voulant m’oxygéner un peu. J’étais devenue blanche comme la neige par temps d’hiver. Je sentais que j’allais encore faire une crise et ça, je le redoutais plus que tout. A dix ans, j’avais commencé, c’était la toute première. A dix-sept, presque dix-huit, j’en avais fait une seconde. J’avais l’impression que l’écart était moins grand à chaque fois. J’appréhendais la venue de ce second moi. Etant si perturbée, je n’avais pas entendu mon paternel venir et mettre une main sur mon épaule. Je me retournais vivement, prête à frapper, mais au dernier moment, je me retenais. Il n’avait pas bougé d’un millimètre, n’éprouvant aucune peur, même si j’allais le taper. Il avait seulement retiré sa main et me fixait d’un air neutre.

- Qu’as-tu donc pour réagir de cette façon ? C’est si inhabituel de ta part d’avoir un tel comportement. Serais-tu malade ?

- Je… Pardon, mais je ne suis pas coutumière du fait pour ce genre de rencontre. J’ai dû faire mauvaise impression… Navrée…

J’étais parcourue de tremblements et mon père avait tout de suite compris que je risquais fort d’avoir une crise comme il avait vu à mes dix ans, après que j’ai tué ce pauvre petit juge. Il prenait mon visage entre ses mains et m’embrassait sur le front, voulant m’apaiser avec ce geste. C’était si rare qu’il prenait soin de moi de cette façon-là. Il ne m’avait pas souvent embrassé ou câliné, mais le peu de fois où il le faisait, c’était pour me réconforter. Il me montrait qu’il pensait à moi, même si on croyait le contraire. Peu à peu, je reprenais des couleurs, étant beaucoup moins blanche, ayant les joues légèrement rosies. Je ne savais plus où j’en étais, mais cela n’avait plus vraiment d’importance. Il me prenait la main et m’emmenait me balader plus loin. J’observais le ciel avec lui, les astres étaient si beaux et si envoutants. J’ouvrais lentement mes paupières, pour la première fois depuis trois ans. Au départ, c’était assez flou, mais je m’habituais très rapidement. Ma vision était redevenue comme avant, je n’arrivais plus à voir dans mes angles morts, ni derrière moi. Kyogi qui était juste à côté de moi, avait remarqué que j’avais ouvert les yeux. C’était entre nous alors je ne craignais rien. Nous étions tous les deux ensembles, nous ne parlions pas et pourtant, nous nous comprenions. C’était ça la relation père-fille. Le silence qui me berçait fut interrompu par des pas légers. Je baissais les paupières, recouvrant mes prunelles afin qu’on ne puisse pas les voir. Kega et Lucifer venaient vérifier si tout allait bien.

- Mashi-chan ? Demanda-t-elle en s’avançant vers moi.

- Maman ? Lui répondis-je sur le même ton de l’interrogation.

- Tu t’es absentée depuis un moment et ton père qui t’a rejointe… Je me faisais du souci pour vous deux…

- Pardon, je ne me sentais pas très bien. Je vais mieux maintenant, pas d’inquiétude à avoir. Fis-je en faisant un grand sourire.

Je souriais avec sincérité, rassurant ma créatrice. Elle prenait mes mains, les mettant dans les siennes. Je la dépassais de quelques centimètres à peine, alors que, comparé à mon père, j’étais plus petite. L’ange déchu qui avait accompagné ma mère, n’avait pas prononcé une parole et se contentait d’observer. Je ne sais pas si c’était le fait que mes lèvres s’étaient étirées pour dessiner un sourire, mais Lucifer avait l’air plus doux vis-à-vis de moi. Etait-ce mon imagination ? Peut-être… En tout cas, il s’approchait encore de moi et me disait ses paroles.

- Que la lumière vous guide et que vous puissiez accomplir vos devoirs.

- Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour vous satisfaire. Dis-je en m’inclinant.

Après un bref salut, il faisait demi-tour et retournait à l’intérieur du Temple. Nous le rejoignions après. A cette soirée, il n’y avait que peu de femmes, donc pour danser, il n’y avait pas grand monde qui le voulait. Imaginez un peu deux hommes ensemble. J’aurais bien ri. Il y avait au total une dizaine de duos sur la piste, dont mes parents. Moi, je ne prenais pas part à cela, pas que je n’aimais pas danser, mais je ne le désirais pas. J’avais refusé toutes les invitations. Yoake et Lucifer ne m’avaient pas proposé, ils ne devaient pas être de nature à s’amuser et d’inviter les demoiselles. C’était fort dommage, car avec le charisme qu’ils possédaient, beaucoup d’entre elles seraient tombées à leurs pieds. La soirée fut longue, mais tout se passa pour le mieux. Mes parents et moi-même partirent assez tard, retournant dans notre petite chez nous.
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MessageSujet: Re: Un doux rêve peut devenir un horrible cauchemar…   Un doux rêve peut devenir un horrible cauchemar… EmptyLun 1 Juin 2009 - 22:54

XIII] La carte du destin

Spoiler:


Je suffoquais encore et toujours dans cette vie qui resserrait un peu plus les liens invisibles. Mon esprit me martelait de coups, provoquant des migraines à n’en plus tenir. J’étais dans ma chambre, à genoux, recroquevillée sur moi-même. Hakanai se demandait bien ce que j’avais. Mes cheveux tombaient devant moi, me recouvrant entièrement le visage. Je soutenais mon ventre avec mes bras, mes mains accrochées à ma robe au niveau des côtes. J’avais les yeux grands ouverts, ne voyant rien d’autre que le plancher. Enfin, je ne distinguais pas grand-chose, ayant le regard vague. La sueur coulait lentement sur mon front et mes tempes, la respiration haletante. Je repensais au chef des bannis, à Lucifer et ses paroles, à mon père qui était venu me voir. J’étais complètement bouleversée. Je tremblais, parcourue de spasmes de toutes parts, ne pouvant plus bouger de là où je me trouvais. Je pressentais l’arrivée de ce démon qui était en moi, ce double qui me connaissait, cet être qui était une partie de mon âme. C’était si réel… Alors que ce n’était que le fruit de mon imagination. Pourtant, je l’entendais m’appeler, sa voix résonnait comme un écho.

- Mashiro… Que t’arrives-t-il ? Tu ne te sens pas bien ?

- Co… Comment voudrais-tu que j’aille bien… Avec toi qui apparaît à chaque fois ? Demandais-je dans un souffle.

- M’as-tu vu au moins ? Non, tu ne sais pas à quoi je ressemble…

- Te voir me donnerait envie de vomir… Je préfère que tu partes en vitesse… Fis-je en fermant les yeux.

- Ma pauvre chérie… Tu ne pourras m’échapper aussi facilement. Tu vas devoir faire face à moi.

Sans que je puisse faire quoi que ce soit, je me retrouvais plongée dans les ténèbres. Tout était noir et froid. J’avais la chair de poule et je manquais d’air. Il n’y avait rien dans cette obscurité angoissante. Pourtant, j’arrivais à apercevoir une forme un peu plus loin devant moi. Il y avait une silhouette qui était à genoux, les bras croisés, comme moi. La seule différence c’est que cette personne était légèrement relevée, attachées par des chaînes. Cet être possédait des cheveux violets, ternis par le temps, mais aussi bien plus courts que les miens. Ses vêtements étaient déchirés et sales, ne restant pratiquement rien de tissus. Ses poignets étaient enfermés dans des bracelets de fer lourd, des pointes ressortant tout autour et des pierres faisaient office de poids pour que les forces soient plus rapidement usées. Je voyais que cette "chose" n’avait que la peau sur les os. Je ne voyais pas son visage, je n’arrivais qu’à discerner un œil blanc et brillant qui m’observait. J’avais le cœur battant, j’avais mal et je voulais que cette souffrance disparaisse immédiatement, que tout soit terminé.

- C’est le sort qui t’attend si tu ne changes pas. Tu aimerais être torturée et être enchaînée à vie dans le Parquage ?

- Non… Jamais je n’y serais… Je ne serais jamais comme toi… Fis-je dans un murmure presque inaudible.

- Pourtant, c’est ce qu’il t’attend si tu ne m’écoutes pas, Mashi-chan…

- Ne m’appelle pas comme ça ! Hurlais-je de toute la puissance de ma voix.

Je me levais rapidement et je soulevais une chaise pour la lancer sur cette "chose" qui n’existait pas. Le mobilier passait au travers, sans que ça ne lui fasse quoi que ce soit. Je titubais et je m’écroulais sur le sol, ayant le tournis. Je respirais de façon très forte, la bouche grande ouverte, essayant de m’oxygéner comme je le pouvais. J’entendais résonner les chaînes auxquelles mon double était attaché. Je frissonnais davantage, paralysée par la peur. Rester enfermée ne m’enchantait guère, ce futur qui risquait d’être mien me terrifiait. Je percevais le fredonnement de la chanson que cette folle m’avait fait entendre, lorsque j’avais dix ans. Je relevais la tête et elle me fixait toujours, n’ayant pas bougé d’un pouce. Elle se remit à parler, de façon plus douce et moins sinistre.[/font]

- Enfuis-toi de ce monde que tu hais, cherche la voie qui t’amènera au bonheur. Si tu réussis, jamais plus tu ne me reverras.

Cela fut les dernières paroles que j’entendis. Sa vision disparut tel un fantôme et je ne la revis plus. Mon corps se sentait lourd, tellement que je m’allongeais sur le plancher, regardant le vide. Hakanai s’approchait de moi et volait au-dessus de ma tête, m’appelant pour savoir si j’étais en vie. Je ne répondais pas, je ne bougeais pas, comme si j’avais déjà sombrée dans la plus profonde noirceur qui puisse exister sur ce monde : la mort.
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MessageSujet: Re: Un doux rêve peut devenir un horrible cauchemar…   Un doux rêve peut devenir un horrible cauchemar… EmptyJeu 9 Juil 2009 - 14:03

XIV] Rébellion

Spoiler:



Pendant plusieurs jours je n’avais pas quitté ma chambre, restant assise à côté de la fenêtre qui restait irrémédiablement fermée. Je ne mangeais plus, je ne dormais plus. Mes parents ne pouvaient pas entrer et ils se demandaient bien pourquoi. J’avais l’air d’un zombi quand je me regardais dans la glace. Déjà que j’avais la peau très claire, elle était encore plus pâle que d’habitude. Des cernes étaient apparues sous mes yeux. J’avais perdu du poids et je ne m’étais pas entraînée depuis cette fameuse soirée chez Senritsu Yoake. Hakanai me réprimandait parce que je négligeais ma santé. Je me lavais, je m’habillais, je me coiffais, mais rien de plus. Je n’avais plus fait une seule mission non plus. Mon père s’était très certainement arrangé pour dire que je n’étais pas au meilleur de ma forme et que j’avais besoin de repos. Un soir, je ne sais pas pourquoi, mais je me suis mise enfin à sortir de mes appartements. J’ouvrais lentement la porte, prenant soin de ne pas la grincer. J’avançais d’un rythme lent, faisant craquer de temps à autre les lattes de bois qui servaient de sol. Par moment, il y avait de longs tapis sombres qui étouffaient mes pas. Je m’aventurais dans les couloirs, connaissant les moindres recoins de cette immense demeure ou presque. Je n’avais pas entièrement visité les sous-sols, car je n’avais pas accès à toutes les salles. Je descendais les marches des escaliers en pierres grises, me soutenant à la rampe qui était fixée au mur, étant trop chétive pour rester correctement debout. Une fois en bas, je me dirigeais vers le grand salon et je m’arrêtais nette. J’entendais les voix de mes créateurs qui discutaient avec une voix qui ne m’était pas inconnue. C’était celle du vieil homme qui m’avait donné ma première mission et les suivantes.

- … Je sais que ce n’est pas le meilleur lieu pour les garder, mais nous devons les laisser quelques temps dans vos sous-sols, surtout qu’ils sont assez nombreux.

- Je n’aime pas ce genre de procédures et vous le savez. J’espère que personne n’a vu que vous les ameniez ici.

- Rassurez-vous, personne n’est au courant. J’ai fait en sorte pour que tout se passe comme prévu. Il faudra les interroger le plus rapidement possible. Si jamais ça n’en vaut plus la peine, vous savez ce qu’il vous reste à faire…

- Les pauvres… Ils ont l’air si jeune… Les anges et les juges comme eux sont si insouciants… J’ose à peine y croire que nous en avons tués pour la plupart… Commençait-elle, d’une voix assez anxieuse.

- Madame, je ne veux pas vous manquer de respect, mais c’est ce genre de jeunes personnes qui peuvent nous conduire à notre perte ! S’exclama-t-il de façon très autoritaire.

- Veuillez vous adresser sur un autre ton quand vous parlez à mon épouse ! Si vous n’avez plus rien à dire, vous savez où se trouve la sortie. Bonsoir. Dit-il d’un ton sec et froid.

Je sentais que je risquais d’être découverte si je restais ici. Je me dirigeais vers un autre couloir et je m’y camouflais dans l’obscurité la plus complète. Je distinguais cet homme qui se chargeait des affaires les plus sombres de notre camp. Il faisait partie des membres qui tuaient les ennemis et interrogeaient les prisonniers. Des prisonniers, les premiers que je pourrais rencontrer sont ici. Non, le premier était ce petit juge que j’avais tué de mes propres mains. Je devais faire quelque chose. Je ne pouvais pas rester là sans rien faire, en ayant entendu leur conversation. C’était ça ma voie ? Devenir un traître à mon camp ? A cette idée, je me sentais mieux, plus légère, moins malade. Maintenant, j’avais repris goût à une nouvelle existence. J’avais même terriblement faim. Mon ventre grognait tant qu’il pouvait. Je sortais de là où je me trouvais et je passais devant la pièce où étaient mes parents qui ont dû faire de sacrés yeux. Arrivée dans la cuisine, je prenais tout un tas de victuailles et je mangeais comme une ogresse. Je devais reprendre des forces coûte que coûte. Il ne m’avait pas fallu bien longtemps pour retrouver mon énergie, même si je n’avais plus dormi. Je faisais exprès de m’entraîner dans les sous-sols, seule, essayant de trouver des indices pour savoir dans quelle salle où étaient enfermés ces êtres du Bien. Ma mère ne faisait pas partie des castes militaires et n’était pas non plus une mercenaire ou une guerrière. Elle était classée en tant que civile, femme au foyer. Elle possédait des pouvoirs et pouvait se défendre, mais en aucun cas, elle avait levé la main sur quiconque pour faire le moindre mal. Mon père était différent. Il appartenait à une caste et avait déjà assassiné bon nombre de personnes. Il était bien plus dangereux. C’était lui que j’avais pris pour cible, le surveillant de ses moindres faits et gestes. Il m’a fallu une semaine pour trouver ce que je cherchais. Le numéro du cachot et les clefs qui ouvraient les portes.

Alors qu’il faisait bien nuit, je prenais mes chaînes, me drapais d’une cape noire et je descendais en silence dans les souterrains. Je restais la plus silencieuse possible, ne voulant pas me faire repérer. J’étais devant la lourde porte de métal qui était l’unique entrée des sous-sols, je l’ouvrais après avoir fait trois tours dans la serrure et je me faufilais à l’intérieur. Il y avait au total huit cachots. J’en connaissais cinq. Les trois autres m’étaient interdits. Les prisonniers devaient être dans le numéro six. J’enfonçais l’objet et un cliquetis se fit entendre. Je poussais lentement et je regardais ce qu’il contenait. J’avançais d’un pas prudent, les prisonniers allaient peut-être se jeter sur moi ou essayer de crier. De Toute façon, on ne pouvait pas percevoir le moindre son, les murs étaient épais. Quand j’arrivais sur les lieux, j’étouffais un cri d’horreur. Ils étaient tous morts, des façons les plus atroces. Ecartelés, brûlés, noyés, éventrés. On lisait sur les visages des juges et des anges la souffrance qu’ils avaient vécue. C’était une véritable boucherie, du sang de partout, des membres coupés et on voyait les boyaux de certains. Il y avait des hommes, des femmes et même des enfants. Ils étaient tous très jeunes. Toute une génération qui fichait le camp. Ne pouvant plus en supporter davantage, je courrais dans mes appartements et je m’y enfermais à double tour. Je fus prise de nausées et je m’effondrais sur le sol. C’est alors qu’un papillon s’engouffra dans ma chambre, grâce à la fenêtre que j’avais laissé ouverte. Le petit insecte était en train de tourner au-dessus de moi, cherchant un moyen de m’aider. Les appels de l’animal éphémère me réveillèrent, étant couverte de sueurs froides. Je levais la main et soufflais ces quelques mots.

- Je vais disparaître de cette vie et je vais en faire une autre… Je serais hors-la-loi chez le Mal et repentie du Bien… Qu’en dis-tu ? Murmurais-je en me levant doucement.

Le papillon semblait content et volait très vite, faisant des cercles du sens des aiguilles d’une montre. C’était son accord. J’allais me laver et me changer, ne voulant plus porter des robes bouffantes en velours. J’avais opté pour un accoutrement bien plus serré et plus excitant, aimant déstabiliser les hommes. Je mis un bandeau, ne voulant plus ouvrir mes yeux, sauf en cas d’extrême urgence. Je préparais minutieusement le plan de mon départ. J’étais prête à tuer ma propre famille que de laisser vivre de tels tortionnaires. Une fois que je me sentais de commencer mon plan d’action, je sortais de ma chambre et j’installais des explosifs un peu de partout dans le manoir. Je parcourrais la demeure familiale de fond en comble, n’épargnant aucun recoin. Je me déplaçais discrètement, faisant attention aux éventuels gardes qui se trouvaient dans les couloirs. Une fois que je fus certaine que toutes les bombes étaient branchées, je sortais à la hâte et je m’éloignais le plus vite possible, me cachant dans les végétations. J’appuyais sur un bouton et les détonateurs s’enclenchèrent. Une gigantesque explosion se fit entendre. Le manoir s’effondra, complètement détruit avec ses occupants, ne restant plus que des ruines. De la fumée s’échappait des décombres, scène assez désolante. Je savais maintenant que les bannis et les démons exterminateurs, ceux qui sont chargés d’éliminer les traîtres à leur camp, allaient venir me chercher dès que l’alerte allait être donnée. Avec tout ce boucan, rien d’étonnant. Je regardais mon seul ami et je fis un hochement de tête. Hakanai grandit et arriva à une taille assez impressionnante pour un tel insecte. Je grimpais sur son dos et nous nous envolions en direction de la frontière.
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MessageSujet: Re: Un doux rêve peut devenir un horrible cauchemar…   Un doux rêve peut devenir un horrible cauchemar… EmptyJeu 9 Juil 2009 - 22:56

XV] La fugitive

Spoiler:


C'est à cet instant que dans mon cœur, une intense douleur vint me déchirer. Quelque chose qui me fit retourner les entrailles. Je me retournais vers le paysage de mon enfance et de mon adolescence. J’avais un peu de remords dans ce que j’avais fait, mais je devais oublier, ne plus me préoccuper de ce genre de détail. Je mis la capuche de ma cape noire sur la tête et je restais silencieuse tout le long du chemin. A peine avais-je fait quelques kilomètres, que j’entendis des éclats de voix. Les exterminateurs. Il ne manquait plus que ça. J’avais fait le plus rapidement possible, mais ils ont dû remarquer très vite le désastre causé par mon explosion. Hakanai fit un drôle de bruit et fit bouger ses antennes. C’est alors qu’une voix masculine retentit derrière moi.

- Sale traîtresse ! Arrête-toi ! Tu n’iras pas plus loin ! Tu n’as aucune chance de nous échapper ! Fit un banni en volant à dos d’oiseau géant.

L’homme avait une épée brandit vers moi et s’approchait trop vite. Sans attendre, je lançais mes chaînes vers mon adversaire et je lui bloquais les bras. Nous volions tous les deux, côte à côte et nous nous donnions des coups. Il était difficile de combattre sans perdre l’équilibre et tomber dans le vide, mais j’arrivais à rester sur l’abdomen de mon fidèle insecte. Je parvins à tuer avec une de mes pointes mon assaillant et je blessais l’une des ailes de l’oiseau. Tous deux tombèrent firent une chute libre vers le sol et s’écrasèrent violemment. Par chance, Hakanai et moi n’étions pas blessés. Je pris mon inspiration et je rangeais mes armes. C’est ainsi que je pus m’échapper de mon pays saine et sauve. Malgré tout, durant notre périple, nous devions faire constamment attention pour ne pas se faire repérer par ceux qui étaient de notre camp et ceux qui étaient de l’autre. J’étais une renégate, cible des deux partis. Je pouvais me faire tuer sans être défendue. Finalement, j’avais réussi à passer la frontière sans que je n’aie eu un grave problème. J’étais dans une contrée inconnue, une vie nouvelle qui s’annonçait rude. C’était ma destinée. Le vent soufflait fort, mais je tenais ma cape fermement pour me cacher entièrement. J’étais épuisée, marchant d’un pas lent et monotone. J’étais proche de la ville où les juges étaient nombreux. Je réussis à pénétrer dans la cité sans problème et je me dirigeais vers le Palais de Justice. Je m’étais renseignée grâce à Hakanai qui était parti en éclaireur, quelques heures plus tôt. C’est là que je m’arrêtais, extenuée. Je respirais assez difficilement, contemplant la grande façade du bâtiment. J’entrais, bien décidée de changer de camp. Un juge me remarqua dès mon arrivée dans le hall et alla m’interroger.

- Bienvenue à toi étrangère. Qui es-tu donc et que viens-tu faire ici ? Nous ne t’avons jamais vu auparavant.

- Je suis venue me repentir de mes actes… Je veux changer de camp…

- De quoi parles-tu ? Dit-il intrigué.

J’émis un soupir emplit de tristesse et j’ôtais ma cape, montrant ma véritable nature, ainsi que mon Aura que j’avais dissimulé. Je sentais les regards se braquer sur moi et les personnes s’écarter de moi en voyant que j’étais une bannie.

- Un espion ?

- Une bannie !

- Prévenez la sentinelle immédiatement !

- Quelle idiote d’être venue dans la gueule du loup ! Tu es cernée !

C’était le chaos le plus total. J’avais les yeux clos et je tournais la tête, observant les personnes qui se trouvaient là. Je baissais légèrement la tête, voyant les armes qui m’entouraient.

- Je voudrais être jugée ici pour me repentir. Je ne désire plus être dans le camp du Mal. Je souhaite faire partie du vôtre. J’aimerais que vous me croyiez, je ne mens pas. Vous qui avez le sens de l’honneur et de la justice, faites un procès en mon nom et ainsi, vous pourrez décider de mon sort. S’il vous plaît, laissez-moi une chance avant de me condamner à mort. Déclarais-je d’une voix forte.

Des chuchotements s’élevèrent de toute part. C’était des paroles de bonne foi, qui n’avaient rien de suspect. Certains étaient de mon avis, d’autres non. La majorité était pour un procès, une minorité contre. Pourquoi tuer sans juger ? Les juges n’étaient pas des barbares assoiffés de sang. C’est alors que je fus conduite dans une des pièces du Palais de Justice.
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