Voyager à travers le temps et l’espace a toujours été le rêve de Ryd. S’évader et tout abandonner, découvrir d’autre monde. Cette forme de magie a toujours fait partie de lui, bien qu’il ne s’en serait jamais rendu compte sans un coup de pouce. On peut pour ainsi dire que la Plume des Mondes lui était destinée et qu’elle n’attendait que sa découverte.
Découverte qui s’avéra involontaire et insoupçonnée, une fois en sa possession il aura tout fait pour la conserver comme si : elle lui avait toujours appartenu, qu’elle n’était rien d’autre qu’une partie de son être.

Le pouvoir de visiter et créer des dimensions, c’est un rêve d’enfant ! Cela suppose la croyance en d’autre monde, ou en tout cas d’autres Zanar qui évolueraient de façon similaires ou complètement différentes. Ryd n’utilise jamais cette faculté, sauf à de rares occasions : Une demande directe et officielle des grands régents du Monde « Zanar ». Il n’y a aucune trace sur Zanar de ce pouvoir et personne (mis à part de grands privilégiés l’ayant découvert) ne le savent … Aucune archive ne contient d’informations sur ce pouvoir qu’il possède … Par ailleurs si il venait à dire « Je peux te faire voyager dans un autre monde que celui-ci ! », ne le prendriez-vous pas pour un fou ?
A vrai dire, il n’a pas une confiance totale en cette faculté, il pense pouvoir, au moindre faux pas, se perdre et ne jamais revenir, c’est là sa hantise la plus profonde. Ce pouvoir il ne l’utilise que dans le sens créatif du terme. Il peut créer une dimension similaire à l’espace dans lequel il se trouve, puis par l’intermédiaire de cette dimension (parallèle et créée par ses soins) il peut avoir un contrôle quasi-total sur l’environnement, le terrain.
Soulever des roches, creuser, enterrer, déraciner, ou encore explorer mentalement devient très aisé. Cependant, il ne peut pas penser à se battre ou faire « autre chose » durant la période d'incantation, dont la durée augmente en fonction de la taille de l'espace manipulé.

Bestioles, animaux, familiers (ce qui est totalement faux), ils prennent des noms divers et variés, mais il ne s’agit surtout pas d’Esprit avec un grand E, les frères sont bel et bien vivant.
Ils se présentent tous les trois sous forme de lucioles de couleurs différentes. En un exemplaire, ils vivent on ne sait où, la seule chose que l’on sait c’est qu’ils répondent à l’Invocation de Ryd si la formulation est correct, les détenteurs du Vide ne répondent pas sans une forte volonté.
Ryd partage alors une partie de sa magie avec son Minister qui en contre partie le fait bénéficier de sa capacité personnelle liée à une « activité » du Void (vide). Pour appeler l’un de ces trois êtres il faut formuler de cette façon : « Evocatio Minister(ia) … » suivit du nom. Cependant n’allez pas croire qu’il est facile de les appeler il ne réponde qu’à un seul et unique invocateur durant sa vie.

Ministeria Edwin (Virens comme le Jade) : Minister des protections, cette luciole (si l’on peut vulgairement l’appeler ainsi) une fois invoquer protège d’une sorte de sphère invisible son Invocateurs, contre le sacrifice d’un quart de la magie de l’Invocateur pendant toute la période de protection. Le bouclier, ou encore la sphère de Void entoure l’Invocateur ainsi qu’une surface qu’il définit lui-même. A priori rien ne peut normalement traverser le vide créé. Mais manipuler le Void n’est pas une chose aisée, même à l’aide d’une invocation de ce fait, il est possible de déstabiliser le champ ainsi créé. De la même façon si l’invocateur est pris de panique, ou d’un doute Edwin l’enveloppe immédiatement d’une sphère triplée sur une distance encore inconnue. Ce stade très particulier du bouclier est incontrôlable, il ne se déclenche que par la volonté d’Edwin. Minister Alvis (Aureus comme l’Or) : Minister des Bénédictions : Contre le sacrifice d’un quart de la magie de l’Invocateur il augmente sa rapidité physique (attaques et esquives), de réflexion, d’Invocation, et d’utilisation du Sortilège « La Plume des Mondes », et plus simplement de toutes formes de magies statiques (qui n’a pas pour but premier : l’attaque). Selon la légende d’Alvis, ou Albus, le Void est une source infinie d’énergie, l’utilisation de cette dernière à le pouvoir d’accroître momentanément les facultés d’une ou plusieurs personnes. Mais manipuler une énergie infinie induit une prise de responsabilité, il faut donc un grand niveau d’abstraction pour faire usage d’Alvis qui incontrôlé consume l’énergie propre à l’utilisateur, c’est un pouvoir à double tranchant. Minister Celes (Coelestinus comme le Bleu du Ciel) : Tous les Zanariens sous l’ascendance d’un éléments réussissent à le maitriser à un moment de leur vie. Ryd n’étant pas à proprement parler un Zanarien « pur » il ne bénéficie pas de cette grâce des dieux. Celes est, en gros, celui qui lui permet de palier à ce manque. Il est lié à l’élément aqueux de Ryd. Lorsqu’il est invoqué Ryd obtient un outils similaire à l’utilisation de l’élément et il peut donc maitriser l’eau et ses états (liquide, solide, gazeux, sublimé).Il peut du coup agir sur l’eau, voir en produire. Cependant, il faut veiller à n’invoquer que lui, c’est une invocations très récalcitrante et possessive.

Amitiés entre les Trois Frères Noms Celes Alvis Edwin Celes X Ennemis Ennemis Alvis Ennemis X Amis Edwin Ennemis Amis X

Récapitulatif : Alvis et Celes ne doivent jamais être invoqués ensemble. Edwin et Celes ne doivent jamais être invoqués ensemble. Alvis et Edwin peuvent être invoqués ensemble. Coût : La moiter de la magie de Ryd pendant la période d'Invocation. Les trois "Lucioles" peuvent être invoqués toutes seules. Coût : Un quart de la magie de Ryd pendant la période d'Invocation (sauf pour Celes).

La naissance d’un Monde engendre une énergie incommensurable, presque impossible à quantifier. Remonter jusqu’à la source originelle est normalement une chose interdite, et surtout une chose extrêmement aléatoire si l’on ne fait pas suffisamment attention.
Ryd pourra faire appelle à cette énergie, dont il pourra faire ce qu’il souhaite, une magie explosive disons. Il peut invoquer l’énergie de Gaia et la propulser brutalement contre sa cible, ou bien avec un peu plus de finesse il peut piéger ses adversaire en créant des sceaux ci et là, qu’il peut modeler dans les trois directions de l’espace.

Pour ne citer que quelques une des attaques qu’il développera :

• La lame de Gaia : Une simple propulsion d’énergie, une bande d’énergie.
  
• La sainte croix : Après une pression sur l’un des points vitaux de sa cible, il fait apparaître une croix dévastatrice d’énergie pure de Gaia.
  
• L’arcane du Héro de Gaia : Après un temps de préparation, il peut invoquer l’arcane du Héro qui consiste à influer l’énergie de Gaia dans tout les points vitaux de sa cible. Bénéfique si contrôlé, une surcharge d’énergie de Gaia peut dégrader ces points vitaux.

Les Armes, la force brutale sont des atouts certainement fabuleux en temps de guerre …
Très peu habitué à ce genre de magie direct, Ryd fait beaucoup plus usage de tout ce qui touche l’irréel et tout ce que l’on ne peut pas toucher … Tout ce qui est immatériel en fin de compte. La mémoire représente le support de tout ce que l’on fait, et même le support de la maîtrise d’une arme (qui n’est que rarement, voir jamais, innée). Support de tout ce que l’on connaît la mémoire est certainement l’un des biens le plus précieux.

La seule magie offensive que possèdera Ryd ne sera pas une atteinte direct, il ne s’attaquera pas au physique mais au mental. Ce pouvoir lui donne la possibilité de sélectionner des souvenirs dans l’Esprit de sa ou ses cibles pour les masquer momentanément ou de façon permanente. Si la première façon (momentanée) est relativement aisée, il lui faut un peu plus de temps pour rayer un souvenir de la mémoire d’une personne. Pour ce faire, il doit pénétrer l’esprit de sa cible et remonter petit à petit le cours de ses souvenirs, faire une sélection pour finalement les détériorer jusqu’à ce qu’ils disparaissent …
Agir sur la mémoire instantanée est relativement simple, puisqu’il s’agit de souvenir frais, sans accroche et qui ne sont certainement pas liés à aucun autre. Par contre s’il s’attaque à la mémoire « profonde » il lui faut beaucoup plus de temps, en effet un souvenir lointain est lié à beaucoup d’autre et se retrouve protégé par de nombreuses barrières qu’il faut soit éviter, soit briser.

Ryd aura toujours une hésitation au moment d’utiliser cette capacité … C’est un peu la technique du désespoir pour lui. Il considère qu’il n’y a rien de plus cruel que de soutirer la mémoire d’une personne qu’elle soit bonne ou mauvaise. De ce fait et par respect pour la personne touchée il n’effacera quasiment jamais le Souvenir mais il le conservera dans une fiole, une fiole par souvenir.

Au nombre de deux, ils sont complémentaires et s’appellent inlassablement. Les Revolvers Jumeaux sont, comme leur noms l’indiquent, des revolvers liés l’un à l’autre. Chaque pièce les formant ont été forgées simultanément, et certaines pièces sont communes aux deux revolvers. Envoûtés pour ne révéler leur véritable capacité que réunit, ils ont des identités propres et des utilités très différentes. Les balles tirées par l’un ne sont pas les mêmes que celle tirées par l’autre.

Olim, le premier des deux revolvers est totalement métallisé, les rayures sur le canon indique une utilisation fréquente qui remonte à on ne sait quand. Sa crosse est fait dans un mélange d’ivoire et de métal. Son barillet c’est légèrement enraillé avec le temps, bien qu’il fonctionne toujours. Le chien est aussi difficile à enclencher. C’est un revolver qui demande des soins réguliers pour rester en état de fonctionnement.
Olim tire des balles ordinaires, quoi que très pures. L’entrée de la balle est propre et nette, sans bavures, il offre une précision inégalable, même pour un tireur peu expérimenté.
Le second revolver, Poena, découvert dans un endroit totalement différent, est beaucoup plus sombre tout comme son usage premier. Le métal utilisé pour sa confection est extrêmement foncé, sa crosse est aussi réalisé dans un alliage métallique foncé. Malgré son ancienneté, son état de fonctionnement est parfait, la seule dégradation se trouve sur le canon qui compte 172 minuscules entailles, une pour chaque personne ayant péris sous l’une des balles de cette arme.
Bien plus spécial que son jumeaux se revolver tire des balles empoisonnées. Étrange, les balles que Ryd utilise sont tout à fait basiques, des balles d’armes ordinaire, et pourtant lorsqu’elle sorte du canon, elles sont gorgées d’un poison aux effets particuliers. Il endort totalement la zone où la balle pénètre, ce qui rend le tire tout à fait indolore, les premières minutes. Environ deux minutes plus tard, le poison cesse d’agir et la douleur se fait sentir, une douleur immédiate, et pas progressive … Lorsqu’une balle normale est tirée il y a plusieurs phase de douleur, celle de l’entrée, celle du parcours de la balle, et enfin la douleur lorsqu’elle est logée. Ici la première phase, relativement supportable n’existe pas.
Ce revolver était utilisé dans l’ancien temps pour les peines de morts … La plus part du temps la peine de mort des Souverains. Il est donc chargé d’histoire.
Lorsque les deux revolvers sont utilisé ensemble un symbole apparaît sur les crosses … Les balles tirées sont alors sensiblement différentes, élémentaires, elle possède un réservoir de substance, qui peut varier de la simple eau, au poison, ou bien de la terre, de l'air, du vide, etc ...

Détail : Enfin lorsque Ryd ne les utilise pas, ils prennent la forme de bracelets, un à chacun de ses poignets …

D’apparence jeune, on dit de lui qu’il fait rarement son âge.
Il est relativement grand, disons dans la moyenne de son pays, blond aux yeux bleus, il ne manque pas de charme. Souriant la plus part du temps, dévoilant ainsi de belles dents bien taillées. Il coiffe ses cheveux naturellement gauche, par une raie qui à tendance à retomber sur son front en mèches. Ces cheveux mi-long et dégradés accompagnent un visage fin et proportionné, un nez fin et des lèvres très discrètes.
Mais ce qui se fait certainement le plus remarqué chez lui se sont ses yeux d’un bleu légèrement dégradé, il à tendance à capter l’attention à l’aide de son regard. Son habitude à conserver les yeux mi-clôt lui donne un tempérament doux, calme, voir même rêveur. Son teint légèrement hâlé lui donne un peu plus de profondeur.

De corpulence relativement basique, il possède un physique fin et athlétique qui lui permet de se déplacer à son aise et relativement rapidement. Il fait preuve d’une agilité et d’une souplesse sans pareil lorsqu’il s’agit de se faufiler dans de petites cavernes ou bien d’esquiver les assauts de personnes mal attentionnées … Ce physique s’adapte parfaitement à son « mode » de combat rapproché, l’esquive et l’attaque aérienne qui peut s’avérer relativement surprenante. Même s’il n’en a pas l’air, il peut faire preuve d’une grande combativité.
Il entretient d’ailleurs une démarche calme et lassante, bien que légère et plutôt fluide. Il n’a pas l’habitude de se presser ou de faire des mouvements brusques. En accord avec ces habitudes « physiques » son timbre de voix est plutôt flûté et apaisant. Il fait souvent usage d’onomatopées tel que « Hyû Hyû » qui s’avère être sa façon de siffler, il est incapable de siffler normalement.

Concernant son attitude vestimentaire, il s’applique à conserver une apparence distinguée et pratique. Généralement il porte une chemise accompagnée d’une jaquette, ainsi qu’un pantalon (‘vaudrait mieux hein ), le tout agrémenté de chaussures rondes et marrons.
Enfin il porte presque toujours un manteau long et lui aussi marron lorsqu'il est en "civil", qui lui va parfaitement, puisqu’il est assez grand. Et quand il assume totalement son rôle de Séraphin, il endosse une cape rouge sur laquelle un écusson est cousu, c'est écusson représente ses armoiries.

Planche : Expressions, monde "Zanar" et "Kaisei"

Planche : Vêtement, monde "Zanar"

Planche : Vêtement, monde "Kaisei" | Séraphins

Ryd possède quelques accessoire qui ne le quittent jamais … Il s’agit de quatre bracelets de perles qui correspondent à des objets envoûtés pour être transportés plus facilement.
Un bracelet de perles noirs, et un de perles blanches qui correspondent à l’arme de Ryd : « Les Revolvers Jumeaux ».
Un autre de perles bleues pâles, une fois invoqué, il s’agit d’une sphère en verre dans laquelle réside l’artefact du sortilège : « La Plume des Mondes ».
Enfin un dernier de perles marrons et dorées, offert par son père adoptif, il lui permet de faire appelle à tout les instrument dont il à besoin pour son travail (pelle, pinceaux, etc …).

« Un grand pouvoir incombe de grandes responsabilités », lui dit-on tout au long de sa jeunesse. En effet dans son monde le jeune homme a développé des pouvoirs très influant qu’il perd dès son arrivé sur Zanar.
Ses parents, tout deux membres du Conseil Supérieur, ont élevé leur enfant dans le respect des règles et du savoir faire. Malgré tous leurs efforts leur enfant restait parfois indiscipliné et affreusement éloigné de la politique. La plus part du temps, il est difficile de cerner l’esprit de Ryd, il se cache derrière son sourire et sa bonne humeur naturelle. Il développe toujours plus et comprend rapidement qu’il ne doit pas trop bouger, s’adapter aux autres et à l’endroit où il se trouve.

Plutôt taquin, même sans trop connaître une nouvelle connaissance il aura tendance à lui décerner un surnom qui consiste la plus part du temps en un suffixe en « rin » ou en « pon », ou encore en « pat » ou « wan ».
Il possède l’étrange capacité de comprendre les gens après quelques heures de discussion, mais les personnes qu’il comprend le plus rapidement se sont celles qui se cachent ou bien les personnes seules. Il lui arrive parfois de faire prendre conscience à certains de leur état, ce qui lui attire souvent des ennuis qu’il prend généralement à la légère et qu’il balaye d’un geste de la main. Même si la vérité n’est pas toujours bonne à entendre, la voir révélée provoque un soulagement profond.
S’il a la capacité à lire à travers les personnes qu’il croise, il en est tout le contraire pour lui. Tout comme d’un grand pouvoir incombe de grandes responsabilités, d’un grand secret incombe aussi de grandes responsabilités. Ryd n’est pas un Zanarien, en tout cas pas strictement du même « plan » pour conserver l’équilibre, personne ne doit savoir qui il est véritablement, ni même sa capacité à voyager à travers les Mondes. Seuls quelques initiés ayant déjà de grandes responsabilités et capable de gérer ce savoir pourront entrevoir qui il est vraiment ! Car certain détails ne mentent pas … Le fait qu’il soit incapable de contrôler son élément de lui-même est déjà un indice, mais qui le verra ?
Il sera certainement amené dans le futur à se mettre au service de ce monde qui l’a accueilli et presque adopté ; le moment venu, s’il vient un jour, il se livrera corps et âme à sa tache, partant du principe que tout fini par se payer.

Afin de cacher son plus grand secret, il a du s’inventer une enfance et une histoire … Puis au fil des années il lui aura fallu se forger un mental à toutes épreuves et des barrières complexes afin d’éviter toutes fuites. Il a éventuellement pensé à chercher une technologie lui permettant d’effacer sa mémoire, mais le risque de tout oublier l’a rapidement décourager et puis il n’aurait pas eut le courage d’abandonner tout son passé.
Aussi, aux yeux de tout le monde il n’est qu’un séraphin passionné d'archéologie, en quête de faits historiques, rieur, bon vivant, instruits, voir même savant, capable de comprendre les gens, mais incompréhensible lui-même. Il est facile de voir qu’il cache des choses de temps en temps. A noter que son père adoptif l’a suffisamment bien formé et « manipulé » pour qu’il résiste aux asservissements, aux tortures mentales, et au sérum de vérité. Malgré tout cela, ça coquille n’est pas sans faille, et son air rêveur est sans doute sa pire défaillance. Certains disent que lorsqu’il sourit, il pense à autre chose, vérité ou diffamation ?

Si l’on devait représenter les choses, il faudrait une infinité de ficelles toutes reliées en un même point. Au départ elles sont toutes bien alignées, puis par la suite il faudrait les mettre boule avant d’étaler proprement le résultat sur le sol.
Chaque fil représente une dimension et son évolution, chaque nœud est un pont possible. Voyager, c’est traverser ces points, mais encore faut-il en avoir conscience et surtout connaissance … Une erreur, une seule erreur et tout part en vrille. Tout devient incontrôlable. Le risque de se mettre soit même en danger est une chose, mais mettre « d’autres choses » en péril c’est beaucoup plus problématique.

Mais ne mettons pas la charrue avant les bœufs. Imaginez un monde similaire à « Zanar », avec la même géographie, les mêmes démarcations et les mêmes lieux au moins à l’initial. Au départ Kaisei et Zanar n’étaient pas particulièrement différent. Mais Kaisei c’est développé différemment, d’une façon beaucoup plus critique, anarchique … Il n’y a jamais eut de démarcation entre les différentes Races, mais uniquement la barrière entre le Bien et le Mal. A peu près tous les demi-siècles une nouvelle guerre éclatait, laissant ainsi environ 50 ans pour reformer des troupes vigoureuses ! Mais tous les cinquante ans on sonnait le début d’une nouvelle boucherie … Chaque bataille dévastait un peu plus le terrain et le monde de Kaisei, jusqu’à qu’il ne reste plus qu’une étendue asséchée sur laquelle le désert prenait de plus en plus de place … Plus rien ne pouvant arrêter sa progression.
Il ne fallut que 1500 ans pour décimer tout une population, et qu’il ne reste que quelques petites communautés, d’autant plus petites en comparaison avec celles du Monde « Zanar ». En environ cinq siècles quelques villes sont sorties de terre en plein milieu du désert.
Près de l’une d’entre elles les Kaisiens ont construit un monument au fil des siècles qui fut petit à petit enseveli par le sable. Ce n’est que plusieurs siècles plus tard que les ruines seront dévoilées pendant une tempête de sable.

C’est dans ce village qu’un homme et une femme on ne peut plus normal (enfin pour le monde de Kaisei) furent engagé dans le Conseil Supérieur du camp bénéfique. Quelques années plus tard, ils célébrèrent leur union avant d’accueillir un rejeton un an plus tard, qu’ils tenteront tant bien que mal d’élever dans le respect des règles des Rois.
La culture de ce monde est simpliste et minimaliste. Quelques fêtes nationales, mais surtout un sens du travail à accomplir et de la vie en communauté très développé. Effectivement suite aux nombreuses guerres, les terres habitables restantes ont été divisées et attribuées aux quelques communautés encore vivantes. Depuis ce temps, chacune d’entre elles vivent sur leur territoire sans tenter de s’aventurer sur celui de leur voisin. Bien que les Ruines, de la zone où Ryd a vécu son enfance, ont toujours attisées la convoitise des voisins.
Tout les ans, pendant l’équinoxe une tempête de sable se déclenche tout autour des ruines comme s’il ne fallait pas qu’elles soient accessible à ce moment là … Un fait bien étrange encore insoluble.

C’est dans cette ambiance que Ryd a passé ses premières années, ballotté entre les ruines et la ville, il suivait des enseignements ci et là afin de meubler son temps et de s’instruire, dans l’optique de prendre la suite de ses parents. Mais il préférait passer son temps sur les ruines c’est certain, il faut dire qu’apprendre l’histoire de Kaisei n’est pas, pour un enfant, une activité particulièrement intéressante.
Frappant sur le tableau, le professeur de l’enfant s’élança finalement vers lui, alors qu’il décroisait les bras après une petite sieste. Un bâillement, un étirement et un sourire plus tard :

« Eodwin, il serait peut être temps de vous préoccuper un peu plus de vos études …
– Mais je n’ai que dix ans …
– C’est déjà bien trop tard, dîtes moi plutôt comment c’est passé …
– La seconde invasion à eut lieu environ 1000 ans après le début de notre aire, les démons étaient alors beaucoup plus vigoureux qu’aujourd’hui … Notre clan n’a alors pas hésité une seconde et a décimé une race toute entière, sans aucune pitié, forcé de s’arrêter par un coup de cravache il retourna un sourire à son enseignant.
– Je vous interdis de parler ainsi de votre peuple.
– C’est ce qui est écrit dans les rapports d’Etat, je suis donc dans le vrai. Vous vous sentez seul, les livres d’histoire ne vous permette plus de vous exprimer. Au fond vous connaissez la vérité, et vous souhaiteriez la dévoiler, mais les protocoles vous en empêche … c’est triste. »

Cet incident mit fin à sa collaboration avec son enseignant, qui n’osa plus regarder ces yeux bleutés qui lui tenait vigoureusement tête, lui faisant part de son état désespéré alors qu’il n’en avait pas conscience. Déjà à cette époque, le jeune Ryd avait le don de lire à travers les gens.

Le jour venait à peine de se lever, lorsque les parents de Ryd le réveillèrent en ouvrant grand les rideaux de sa chambre. Ils lui demandèrent de se presser, de s’habiller, prendre ses affaires et ensuite de les rejoindre devant l’entrée.
C’était l’équinoxe aujourd’hui, et la tempête n’allait pas tardé à se lever. L’archéologue mandaté par le gouvernement voulait absolument entrer dans les ruines avant le début de cette tempête, quitte à y rester bloquer pendant une longue semaine. Pour sa sécurité le Roi envoyait aussi ses proches conseillers, à savoir les parents Eodwin. Cet archéologue s’appelait Sendel Aeris, un étranger qui avait promis fidélité à la petite communauté des Ruine d’Oubli (comme on les appelaient), voilà déjà deux longues années qu’il travaillait sur ces ruines, touchant l’un de ses mystères du bout des doigts, il refusait d’attendre un an de plus comme lui avait patiemment demandé le Roi.

Alors que Ryd se préparait à suivre ses parents pour la nième fois dans les Ruines, comme il adorait le faire, au palais on jasait déjà … Le Roi et son Grand Prêtre discutaient bien trop sérieusement des heures à venir. Au coin de la porte le Prince aîné, Reinyn, et la Princesse cadette, Cenia, les écoutaient avec un certain intérêt, ils savaient qu’on leur interdirait l’accès aux Ruines, ils jugèrent donc intéressant de prendre les informations à la source.

« Ô mon Roi …
– Pourquoi tu utilises ces balivernes, nous ne sommes que tous les deux, Mars.
– … Edvige, ce n’est pas prudent, c’est trop tôt … Un an trop tôt.
– Je sais le mioche n’est pas encore prêt, mais Sendel refuse d’attendre, il agira comme il se doit, ne t’en fais pas.
– Il faudra faire des sacrifices !
– Certes, mais si c’est pour la stabilité la stabilité de Kaisei, je pense qu’on ne nous le reprochera pas.
– Tout de même. Regarde la tempête se lève, et ils ne sont pas encore rentrés !
– Et bien agit, stop la tempête quelques minutes, c’est toi le Grand Prêtre.
– Comme vous voulez. »

Tout en pointant son instrument sur les Ruines, il récita quelques incantations, miraculeusement la tempête s’arrêta. L’archéologue se retourna rapidement vers le palais un sourire au lèvre. « Les dieux sont avec nous », disait-il … Mais il savait parfaitement qui se cachait derrière se miracle. Toute l’équipe entra rapidement dans les Ruines pour commencer la descente vers les salles inférieurs.
D’une architecture très particulière, la partie visible des ruines (en surface) ressemblaient à deux grandes tours légèrement délabrées grimpant haut dans le ciel. A haute altitude on discerné une énorme roche verdâtre soudée aux deux tours.

« Ils sont entrés, beau travail Mars. Tu vois, ce n’était pas si difficile.
– Parlez pour vous … Mais je persiste, j’ai un mauvais pressentiment.
– Développes.
– Tout ne va pas se passer comme vous l’imaginez, soupira-t-il.
– Comment ça ?!
– Il récupèrera la plume, mais quelque chose va venir interférer. Je ne peux pas en dire plus.
– Alors pourquoi envoyer le mioche, hurla Reinyn en sortant de sa cachette, suivit de sa sœur qui le poussait avec virulence.
– C’est pas un mioche, bougonna-t-elle.
– Si s’en est un !
– Non.
– Si !
– Vous n’avez pas le droit d’être ici, retournez dans vos chambres, laissez les Grands travailler, ordonna le Roi. De toute façon vous ne pouvez pas comprendre, pas dans l’immédiat. »

Abattus, le Prince et la Princesse firent chemin inverse, montrant une étrange obéissance.
Dans les Ruines, les conseillers, l’archéologue et Ryd poursuivaient leur chemin, dans le dédale d’escaliers et de couloirs que connaissaient parfaitement Sendel.
En quelques heures ils arrivèrent à destinations. Quatrième sous-sol des Ruines, selon les plans de Sendel … Un endroit que Ryd n’avait encore jamais vu. L’exploration pouvait commencer, croquis, prise d’empreintes, déchiffrage du dialecte … Même les conseillers étaient mis à contribution, ils avaient bien assez de connaissances pour faire des recherches. Même si personne ne les avait mis au courant de ce qui allait se passer.
« Ryd, viens par là, j’ai besoin de toi. Tu vois ce pied, je vais l’enclencher, et il faudra que tu saisisses ce qui va en sortir d’accord ? ». Le garçon hoche de la tête, alors que ses parents sortait déjà leurs épées en cas de problèmes. Et ces problèmes ne tardèrent pas à arriver, à peine le socle déclenché un monstre fit son apparition … certainement un gardien.

Quasi-immédiatement, les conseillers réagirent et se lancèrent dans une joute contre le monstre, gardien du secret des Ruines. Pendant ce temps l’archéologue pressait l’enfant pour qu’il empoigne l’artefact. Ce ne fut pas facile, il lui fallait forcer pour approcher cet objet. C’est un peu comme si on l’empêchait de le prendre.
Lorsqu’il réussit enfin à l’attraper, il se rendit compte qu’il s’agissait d’une plume, une plume bien étrange. Dès qu’il l’eut en main, il se sentit beaucoup plus faible, prit d’un besoin inévitable de dormir. La dernière chose qu’il réussit à voir c’est ses parents transperçant le gardien de part en part. Un symbole apparu sur le front de l’enfant pendant plusieurs dizaine de minutes. Enfin l’annihilation du gardien engendra une sorte de champ recouvrant toute la ville … Etrangement plusieurs personnes ont disparu mystérieusement, et les parents de Ryd n’échappèrent pas à cette disparition.

Le lendemain matin, Ryd se réveilla dans un lit mœlleux, un lit à baldaquin, sertie de pierres, drapé de soie. Ce paysage lui était totalement inconnu, tout comme les quelques personnes entrant dans la salle. Pourtant il devait les connaître ! Le Roi, son Grand Prêtre, le prince et la princesse … Sendel.
Ce dernier vint lui frotter les cheveux, avant de lui donner la plume qu’il avait obtenu la veille dans les Ruines. Etrangement c’était la seule chose qui évoquait un souvenir chez lui. Tout le groupe rassemblé compris rapidement le malaise de l’enfant.

« Comment t’appelles-tu ? S’exclama le Roi.
– Hum … Euh …
– Qu’elle est ton âge ? Poursuivit le Grand Prêtre.
– … Hmm
– Où sommes-nous ? Reprit Reinyn.
– Aucune idée, marmonna-t-il.
– Et qui sommes-nous, alors ? Susurra Cenia.
– …
– Mais, mais …, la jeune fille se contenta d’un sourire chaleureux et réconfortant. »

S’éloignant un peu, Mars fit part de son diagnostic aux deux adultes, alors que les trois enfants restaient mués.

« C’est bien ce que je craignais, la prophétie c’est bien réalisée, mais en contre partie il a perdu tous les Souvenirs qu’il avait emmagasiné depuis sa naissance.
– Et ses parents … Ajouta l’archéologue, prit d’une profonde mélancolie.
– L’avantage c’est qu’il n’aura pas à en faire le deuil …
– Que dîtes-vous ! Quoi qu’il en soit il faudra lui trouver une nouvelle famille, un nouvel endroit où il pourra se reconstruire sereinement …
– Nous prendrons le mioche sous la tutelle du Royaume, il aura une chose à accomplir pour nous. Mais moi, Roi de cette contrée, je ne peux pas me permettre de l’accueillir ici.
– Et bien je le ferais, dit alors Sendel le plus calmement du monde, il vivra avec moi, je lui apprendrais tout ce qu’il y a à savoir, jusqu’à notre voyage …
– Vous voulez poursuivre se plan, s’exclama Mars.
– Nous ne pouvons pas nous arrêter là.
– Oui mon Seigneur …
– Arrêtes avec ça. »

De retour près du lit de repos du jeune garçon, ils lui firent un résumé de son identité, et de ce qu’il allait se passer.

« Bien, bien, commençons. Je suis le Roi de ces contrées, et ce sont mes enfants le prince Reinyn, et la princesse Cenia. Notre Grand prêtre Mars, et l’archéologue mandaté, Sendel.
– Tu t’appelle Ryd Eodwin, tu as douze ans, tout comme la princesse. Tu es l’un des habitants du royaume de Kaisei et cette plume t’appartient, c’est ton bien le plus précieux. A partir d’aujourd’hui nous allons vivre ensemble.
– Oui, Sendel sera ton père adoptif disons, reprit Mars.
– Et moi je viendrais tous les jours !
– Cenia ! »

Malgré les bonnes intention du Roi, le jeune garçon ressentait comme de la réticence de sa part. Comme s’il s’éloignait constamment, qu’il ne voulait pas se rapprocher, pourtant Edvige était un Roi particulièrement « chaleureux ».
En revanche Sendel à tout de suite prit son rôle de père à cœur, la première année de sa nouvelle existence fut consacrée au réapprentissage de toutes les bases, étonnamment à l’image d’une éponge Ryd assimilait rapidement tout ce qu’on lui enseignait. Il faut dire que Sendel ne lui laissait pas non plus le temps de flemmarder. En effet il prévoyait un emploie du temps précis pour chaque jour. Histoire, arithmétique, magie, et même sport, il veillait à ce que son protégé développe au maximum son potentiel.
Pendant le long de sa seconde année de cohabitation avec Sendel, il améliora ses capacités magiques, se découvrant petit à petit de nouveaux pouvoirs, qui constituaient majoritairement en une voie de l’Esprit. Son don pour cerner les gens c’est amplifié par la même occasion …
Ce n’est qu’au bout de la troisième année, que Sendel a accepté d’emmener Ryd sur son terrain favori, les ruines. Un endroit où Ryd pourrait additionner son travail et sa passion : l’archéologie. Et il faut dire que sur ce coup son tuteur a été on ne peut plus compétant, il lui aura transmis tout son savoir en un temps record avec une précision inégalable … Si bien que rapidement, l’enfant commença à faire des fouilles en solitaire, en tant qu’assistant de l’archéologue royal.

A vrai dire le seul moment de répit pour Ryd, c’était les visite de Cenia qui s’enfuyait régulièrement du palais afin de venir lui rendre visite. Emmitouflée dans son capuchon, elle arpentait les rues de la cité, discrètement pensant flouer l’ex-Roi et son frère, le nouveau Roi.
Mais il n’en était rien, d’ailleurs tous les soirs, à la même heure la cloche de la tour principale retentissait comme pour prévenir la Princesse qu’elle était conviée à rentrer immédiatement et sans délais. Effectivement si le peuple est très friand de ses Souverains il n’est absolument pas prudent pour la descendance Royal de se promener la nuit.

Suite à l’accident des Ruines, plus personne ne fut autorisé à y entrer sauf Ryd … Et c’est pourquoi il a été désigné explorateur des Ruines.
Ce jour là, il était descendu au cinquième Sous-sol, dans lequel il a bien entendu rencontré des problèmes. Flèches, haches, poisons. Rapidement, il n’était plus présentable, et lorsqu’il ressortit des ruines, cape sur le dos, on pouvait très facilement discerner des écorchure sur ses paumes, bien que les gants cache un peu les égratignures. Malgré tout cette exploration n’était pas vaine, en effet il avait bien trouvé un artefact dans les cachots des Ruines, une sorte de bracelet capable de se transformer en arme a volonté.
A peine à l’extérieur, il tenta un tire. Surpris par une telle précision, il comprit rapidement que c’était l’arme qui s’adaptait à l’utilisateur pour qu’il obtienne les capacités d’un bon tireur sans entraînement. C’est arme c’est Olim, l’un des deux revolvers ancestraux, comme l’indiquait clairement sur la stèle en dessous de laquelle reposait l’arme.

Le soleil se couchait enfin lorsque Ryd rentra chez lui, et à peine eut-il déposé ses affaires qu’on toqua à la porte. Et dès qu’il l’ouvrit Cenia lui sauta littéralement dessus, lui coupant légèrement le souffle. De nouveau sur pied, et assis sur son lit, elle lui prit la main en guise de bonsoir et à la vue du visage du jeune homme elle se mit à ronchonner. Prétextant qu’il lui cachait tout, à elle sa princesse, et bien sûr tout ce qu’une jeune fille est en droit de dire lorsqu’on lui fait des secrets.

« Et pourquoi tu n’en as pas parlé de ces égratignures.
– Pour ne pas avoir à m’excuser … Puis j’ai trouvé une superbe arme …
– Heu certes mais revenons-en au sujet principal, dit-elle légèrement hautaine.
– Hé bien à chaque fois que je m’excuse, il a quelques choses de bizarre dans le regard …
– « Il » ? ton père ? Sendel ?
– Hm, fit-il en hochant la tête.
– Et si tu le remerciais pour une fois. Tiens il arrive ! Dis lui … (chuchotant à son oreille).
– …
– Ryd … » Sendel s’approcha et se saisit de ses mains pour constater les dégâts, puis il se lança dans une chasse à l’infection. « … Tu dois faire plus attention, c’est dangereux ce genre de plaies.
– Déso … M..Mer-ci-beau-coup, lâcha-t-il sur un ton saccadé, inhabité. »

Après une seconde de blanc, Sendel prit son fils dans ses bras. Ca n’arrivait pas souvent que Ryd le remercie, la plus part du temps il ne faisait que s’excuser. Cet instant était donc à marquer d’une pierre blanche. L’homme qu’était Sendel se sentait … attendrit.
Après cette étreinte d’au moins cinq bonnes minutes, Sendel se retira dans son bureau pour poursuivre son travail. Mais il semblait changé … Il semblait « tout chose », est très peu concentré sur son travail. Tout de suite la Princesse reprit sa discussion.

« Je peux te demander quelque chose ?
– Hum ? Oui … bien sûr Princesse ?
– Prin quoi ? Ce-Nia, dit-elle en lui pinçant le nez, avec un regard qui veut tout dire.
– Ce-ni-a …
– Tu sais avant ton arrivé, enfin tu vois …
– Euh … A peu près.
– Tu n’as vraiment aucun souvenir de ce qu’il c’est passé avant ? Tu ne te souviens pas de moi avant ? Tu ne te souviens pas du lapin ? » On sentait presque de la mélancolie dans sa voix.
Le jeune homme prit un long moment pour réfléchir, pour tenter de remonter plus loin que le lit à baldaquin. Après quelques flash, une profonde migraine le fit vaciller sur le côté. Et Lorsqu’il se releva plus ou moins correctement, il n’énonça que :

« De quoi parlions-nous Princesse ?
– Princ… Non, non de rien. Rien d’important, soupira-t-elle dans un regard résigné. »

Au palais, l’ancien Roi, son fils, le nouveau Roi, l’ancien Grand Prêtre, et le nouveau Grand Prêtre sont en pleine discussion. L’ancestrale sagesse et la jeunesse fougueuse se font face afin de trouver des solutions et surtout de décider d’une date pour le départ.

« Il faut qu’ils partent au plus vite !
– Edvige avec mon plus grand respect : Pourquoi ?
– Mars, hé bien parce que la Princesse s’attache trop, elle risque de compromettre la mission.
– Cenia est trop attendrie face au mioche, elle l’était déjà quand on était jeune, s’enquit Reinyn.
– Convoquons Sendel ! Ils partiront ce soir ! »

Le soir venue, après de longues heures de dialogue entre le haut concile et Sendel, il fit chemin inverse jusqu’à chez lui. A son arrivée il prit un verre et s’assit brusquement ne sachant trop que faire, il avait entre ses mains une sacoche, sur laquelle on pouvait distinctement observer le signe de ce monde. Ca n’annoncé rien de bon.
Il expliqua la situation à Ryd, le plus calmement possible, il craignait toujours les réactions de l’enfant, même si à quinze ans il avait atteint une certaine stabilité. Pourtant cette décision le choquait, si il est vrai qu’il maîtrisait le voyage dimensionnel, il n’aurait jamais pensé qu’on lui demanderait de partir. C’est le « Tu comprendras un jour, mais pour l’instant tu dois me faire confiance », de son père … qui le réconforta, finalement.
Et sans plus de « blabla » il alla préparer un sac avec quelques affaires, une cape, ainsi que son matériel d’archéologie, c’est là que Sendel l’arrêta, il lui prit la main pour boucler un bracelet de perle autour. Il accompagna ce cadeau par un petit discours : « Considère toi comme admis parmi la petite communauté de faiseur de mémoire, touche chacun de tes instruments, ils s’incorporeront à ce bracelet, et tu pourras les transporter plus facilement. ». Il s’exécuta immédiatement, avant de rejoindre sa chambre.
Un long passage à vide. Il compris rapidement qu’il ne reverrait plus cet endroit avant un long moment … Et ça le gênait, il ne se sentait pas bien, il ne comprenait pas pourquoi on lui demandait de partir. Pourquoi ? C’est injuste, il c’était visiblement sacrifié une première fois … pourquoi une seconde ? c’est aberrant.

Une fois son calme revenu, et un semblant de cohérence dictant à son Esprit quoi faire, il prit un bout de feuille, un oiseau messager attendant sa destination.



A vrai dire, il ne savait pas trop quoi lui écrire, mais il avait le sentiment de devoir le faire. Accrochant le papier à la patte du volatil, il s’empressa de lui indiquer le balcon de la jeune Princesse au niveau de la seconde tour du palais.
Puis il prit quelques dix minutes de repos avant de rejoindre Sendel, qui lui avait préparait quelques sacs, ainsi que quelques provisions.

« Allons-y Ryd.
– Pourquoi n’attendons-nous pas demain, pour annoncer notre départ ?
– Il ne vaut mieux pas, partir sans aucunes attaches c’est beaucoup plus simple.
– … hm »

Il fit donc apparaître sa plume, puis pendant quelques minutes il fit attendre, et enfin la plume se mit à scintiller, d’un bleu pâle mais magnifique. Enfin petit à petit les deux Kaiseiniens se retrouvèrent entourés par un pilier de cette même lumière bleu, ainsi que quelques filets d’une lumière blanche beaucoup plus claire.
Ryd avait pour consigne de viser une géographie similaire, un monde s’appelant « Zanar », où la rédemption serait permise à tout être … Ce monde qui se meure et crie à l’aide. Dès qu’il l’eut trouvé, il déclancha la phase finale qui consiste en un départ instantané ! C’est à cette instant que la Princesse a fait irruption dans la pièce, les yeux légèrement embués. Un dernier regard, et c’était Zanar que le jeune homme avait sous ses yeux.
Zanar … Un monde bien étrange. Il se sentait complètement démonté ! Ce devait être les effets du voyage, ou bien ce dernier regard … Ou bien une perte de Magie.
Sendel réagit immédiatement, injectant à Ryd une sorte de fluide … Ce dernier se sentit immédiatement défaillir …

Pendant ce temps au palais, la jeune Cenia réduisait les porcelaines en miettes avant de s’asseoir au sol et de se libérer totalement. Abasourdi, son père, Edvige, vint la voir.

« Q-Que se passe-t-il ?
– Il est parti ! Pourquoi ? Pourquoi cet lettre ?
– Ha … Hum …
– C’est vous, vous tous, vous le saviez !
– Je dirais même plus c’est l’un de nos ordres. Il faut comprendre ! Dans quelques années, il devra faire quelque chose pour moi, puis s’éloigner à nouveau … Il possède une force particulière qui lui permettra dans huit ans de sceller mon âme, et donc de rétablir l’équilibre de ce Monde … »


Très rapidement Sendel prit une chambre dans une auberge. Installé sur un lit, Ryd dormait comme jamais. Sendel se fit les injections en premier. Puis il se retourna vers son « fils » … Que dire, il n’avait certainement jamais eut si peur. Quelle réaction provoquerait ce genre d’injections.
La première verte, devait faire perdurer sa magie des dimensions et la décupler, quoi qu’il arrive. Aucun problème, il l’assimila correctement. La seconde bleu Azur devait masquer sa véritable aura, de tel sorte qu’il ne soit détecté. De même, la résistance naturelle de l’enfant lui permit de surmonter l’épreuve.
Plus problématique, la dernière : Un cocktail de quatre substances : la première lui donnerait une histoire dans se monde, la seconde lui permettrait de comprendre la langue de Zanar, la troisième … Elle lui offrirait une appartenance à ce monde, une Race disons. Et enfin la dernière, s’en doute la plus instable, elle conserverait sa mémoire intacte et forgerait de nombreuse barrière psychiques et « moléculaire » … De tel sorte qu’il soit quasi-impossible de percer sa mémoire.
Sendel hésita de nombreuse fois avant de procéder à l’injection. Les premières secondes se passèrent sans encombre, puis il se mit à serrer machinalement les draps … Et enfin se réveillant en sueur, il poussa un hurlement capable de briser des vitres. Une douleur insupportable le parcourait de toute part. Il lui semblait que toutes ses pensées se réorganisaient selon un schéma particulier. Et que d’autres informations s’y inscrivaient. Un peu comme si le Monde changeait dans sa tête. Le second foyer de douleur se situé dans son dos, comme si quelque chose voulait en sortir. Il ne pouvait rien faire d’autre à par s’agripper aux draps et serrer les dents, jusqu’à une perte totale de conscience, ce qui ne tarda pas.

Le lendemain à l’aube Ryd se réveilla, tous ses maux étaient passés, mais le flux d’informations le traversant le troublait grandement. Que dire, si ce n’est qu’il avait désormais une identité propre dans ce monde il en était convaincu. Puis il semblait avoir développé une nouvelle capacité. En ne pensant qu’à l’air et a flotter, deux ailes de plume fait dans de la lumière pure apparurent dans son dos. Il réussit immédiatement à flotter à quelques centimètre au dessus du sol.
Lorsque Sendel débarqua dans la chambre, surpris, il chuta sur le sol, dans un nuage de plume magnifique, ressemblant fortement à son artefact mais bleue. Elles lui donnaient une allure angélique.
Il retira la plume juchée sur son nez.

« Un Ange, ça ne m’étonne pas, c’est exactement en rapport avec ta personnalité. Tu veux des explications j’imagine ?
– Oui.
– Nous sommes dans un monde totalement différent du notre, il fallait donc que tu obtiennes tout les attribues d’un habitant de Zanar … Et à ce que je vois tu appartiens à la race des Anges, tu as donc la capacité de voler, grâce à ces ailes, qui semblent disparaître à volonté. Ma foi, c’est pratique. Apparemment ton ascendant sera l’Eau, et sinon tu conserves ton pouvoir, celui qui nous a permis de venir ici, mais aucun autre pour l’instant.
– Hein ?
– Et oui il va falloir apprendre à se débrouiller autrement.
– Et toi alors ?
– Moi visiblement je suis un Juge, un clairvoyant apparemment.
– Hum …
– Avant notre départ tu as prévenu la Princesse n’est-ce pas ?
– … Oui.
– C’est une erreur.
– Pourquoi ?
– Tu comprendras, pour l’instant nous devons nous familiariser avec ce monde, et trouver du travail.
– Donc je n’ai plus mes autres pouvoirs ici ? J’ai tout perdu ?
– Effectivement.
– Dans ce cas, apprenez moi ?
– T’apprendre quoi ?
– Votre art du combat !
– … Hé bien si c’est ton souhait. Nous commencerons dès demain. »

Il fallut pour les deux étrangers s’adapter rapidement à leur nouveau Monde. Sendel draguait des informations- vous pensiez à quoi … ? ==’ – ci et là, auprès des commerçant, ou de l’aubergiste qui avait accepté de les héberger à titre gracieux jusqu’à ce qu’ils puissent payer. En attendant Ryd jouait le serveur, chaque soir, à l’homme en question. Ce qui n’allait pas pour lui déplaire, il se servait de ce travail bénévole pour en apprendre un peu plus sur le comportement des habitants de ce Monde.

« Bwarf ! Tu t’imagines même pas l’allure de ce type avec sa figure enfariné.
– Tsss … Ces types sont vraiment … Je ne comprend pas …
– Ils ont trouvé une magnifique anse vieille d’un millénaire, et ces imbéciles ne savent qu’en faire !
– Hyûûû … Un millénaire !
– Hey gamin c’est mal d’écouter les conversations !
– Ce genre de vieilleries t’intéressent ?
– Beaucoup. Mais je ne suis pas d’ici, je ne connais que très peu de choses »

Ce qui est vrai, car si les injections miraculeuses lui ont donné un passé et une existence tant sentimentale qu’administrative, elles ne lui ont absolument pas insufflées l’histoire de Zanar …

« Haha ! Tu m’plais gamin ! Ramènes nous deux bières, et on va te faire un topo, conclut-il dans un pouce levé »

Quelle coutume étrange …
C’est de cette façon que presque tous les soirs, le jeune Ryd en apprenait un peu plus sur Zanar, par l’intermédiaire de ses clients, qui semblaient se délier très rapidement, sous l’emprise de l’alcool.
Chaque soir, il faisait un rapport des nouvelles informations collectées à Sendel. Toutes les matinées ce dernier entraînait Ryd, et les après midi, ils travaillaient tout les deux sur un terrain de fouille. Le régent du royaume semblait vouloir « découvrir les richesses de son terrain ».

Trois ans après l’arrivée des deux Kaisien, le régent, après les avoir logés et nourris pris la décision de les envoyer dans les mines du démon Poena afin de découvrir la tablette des dix préceptes de Poena.
Les fouilles dureront environ six mois. Ils trouveront la tablette des dix préceptes, elle s’avérera moins précieuse que prévus. C’est aussi au cours de ces fouilles que Ryd est entré en possession du second révolver jumeau : Poena. Bien moins simple à utiliser, le maniement d’Olim lui aura permit une adaptation beaucoup plus simple et rapide …
Ryd découvrit rapidement la capacité impressionnante des revolvers jumeaux : Les balles fonctionnelles.


A l’aube de ses dix-neuf ans, Sendel se mit à se comporter différemment, d’une façon étrangement éloignée jusqu’à ce qu’il admette, qu’il lui dise la vérité.

« Ryd, il est temps pour moi de partir. Il n’était pas prévu que je reste plus longtemps ici. Il faut que tu me renvoies à Kaisei que je prépare la cérémonie, il ne reste plus cinq ans, cinq courtes années.
– Cinq ans pour quoi ?
– Tout est indiqué dans cette lettre tu ne l’ouvrira qu’à tes 24 ans, ou tu causeras la ruine de ton Monde. Est-ce bien compris ?
– Oui mais ?
– Tu dois me faire confiance … Maintenant renvoie moi dans notre Monde, tu es bien capable de te débrouiller seul ! »

Ne sachant pas encore trop quoi penser de cette décision, il acquiesça et obéit … En attendant de prendre ses décisions personnelles. Il conserva précieusement ladite lettre. A vrai dire, il ne souhaitait absolument pas l’ouvrir, son contenu ne le rassurait guère.

Les légendes sont le plus souvent des histoires racontées aux jeunes enfants, pour les faire rêver, réfléchir, ou bien leur donner une leçon. Mais il existe aussi des légendes qui engendrent la convoitise, bien qu’étrange. Ces légendes sont les plus dangereuses, elles provoquent généralement un flot de peine, de tristesse et de sang.
C’est pourtant dans la recherche de l’une de ces légendes, que Ryd s’établit quelques mois dans une bourgade près d’une grande bibliothèque. Il ne tarda pas à trouver l’énoncé de sa légende.
Pour faire simple, dans les pleines les plus reculées des Montagnes de l’Oubli se meurt un château ancestral. Et dans ce château, au plus profond de ses catacombes il est possible de trouver le jeu d’artefact mystique des Montagnes … La Table d’Emeraude, dans ses écrits résident la puissance des Incantations Mystiques datant d’il y a plusieurs siècles ; et l’Anneau des Portes, l’anneau Mystique délivrant une énergie inégalable, et infinie à celui qui le maîtrise.
Il pensait être le seul à s’intéresser à cette légende, quelle méprise, un groupe de Démons cherchaient aussi ce puissant objet Mystique, et il suivait le jeune Ange depuis déjà plusieurs semaines.

C’est à vol d’oiseau qu’il se rendit au château des Montagnes de l’Oubli, disséminant quelques plumes d’un bleu rayonnant sur son chemin.
Se sont d’ailleurs ces plumes qui guidèrent les Démons jusqu’au lieu dit du Château Oublié et donc à Ryd lui-même. Il s’établit dans la cours de l’ancien Château, qui ne ressemblait d’ailleurs plus vraiment à un Château, on ne voyait qu’un semblant de Tours complètement recouvertes de mousses. Mais peu importait pour lui … Puisque ce qui l’intéressait c’était les sous-sol de ce Château.
C’est au chaud, près d’un feu de bois grésillant qu’il mit un terme à sa journée, par une bonne nuit de sommeil, il y avait dans l’air comme une odeur de somnifère. Et il s’agissait bien d’une substance capable d’endormir un cheval.
Qu’elle fut sa surprise le lendemain, quand ligoté à une chaise improvisée – trois bloc de pierres – il aperçut une ribambelle de quatre Démons, visiblement un commandant et trois exécutants. Son rêve de falaises semblait s’expliquer par ce fauteuil de roches inconfortables aussi dures que le béton.
Les exécutants ne semblaient pas très débrouillards. Par contre le dirigeant, lui, paraissait beaucoup plus dangereux, beaucoup plus menaçant … Mais surtout beaucoup plus censé. Il s’approcha doucement, d’un pas lassant, apparemment cette homme devait être véritablement blasé. D’un ton tout aussi monotone que son comportement monocorde il énonça ces quelques mots :

« Vous savez des choses, et nous nous ne voulons pas les savoir.
– Tant mieux, marmonna l’Ange.
– Par contre nous désirons ce que vous recherchez.
– Je ne cherche rien ! » Un violent coup de poing dans la maxillaire de la part de l’un des deux sbires lui fit prendre conscience de sa situation.
« Vous vous nommez Ryd Eodwin … Vous êtes en possession de deux armes Mystiques, Ange de naissance – Il n’est pas au courant, ouf ! – vous êtes orphelin, et vous recherchez des artefacts c’est votre « passion » soit disant….
– Hyû ma biographie en d’autres mots. » Un nouveau coup de point du second sbire, cette fois dans l’épaule, lui fit comprendre que l’humour n’était pas le bienvenu.
« Qu’attendez-vous de moi ?
– Que vous recherchiez la Table d’Emeraude … Et que vous nous la remettiez.
– Vous savez, je suis un Ange … Nous ne sommes pas dans le même camp.
– Je vais vous laissez réfléchir à ma demande, je ne suis pas pressé. Mes subalternes veilleront sur vous, je ne voudrais pas qu’il vous arrive malheur. » Conclut-il en passant son doigt sur le front de l’Ange.

Pendant ces longues minutes qu’on lui offrait à des fins de réflexions, les trois sbires n’hésitèrent pas à se défouler sur l’Ange qui n’en ressortit pas indemne, son arcade sourcilière gauche saignée à vif, sa lèvre inférieur coupée en deux endroits, sans compter les quelques égratignures. Ces quelques coups lui avaient remis les idées en place, jamais il ne délivrerait son savoir à ces Démons …
Finalement le Chef réapparut, dans sa lassitude il était aisé de discerner une profonde rancoeur, et un mécontentement grandissant. En l’espace d’un instant les trois démons mineurs furent éjectés sur des murs avoisinant. Comme si le Démon majeur maîtrisait leur corps. Ce n’est pas moi qu’il voulait, il voulait juste cette table … Les démons ne l’avait pas compris, il les a donc châtié !
Il prit une fiole dans l’une de ses poches, elle contenait un liquide noirâtre dont l’aura dégageait un concentré de magie noir. Une fois le bouchon sauté, il s’approcha de l’Ange pour lui faire boire la décoction, bien évidement Ryd résistait, ce concentré de noirceur pourrait bien être empoisonné … Usant de la ruse, le démon aux cheveux argentés pinça le nez de sa cible, le forçant donc à ouvrir la bouche pour ne pas manquer d’air. Cet homme ne semblait guère aimer la violence. Tout d’abord pris d’une douleur décuplée, l’Ange se sentit apaisé au fur et à mesure que la potion faisait son effet.

« Quel est votre nom ?
– Appelez-moi Lucifer. » Prit de surprise Ryd fit de gros yeux, le Lucifer, celui de la Légende …
« Vous êtes décidé à m’aider ?
– Ais-je vraiment le choix ?
– A vrai dire non, qu’elles sont vos demandes ?
– Aucune altercation, je travaille seul.
– Accordé, mais pour plus de sécurité … » Il boucla une sorte de lanière autour du cou de Ryd, puis s’expliqua.
« Si vous veniez à vous enfuir, la lanière se chargerait de consumer votre corps et votre âme. Elle disparaîtra une fois la table en notre possession.
– Sacrée assurance … »

A vrai dire, même si l’homme devant lui se trouvait être un démon, il ne ressentait pas en lui l’être maléfique que lui décrivait les humains, ou même les races bénéfiques. Il y avait quelque chose de différent en lui, ce devait être ce sentiment de déjà vécu qui se dégageait de lui … Il serait bien compliqué de discerner les désirs de ce personnage bien trop mystérieux.
L’Elexir fit effet bien plus rapidement que l’Ange n’aurait pu l’imaginer, résigné le jeune « archéologue » s’engouffra dans les catacombes. Loin d’être vétustes, a contrario du Château, les sous-sol d’une modernité et d’une fraîcheur encore très étonnante faisaient contraste avec les Tours en ruines. Il ne devait pas être le premier à s’aventurer ici, des crânes d’une blancheur inégalable confirmaient la dangerosité du lieu. Mais finalement un espace contenant un ou plusieurs items Mystiques ne peut qu’être dangereux … « Un grand pouvoir exige de grandes responsabilités ».
Pourtant à l’aide de sa plume et de sa magie, il fit rapidement le bilan desdits pièges, il n’avait plus qu’à les éviter, à l’aide de ponts, ou bien tout simplement en les contournant. Il ne se fit surprendre que par un piège, imprévisible celui-ci semblait se déclencher de « temps en temps », de façon tout à fait aléatoire.
Mise à part ces quelques problèmes, aucun autre soucis, pas de « choses » dotées de conscience capable de garder les objets rien de tout cela.
Lorsqu’il parvint à la pièce centrale, une dernière épreuve l’attendait, une sorte de damier avec un alphabet ancien. Il prit soin de relire la légende plusieurs fois avant de se rendre compte que le nom « Myronius » revenait presque toutes les trois lignes. Il s’engouffra donc vers le centre de la pièce, en empruntant le chemin de damier suivant : « M -> Y -> R -> O -> N -> I -> U -> S ». Tout fonctionna correctement, dans le coffre au milieu de la pièce, la Table d’Emeraudes et l’Anneau des Portes, ce dernier s’incrusta de lui-même sur le majeur de Ryd, sans qu’il puisse l’en retirer …
Il prit la Table d’Emeraude et fit chemin inverse en suivant le même chemin qu’a l’arrivé. Quelle erreur, visiblement il aurait fallu prendre le chemin « S -> U -> I -> N -> O -> R -> Y -> M ».

Commence alors une course folle jusqu’à la surface, au fur et à mesure qu’il courait les couloirs se désagrégeaient, il finit par s’envoler pour aller plus vite. Juste une bonne frayeur, il s’en sortit indemne. On l’attendait déjà à la sortie. Il ne voulait pas remettre cette Table si facilement, mais il n’eut pas vraiment le choix. Dans les airs miroitant ses assaillant quelques mètres plus bas, il cherchait la façon la plus simple de s’enfuir, il n’en eut pas le temps.
La dernière chose qu’il aperçu, ce fut le Démon majeur, claquant des doigts. Le bandeau autour de son cou le fit affreusement souffrir, suffoquant il s’effondra sur le sol, ses ailes disparurent tout comme le bandeau une fois qu’il eut fait son office. Alors que le jeune homme jonchait le sol, le Démon Lucifer se saisit de la Table d’Emeraude. A son réveil le démon avait disparu avec ses sbires, la Table d’Emeraudes n’était plus en sa possession, mais il avait toujours à son doigt le très instable Anneau des Portes, qu’il ne réussirait certainement jamais à retirer.
Tout près de lui, on avait aussi déposé une bourse pleine de pièce d’or … Les Démons, ou en tout cas celui là aurait donc le sentiment du « service rendu » …

Au fur et à mesure des années Ryd c’est fait un nom dans son village, mais aussi dans la région, et finalement un petit nom dans Zanar. Ses aptitudes d’adaptation et son talent pour la recherche historique son rapidement arrivée aux oreilles des plus grands de ce monde.
Si bien que rapidement on le convia à se rendre au quartier des Juges, pour une demande particulière. A ce moment là il avait dix-neuf ans, et il sortait à peine de son altercation avec le Démon Lucifer. D’ailleurs quelques séquelles sur son visage se faisait toujours sentir, et depuis il avait pu parfaire sa technique de combat sur quelques monstres.

Malgré quelques déboires pour entrer dans le très sécurisé quartier des Juges, il réussit à parvenir jusqu’à la congrégation de justice, on l’annonça, mais étrangement il ne vit qu’une personne, le chef de la race lui-même ! Que dire si ce n’est que leur rapport se fit dans le silence. L’un comme l’autre s’observaient, ils se jugeaient simultanément.
A vrai dire, ce Juge lui semblait relativement âgé pour prendre la tête d’un peuple – du moins Ryd croyait qu’il était le Chef des juges, en réalité il ne servait que de remplaçant le temps que le jeune Ayumu ne prenne le relais –, malgré tout il devait avoir une certaine autorité et son peuple devait avoir confiance en lui, étant donné que la congrégation au grand complet acceptait de le laisser seul avec un intervenant. La situation laissait supposer un rapport de force, lui était assis légèrement en hauteur, et l’Ange au milieu de cette salle ronde était totalement démuni … Totalement conscient de son état, il le faisait totalement ressentir. Si bien que le Juge des juges se mit à sa hauteur à quelques mètres de lui, toujours dans le même jeu du silence.
Il gardait bon nombres de secrets, c’était une similitude entre eux deux. Et surtout il refusait tout sondage, il refusait clairement toute entrée étrangère dans son subconscient. Un personnage bien complexe, dont le profil pourrait s’étendre dans un livret de quelques pages. Puis finalement c’est celui qui conviait l’Ange qui prit la parole.

« Vous devez vous demander pourquoi je vous ai fait venir ici ?
– J’ai quelques doutes. » Un ouvrage lui fut remis, à une page bien précise.
« Il y a des choses qu’il nous faut posséder avant qu’il soit découvert. Nous comprenons bien sûr que tout ce paye.
– Je ne travaille pas pour l’argent, dit-il en lisant les pages qu’on lui avait indiqué.
– Je vois, peut être qu’un accès aux bibliothèques vous satisferait plus ?
– En effet ! Je commence quand ?
– D’ici un mois, le temps que l’équipe soit rassemblée.
– Une équipe … Je travaille seul normal…
– Nos intervenants sont toujours accompagnés de militaires chevronnés, nous ne remettons pas vos capacités en cause, mais face à une armée que feriez vous ?
– J’ai là aussi déjà une petite idée. »

Le Juge l’observa longuement avec un regard à mi-chemin entre la lassitude et l’intérêt. Aurait-il réussit à déceler le secret de l’Ange, qui aurait pu le savoir. Pour qu’il ne s’attarde pas trop sur le sujet, Ryd prit les devant :

« Bien j’accepte.
– Profitez donc de votre accès au bibliothèque en attendant. »


Pendant ce long mois, Ryd a passé la quasi-totalité de son temps à la bibliothèque entre deux rencontres avec la congrégations, qui semblait douter de ses capacités à mener des recherches. Ne sachant trop comment leur répondre, il leur expliqua simplement tout ce qu’il avait entrepris jusqu’à ce jour, ils ne semblèrent guère impressionné.
Les Juges seraient donc, ce genre de personnes hautaines et complètement aveugles … Pourtant ne sont-ils pas censés être « clairvoyants ». Le jeune homme avait énormément de mal à comprendre toutes ces réticences à son égare. S’ils ne lui faisaient pas confiance pourquoi lui demander de chercher cette « Pierre du Sage ».
D’ailleurs, il avait eut l’occasion de faire des recherches sur cette pierre du Sage … Un puissant catalyseur capable de décupler voir centupler ou plus une magie, selon l’utilisateur bien sûr. Un objet bien étrange pour des gens cherchant la paix. Pourtant une seule et unique chose le faisait rester ici, hormis la récompense qu’il avait déjà bien entamée. Cette chose c’était tout simplement la confiance quasi-inébranlable que lui portait le Juge « remplaçant », non pas qu’il contredise ses collègues (comment pourrait-il se le permettre), mais il gardait un silence immuable face aux atteintes des différents Hauts Emissaires. S’intéressait-il à lui, peut être bien, et c’est d’ailleurs ce qui effrayé l’être Ailé … N’allait-il pas finir par découvrir son secret ? Certes Sendel avait fait en sorte que ses secrets soient protégés au plus profond de sa mémoire, mais ce Juge là semblait doté de capacités d’analyses largement supérieur à la normale.
Ryd n’investigua pas plus sur la possibilité que le Juge en question est découvert son secret, il supposait simplement (et surtout espérait), que, si c’était le cas il – comme il s’appelle – serait capable de garder tout cela confidentiel, jusqu’au jour où … il serait temps pour l’Ange de rendre service au Juge – et aux Juges –.

Les fouilles commencèrent très rapidement. Au début Ryd ne souhaitait pas faire appel aux bras mis à sa disposition. Mais il comprit très rapidement qu’il devrait mettre à sa disposition les quelques membres de l’Ordre censés l’épauler.
C’est au fin fond d’une forêt, dans une sorte de tourelle qu’ils trouveront la Pierre des Sages, et quelques ennuis au dernier étage, en effet l’activation d’un piège conduira à la libération d’un gardien à la recherche dont ne sait trop quoi. C’est lorsqu’il comprit qu’il rencontrerait ce genre de soucis que l’Ange mis sa main d’œuvre en marche, et pour cela il lui fallut prouver sa force. C’est donc après un petit face à face que la tête pensante de la troupe se mit à sa disposition.
De ce fait en quelques trois ou peut être quatre mois ils trouvèrent la Pierre des Sages. Pourquoi si longtemps ? Et bien Ryd s’accordait un repos bien mérité dans l’auberge d’une ville avoisinante tous les quinze jours. Il accordait également du repos à ses collègues.
Toutes ces phases de pauses se passaient toujours de la même façon, il s’en allait dans une ville avoisinante où un couple d’aubergiste et leur fille tenait un petit établissement, il c’était fait au confort de cette même chambre qui l’accueillait tous les quinze jours.

Une fois les fouilles terminaient et la Pierre des Sages en sa possession, il confia un message aux Justes de voix pour le Juge Suprême le prévenant qu’il lui apporterait l’artefact lui-même …

Il était temps de rentrer, pourtant, l’Ailé décidait qu’il pouvait bien prendre encore un peu de repos dans cette auberge. Par ailleurs se présenter au quartier des Juges avec une barbe de quelques trois jours, ce n’était certainement pas la meilleurs chose à faire.
Il s’en retourna donc vers son auberge, où il s’installa, une table au fond de la salle à l’abris des regards, il ne devait pas oublier qu’il avait dans l’une de ses poches un objet dangereux, si entre de mauvaise mains.
Mais voilà, il n’aurait jamais imaginé que ce soir là un groupe allait faire irruption dans l’auberge. Dans ce genre de villes, on ne peut pas penser qu’un groupe de guerriers malveillants viendraient semer la zizanie. Ils commencèrent par exiger « à boire », l’aubergiste s’exécuta certainement pour ne pas créer d’ennuis. Mais quelle erreur, réclamer son argent (quoi de plus normal) n’était certainement pas la meilleur chose à faire. L’un des ivrogne fit joug de son arme contre l’aubergiste, ce qui provoqua un hurlement de la part de la blondinette qui venait, à ne pas en douter, de voir impuissante l’exécution de son père.
Mais les bourreaux ne s’arrêtèrent pas là … Trop peu satisfait par le meurtre qu’ils venaient de commettre, ils mirent feu à l’auberge, une véritable tuerie s’entama … Il n’y a donc pas que les hommes dotés de pouvoirs qui perdent la tête.

Ryd ne pouvait plus se permettre d’attendre, il devait sortir, ou brûler. Sur le chemin, il croisa la fillette, toujours accroupie sur le corps, gisant au milieu d’une marre de sang, de son père décédé. Sans attendre son accord, il prit la fille sur son épaule, elle devait avoir … treize ans, peut être un ou deux de plus va savoir, à ce moment précis elle semblait avoir perdu tout instinct de survie.
Elle n’était pas plus haute que la moitié de la taille de l’Ange, elle se tenait là, debout, droite comme un piqué, devant le brasier … Complètement anéantie, plus rien ne devait avoir d’importance pour la blondinette. A cet instant elle n’avait besoin que d’un but, une chose à laquelle se raccrocher … C’est à cette instant que l’Ailé à fait la plus grosse erreur de sa courte vie :

« Si tu veux, je t’entraînerais afin que tu puisses venger la mort de tes parents. Je serais ton maître à partir de maintenant. Que choisis-tu ? »

Il abaissa son capuchon, pour que la jeune fille puisse voir qu’il n’avait aucune mauvaises intensions. Elle ne fit qu’acquiescer après une longue observation, ainsi qu’un moment de réflexion.
La vengeance n’amène rien de bon, et même s’il tenterait de la guider pour qu’elle conserve une certaine lucidité, ce ne serait qu’après son crime qu’elle comprendrait son erreur, à condition qu’elle survive bien sûr.
Le lendemain, tôt le matin il fit affaire dans une armurerie, il prit une fine lame, très légère, facile à utiliser et à manier … La jeune fille, Ame qu’elle s’appelait, n’avait plus aucun jugement, elle n’entrevoyait que sa vengeance sans se rendre compte que pour l’instant elle n’avait absolument pas le niveau requis … Ryd se mit donc en tête de lui donner une leçon de patience et d’humilité avant de commencer … Il fit l’acquisition d’une autre arme un « Wakisashi » … Dans ce Monde les armes portent vraiment des noms étranges …

Le « katana » dans les mains d’Ame, il pouvait commencer la première phase d’entraînement. Légèrement éloigné de la ville, dans une petite prairie personne ne viendrait les déranger. Se séparant de sa cape, Ryd lui avoua son « épreuve » :

« Il n’y a plus rien qui pétille dans ces yeux … D’ailleurs je pense que si je ne vois plus rien dans ces yeux là, c’est parce qu’ils n’ont pas encore accepté la situation. La façon dont les mains sert le manche de cette lame indique que tu es pressée Ame, pressée d’en finir. C’est normal d’être aveuglée, mais il faut savoir retrouver la vue à temps. Mon première ordre sera simple, attaques moi, comme tu attaquerais les hommes qui ont détruit ta vie. » La fillette hésitait, quoi de plus normal, il fallait la bousculer.
« … Ils sont morts, et ils ne reviendront jamais »

C’était certainement le mot de trop pour son esprit encore jeune, et certainement troublé. Elle s’élança, comme prévu avec une confiance en elle flouée par la vengeance. Ryd n’eut aucun mal à éviter chacun de ses coups en allant vers la droite, vers la gauche, … Après quelques minutes elle mit fin au massacre, essoufflée.

« Ca ne sert à rien ? Certainement. Pour l’instant tu es incapable de te concentrer sur ce que tu fais. Un esprit qui ne cherche que la vengeance est incapable de se focaliser sur ce qu’il fait. Tu acquérras de la maturité avec le temps … Mais pour l’instant, tu dois faire le deuil, et accepter. Ce n’est que quand tu auras réfléchi à ta situation que je pourrais t’apprendre quelque chose. » Il lui confia la seconde arme qu’il avait acheté, celle-ci possédait un fourreau, il scella l’arme à l’aide d’un fil.
« Je vais devoir m’absenter, j’ai à faire, pendant mon absence tu vas commencer par réfléchir, puis par t’entraîner … Tu ne sortira cette lame de son fourreau quand tu seras prêt à l’utiliser, et pas avant, est-ce clair ? »

Elle acquiesça à nouveau.


C’est le lendemain de cette journée forte en émotions que l’Ange reprit le chemin qui le conduirait à la congrégation de Justice afin, en tout bien tout honneur, de se libérer de ses obligations. Il se demandait ce qu’il allait subir. Après tout le démon Lucifer l’avait sonné pour ne pas avoir à le tuer, les Juges envisageraient peut être une amnésie prolongée … Si tel était le cas il oublierait tout, y compris sa jeune protégée. Il résisterait, quoi qu’il en soit, quoi qu’on lui fasse.
Etrangement, il réussit à entrer sans passer le rituel du questions/réponses des gardes, qui bien évidement ne le considérait pas comme quelqu’un, mais plutôt comme une chose que la Grande Congrégation utilisée en ces temps de crise. Quoi qu’il en soit, cette entrée incognito lui permit une exploration de ces étranges couloirs que composaient le palais du Quartier Général des Juges. Laissant son intuition il s’enfouit rapidement dans des zones normalement inaccessibles. La Pierre des Sages dans la main il s’approchait des portes pour lire les inscriptions, lorsqu’il tomba nez à nez avec un jeune homme de quinze ans environ. Il s’agissait du futur Juge Suprême en devenir, bien qu’il n’en avait absolument pas conscience, Narumi Ayumu, fils de l’ancien juge Suprême, il prendrait définitivement la tête des Juges sous peu.
Ils se toisèrent quelques instants, aucun des deux ne souhaitant délier les lèvres, même pas pour un simple « bonjour ». Il faut dire que Ryd devait être le seul à ne pas connaître ce visage, du moins c’était sa supposition, si ce jeune homme se trouvait au QG il devait avoir une certaine importance pour la Race entière, d’autant plus qu’il connaissait parfaitement les lieux.
Tout au long de ses interminables minutes, il tentait de comprendre le jeune homme, un esprit bien complexe, aucun mouvement ne semblait le trahir … C’est finalement l’artefact qui lui offrit quelques indications. A vrai dire le fait qu’elle se sépare en deux parties bien distinctes, lui révéla l’identité de la personne se trouvant face à lui


Il confia l’un des deux morceaux au jeune Juge se trouvant face à lui, le second morceau disparut. La prophétie s’accomplissait sous ses yeux. Le jour où le jeune homme face à lui se trouverait face à l’adversité la seconde parcelle du « Sage » (mot substitué à la Pierre, sans doute) se présenterait à lui, il en fera alors l’usage qui lui semble le plus juste.
Avant de faire marche inverse il lui confia son identité, ainsi que ces quelques mots : « Je pense, que nous nous reverrons dans quelques années, un jour viendra où moi aussi je serais certainement à votre service … *éminence* ». Il n’attendait absolument pas une révélation de sa part, et ça n’arriva pas. Il se rendit finalement à la salle de la congrégation où il s’expliqua avec celui qu’il avait pris pour le Juge Suprême :

« J’ai trouvé cette pierre.
– Et où est-elle ?
– En lieu sûr, dans la poche de l’un des votres qui sera en faire usage au bon moment. Et surtout auprès de celui à qui elle était destinée.
– Ce n’était pas les ordres donnés.
– Je ne suis pas un juge, je ne dois obéissance qu’à mon clan. Cependant n’allait pas vous méprendre, cet artefact restera désormais dans vos rangs ».

Comme prévu, un processus d’amnésie devait le contraindre à oublier la totalité de l’année écoulée … bien heureusement, ce procédé n’eut aucun effet sur son esprit entraîné, bien évidement il fit croire le contraire, avant d’être transplané à distance. Il était désormais temps pour lui d’enseigner à la jeune Nagareboshi no Ame. Bien qu’il souhaite sincèrement s’occuper de la jeunette, il lui fut très difficile de retourner dans la ville natale d’Ame, en effet, le transplanage l’avait déposé à l’opposé, à l’autre bout du Monde, dans les contrées reculées des Vallées Sud de Zanar. Et disons que son périple l’a conduit à bien des ennuis et bien des combats contre des démons, des bannis, et des mutants (sans oublier les monstres). Son agilité, sa force et sa magie l’avait aidé à surmonter ces épreuves … Mais ce n’est pas pour autant qu’il parvint à atteindre la ville d’Ame plus vite. Il lui aura fallu trois mois, ou plus, pour refaire son apparition.
A peine arrivé, il constatait déjà les résultats de longs entraînement, chez la jeune adolescente, qu’il agrémenta d’un « Hyû » bien placé. Signe de son retour dans les contrées reposantes du continent humain. Malgré toutes ses explications, et toutes ses preuves de bonne foi, Ame ne cessa de ronchonner à cause de son absence prolongée. Même lorsqu’il lui dit qu’il avait rencontré le prochain Juge Suprême … Rien n’y fit, mais finalement au fil des jours elle accepta ses dires sans plus jamais les contrecarrer.
En un peu plus d’un an, la jeunette se montra digne de manipuler l’arme que Ryd avait scellé avant son départ. Par la suite le maître lui apprit à se canaliser, chose bien complexe pour une jeune humaine. Encore quelques mois s’écoulèrent avant qu’enfin Ryd lui enseigne l’art de la guérison, une magie fort utile si l‘on est capable de faire preuve de calme et de finesse...

« Es-tu prête à m’écouter ?
– Oui bien sûr ! » Son enthousiasme ravissait le jeune maître, mais cet enthousiasme l’effrayait aussi un peu … Il lui faudrait du temps avant qu’elle ne maîtrise cet art complexe.
« L’art de la guérison est généralement utilisé par une catégorie de personne que l’on appelle les « assist ». Ils sont capable de redonner un souffle à leurs alliers de sorte que ces derniers puissent reprendre le combat. De la même façon ils peuvent se soigner eux même lorsque cela est nécessaire. La guérison prend diverse forme, c’est une chose qui se découvre souvent par un choc. Il te faudra trouver « l’élément déclencheur ». Exerce toi sur des animaux malades.
– Bien.
– Je n’ai malheureusement pas la possibilité de t’expliquer la marche à suivre, tu dois la trouver seule, penses juste à ta concentration et à ce qui t’y pousserait. »

Ici encore de nombreuses semaines passèrent sans qu’Ame ne maîtrise vraiment cette technique. Elle arrivait bien à guérir momentanément, mais elle n’avait pas encore eut le déclic. En acceptant de prendre la jeune Ame sous son aile, il c’était juré d’en faire une bonne « guerrière » capable de se protéger, au cas où les démons, qui la hanteraient, souhaiteraient en finir avec elle.
C’est donc un soir dans la clairière où leur entraînement avait commencé que le maître convoqua sa disciple. Une dague à la main.

« Où en est l’entraînement ?
– En progression …
– Vraiment ?
– Hé bien, je stagne.
– Je l’ai bien compris, malheureusement je n’ai pas réussi à te donner le déclic nécessaire jusqu’à ce soir. Je compte te voir maîtriser l’art de la guérison ce soir même ! » La dague à la main il s’infligea trois coups au poignet gauche … trois entailles laissaient maintenant s’écouler son sang, qui lui manquerait bientôt. Immédiatement la disciple leva le bras de son maître en l’air pour diminuer le saignement.
« Il est trop tard pour chercher des secours, il n’y a que deux solutions, la vie ou la mort, tu tiens désormais ma vie entre tes mains. » Il n’avait déjà plus suffisamment de force pour parler. Comme il l’avait prévu, Ame comprit le sentiment que doit avoir un bon guérisseur : préserver la vie. Les entailles se refermèrent d’elles-mêmes sous l’action de la jeune humaine.
Il n’avait désormais plus rien à lui apprendre.

Deux ans après le début de son entraînement, la jeune Ame se mit en quête d’expérience sur le terrain. Ryd lui avait donné les bases, maintenant elle souhaitait acquérir de l’expérience par elle-même. Elle devint une mercenaire, une chasseuse de prime. C’est à cet instant que Ryd comprit que malgré les années elle n’avait pas oublié sa rancœur et ses idées de vengeance, il n’avait pas réussi à vaincre ses démons et à lui libérer l’esprit.
Leur chemin se séparèrent de cette façon, lorsqu’elle prit son premier contrat. En tant qu’Ange il ne partageait pas les conceptions de la jeunette sur la vengeance.

C’est donc après deux ans d’apprentissage, durant lesquelles il avait passé son savoir, que l’Ailé se mit à la recherche d’un nouveau mystère, le royaume d’Elysion. Selon la légende, Elysion est un monde entre le monde immatérielle et le monde matériel. Passer le sceau d’Elysion demanderait une énergie phénoménale, et pourtant ce n’est pas la première fois qu’il constatait la présence d’ange sur Zanar, une race à part entière … Une race à laquelle il appartenait pour toujours.
Pendant une longue année il traversa Zanar de part en part, visitant les lieux sacrés, les bibliothèques célestes, questionnant les Anges qu’il croisait concernant leur arrivé sur le monde de Zanar, la plus part lui répondait simplement par : « Je suis mort, puis je ne sais pas comment, je suis devenu ange, et enfin c’est au Royaume Céleste que je suis réapparu … ».
Rien de plus, rien de moins. A croire qu’Elysion est un monde mystique que personne ne connaît, la princesse des Ange elle-même ne connaît peut être pas l’idylle d’Elysion. Il fit tout de même la rencontre d’un vieille Ange qui lui conta plus précisément la façon dont les Anges deviennent des Anges.

« Mais pourquoi voulez-vous savoir ceci, vous n’êtes pas un ange.
– Si ! Si ! j’en suis un, je m’intéresse juste à ma naissance.
– Soit, il y a plusieurs façon pour devenir un Ange. Tout d’abord, naître de parents anges, dans ce cas de figure nous devenons immédiatement ange.
– Et si les deux ne sont pas des anges ?
– Hé bien, dans ce cas il s’agit d’un sang-mêlé ! Cette pratique est proscrit, les anges n’ont pas pour habitude de se mélanger avec les êtres « différents ». Mais bien étrangement la nature n’empêche pas cette ignominie.
– « Ignominie », ne sommes nous pas censé prôner l’amour et la paix.
– Certes … C’est un sujet de théologie à développer. Il y a une autre façon pour devenir un ange … la mort.
– La mort ?
– Oui un être meurt, il est jugé, s’il a fait le bien, il devient un ange. C’est tout ce que je peux vous dire.
– Merci, c’est déjà ça.
– J’aurais tout de même une requête, pourriez-vous me montrer vos ailes ? » Ne sachant trop quoi penser de la requête de son interlocuteur, il s’exécuta, dévoilant ainsi ses ailes d’un bleu miroitant. Après un petit éternuement, il propulsa quelques plumes dans l’air. Eberlué, le vieille ange se saisie de l’une des plumes d’énergie pure, ravivé d’un nouvelle enthousiasme, il poursuivit.
« Vous vous devez de vous présenter à l’autel des Séraphins. Une paire d’ailes d’énergie pures, couleur de l’apaisement. Vous êtes dans l’obligation de rencontrer les Séraphins !
– Hyû … Des Séraphins.
– Vous ne comprenez pas ! Vous …
– Bien, bien, j’y vais de ce pas.
– Laissez moi vous accompagner !
– Volontiers, je ne sais absolument pas où se trouve cet autel.
– … »

Il semblait étonné, comme si les Séraphins avait une réputation telle, que leur lieu de rendez-vous était connu de tous … Ce n’est que plus tard après conversation, qu’il comprit que les Séraphins sont en réalité une caste réduite à neuf membres, libres de leurs faits et gestes, ils ne doivent obéissance que lorsqu’on les appelle sur un terrain de guerre. Hors de ces moments, ils se fondent parmi les anges, et tant bien que mal parmi les humains. Ils ne sont pas tenus d’intervenir dans les conflits, mais ils doivent tout de même veiller, à ce qu’un équilibre persiste.
Entrer dans cette résidence lui était impossible, tout se déroula donc dans une coure arrière, on lui expliqua qu’il devait se soumettre à divers protocoles, pour entrer. Une fois tous les protocoles remplis, enfin il eut accès à une zone bien particulière, où un homme aux ailes bien particulière l’attendait assis sur un fauteuil légèrement surélevé.
Le vieille ange lui expliqua la situation, et Ryd fit le résumé de sa vie, enfin ce qu’il pouvait en dire sans danger.

C’est de cette façon que le dirigeant des Séraphins lui offrit une place parmi les Séraphins de sa caste, sous le nom de « Maître des Dimensions », celui-ci en adéquation avec son pouvoir. Il y eut une cérémonie d’intronisation, mais pourtant il n’en garde aucun souvenir, à croire que c’est un nouveau secret, ou bien qu’il ne devait tout simplement pas en garder un souvenir.

Cette nuit il fit un rêve bien particulier, un résumé de tout ce qu’il c’était passé depuis son arrivé sur Zanar. Et un moment bien particulier tournait en boucle. Le moment bien précis du départ de Sendel, et surtout cette lettre qu’il lui avait donné. Ce jour, c’était le vingt-quatrième anniversaire de Ryd, il était donc temps pour lui d’ouvrir la lettre remise cinq ans plus tôt.
Que dire si ce n’est que son confort a considérablement augmenté en cinq ans, désormais il résidait dans la résidence des Séraphins, en compagnie de quelques uns de ses semblables. De plus le statut de Séraphin est assez agréable, très peu de comptes à rendre, lorsqu’ils ne sont pas en mission ils se font passer pour de simple civil et ils vaquent à leurs occupations tout en gardant un œil sur la quiétude du continent humain. Ryd pouvait donc parfaitement poursuivre ses investigations, continuer à voyager, voir s’absenter sans trop de problème.
Et que dire, si ce n’est que cette possibilité d’absence allait lui servir, même si elle ne durerait pas bien longtemps. En effet, il lui fallut bien une ou deux heures pour retrouver la lettre de Sendel, quelque peu délabrée et jaunie par les années (en cinq ans, quoi de plus normal). Dans celle-ci il lui indiquait la marche à suivre, tout lui était expliqué, la raison pour laquelle on l’avait exilé, pourquoi ce Monde plus particulièrement, et surtout pourquoi il allait maintenant devoir rentrer chez lui ! Rien de plus que … le stabiliser pour éviter qu’il ne se détruise de lui-même. Il semblait y avoir une étrange corrélation entre Kaisei et Zanar, deux mondes se détériorant d’eux-mêmes. Kaisei aurait peut être évolué beaucoup plus vite que Zanar …

Sans trop se poser de question il se mit en quête pour exécuter l’ordre de Sendel. Commencer par s’éloigner ! Personne dans Zanar n’était censé savoir qu’il peut voyager à travers les Mondes (et non seulement les dimensions), même pas son supérieur.
Suffisamment loin, il déclencha son sort, d’une façon plus soigner qu’à l’habituel, il fit un cercle sur le sol à l’aide d’une craie, en inscrivant dans la langue de Kaisei (histoire que personne de comprenne) : « Par mon nom et par mon rang, j’invoque l’art de ma lignée, ouvre moi une porte et permet moi de voyager. Kaisei, le Monde érodé. ». Il s’agissait en quelques sortes d’une adresse, un moyen d’atteindre le bon Monde de façon sûr. Une fois ceci fait, il s’assit au centre du cercle … Et le « transplanage » s’effectua sans encombre.

C’est dans une grotte surplombant le royaume et sa ville natale qu’il atterrit, dans un cercle similaire à celui qu’il avait tracé sur Zanar. On devait certainement être averti de son arrivée ici aussi. Et c’était bien le cas, devant lui se tenait deux personnes, qu’il ne reconnaissait que moyennement, la Princesse et le Prince devenu Roi. Légèrement déstabilisé, il attendait quelques explications.

« Enfin, on aura presque attendu …
– C’est vrai que voyager dans un autre monde devant n’importe qui c’est prudent.
– Toujours un comportement de mioche …
– Bon ça suffit … Les hommes », soupira la jeune Princesse. Sortant de son cercle, Ryd s’en alla apprécier le paysage de son Monde, qu’il n’avait pas vu depuis si longtemps. Quel déception lorsqu’il constata une nuit infinie, des feux ci et là, des nuages menaçants ! Les tours du châteaux délabrées desquelles il s’échappait une noirceur hors du commun … Que c’était-il donc passé et où était Sendel, dans sa lettre il était bien notée qu’il serait là pour l’accueillir.
« Expliquez-moi ! Qu’est-ce que j’ai manqué ?
– A vrai dire, beaucoup de choses. Et pas vraiment de belles choses.
– En réalité, c’est pour que la prophétie de l’équilibre de Kaisei se réalise que père t’a exilé dans un autre Monde. Cependant ce premier voyage ne c’est pas bien passé visiblement, vu qu’un autre esprit venant du monde dans lequel tu étais toutes ces années en a profité pour s’introduire ici et posséder père … Qui nous a, à notre tour, exilé avec perte et fracas. C’est à partir de cette instant que Kaisei a vraiment mal tourné, et voilà où nous en sommes aujourd’hui, la mort prévu de Kaisei s’additionne à la terreur que l’esprit fait régner …
– Et Sendel ?
– Sendel, reprit Cenia … Il est mort, c’est certainement grâce à lui que les ruines sont encore debout … Il a lié l’âme de notre père à son corps et à celui de Mars le Grand Prêtre. Tant que Mars vit, père existe, et c’est son esprit qui empêche le « monstre » comme nous l’appelons de tuer Mars, un équilibre c’est installé … Et enfin Mars protège les ruines.
– J’ai du mal à comprendre, mais … » Un blanc de plusieurs heures c’est alors installé, le temps de digérer la nouvelle.
« Et je suis censé faire quoi ?
– Hé bien, si il n’y avait pas eut la prophétie Mars t’aurait donné le rôle de Grand Prêtre, donc c’est à toi de démêler la situation.
– Ha, très drôle …
– Ce n’est pas une blague.
– *sight* Et pourquoi conserver les ruines intactes ?
– Hé bien, c’est en partie ce monument qui empêche Kaisei de se délabrer …
– Autant dire que ça ne fonctionne pas bien.
– … Et c’est là-bas qu’il faudra sceller l’esprit de notre père. En purgent tous ses souvenirs.
– C’est pour ça que je suis là ?
– En effet.
– Donc dans un premier temps il va falloir séparer les deux âmes … Puis éliminer celle du « monstre », et j’ai déjà une petite idée sur la façon, murmura l’Ange dans rire sardonique. Nous allons faire appelle à l’énergie originelle.
– Et bien c’est ton pouvoir, pourquoi « nous » ?
– La technique du Héro de Gaia peut servir ici, en insufflant une surdose d’énergie les deux âmes se sépareront, en la calibrant sur la longueur d’âme du « monstre » il sera possible de la consumer. Cependant je suis incapable de puiser une telle quantité d’énergie. A moins d’y laisser la vie. Nous allons donc la puiser par un rituel, et c’est là que vous intervenez. Nous allons aussi faire de nombreux préparatifs, comme entourer la cité d’une barrière de Void, on ne sait jamais comment cela pourrait tourner.
– …
– Au fait Reinyn … Tu as travaillé ton sens de la concentration ?
– … sale Mioche. »

Après plusieurs journée de préparation et la récolte d’une fiole complète d’énergie de Gaia, les trois jeunes gens s’élancèrent à la conquête du palais, tout d’abord il fallait déclencher la barrière de Void, d’où le sacrifice d’un quart de la magie de Ryd. Puis un filtre somnifère pour endormir les gardes, et arriver en un morceau en haut du palais, là où se trouvait Edvige, le monstrueux.
Avant toute chose, pour que la technique du Héro soit efficace ils se livrèrent à un combat ayant pour but d’affaiblir le Roi déchu. Puis Ryd s’éloigna un peu pour faire appelle à sa technique, qu’il n’avait jamais utilisé avec une magie extérieur. Mais tout se passa correctement, très rapidement on discerna les deux âmes se séparer, celle du Monstre se disloquer, et celle d’Edvige rejoindre peu à peu son corps, jusqu’à ce qu’enfin tout soit terminer.
Au fur et à mesure qu’Edvige reprenait possession de ses moyen, le jour se levait, un peu comme si l’a disparition de l’esprit étranger apaisé un peu ce monde. Il faut croire que toute chose étrangère à un Univers le déstabilise irrémédiablement.
Un peu éloigné, en haut d’une tour, assis sur le rebord d’une fenêtre le jeune Ange réfléchissait. Il n’était absolument plus chez lui ici, même ses ailes le démangeait de s’envoler, là, immédiatement. Il ne se reconnaissait plus du tout dans le paysage qu’il observait. Et il avait comme l’impression que depuis sa naissance, enfin depuis les ruines de son enfance vu que c’est le point de départ de sa mémoire, on c’était servi de lui, même Sendel, qui l’avait payé de sa vie.
Edvige et Mars firent une apparition subite, chacun une main sur les épaules de l’Ailé.

« Notre paysage a beaucoup changé je sais.
– Ce n’est plus mon paysage.
– Bien sûr que si …
– Non, maintenant je suis un ange de Zanar, ici, je perturbe Kaisei, il faut que je rentre chez moi.
– Mais !
– Mars, je ne voudrais pas dire mais le mioche à raison, soupira Edvige. En effet depuis ta naissance tu n’es pas fait pour vivre ici, et ton but n’est que de sceller mon esprit. Par la suite tu seras totalement libre.
– … Alors allons-y. Mais avant, pourquoi est-ce que dix ans de mon enfance n’existe pas ?
– Une erreur de parcours …
– Une fois votre esprit scellé, je repartirais, en effaçant toute trace de ma présence ici. Et je ne reviendrais certainement plus, conclut-il sur un ton froid et distant.
– Nous comprenons.
– Epargne au moins Cenia, Reinyn et Mars, après ma « mort » je veux qu’il fasse perdurer le souvenir de celui qui a mis fin au désagrégement de Kaisei, au moins sous le terme de légende.
– Soit.
– Il est temps, nous devons aller aux ruines, Mars téléporte nous.
– Et vos enfants ?
– Ils n’ont pas à voir tout cela.
– Ils s’immisceront seuls … »

Arrivé aux ruines, ils mirent le matériel en place, tout se passerait sous l’eau. Autour de son torse Ryd disposait d’une multitude de fiole pour conserver la mémoire de l’ancien Roi. Et finalement il scellerait son âme dans une dimension réduite.
En utilisant une bulle de Void il réussit à respirer sous l’eau et à réaliser le souhait d’Edvige, doucement il plongea dans un sommeil éternel et dans un dernière éclat de lumière Ryd refit surface à l’aide de ses ailes. Mars lui déposa une serviette sur ses épaule, et Ryd lui confia la totalité des fioles : 372 fioles pour être précis.

« Il me faut une craie.
– Une craie ?
– C’est pas grave je ferais sans. » D’un geste sûr il entailla l’un de ses doigts pour inscrire un cercle et l’adresse de Zanar sur le sol.
« Tu repars déjà.
– Je préfère. Tu transmettras mes amitiés à Cénia, et son idiot de frère, maintenant le sort de ce Monde est entre leurs mains, moi je n’en fais déjà plus parti. »

Et c’est ainsi que s’acheva son épopée Kaiseiniène, jusqu’à présent, il n’y a plus jamais remis les pieds. Il poursuit son chemin sur Zanar, parfois … avec une certaine mélancolie.
A son retour sur Zanar il a bien évidement perdu la totalité de ses pouvoirs, mis à part celui de voyager à travers des dimensions et d’en créer … Il les retrouvera au fur et à mesure de son évolution sur Zanar.